Le bénévolat
des jeunes
Formes
d’engagement
L’engagement,
souvent assimilé au bénévolat, peut aussi être rémunéré.
Modestement lucratif, il vient en attente d’une situation meilleure ;
relativement lucratif, il reste temporaire et sert de tremplin ou d’expérience
complémentaire ; quasi définitif, il devient un véritable métier (on
parle alors de vocation). De plus, on peut choisir une activité directe avec
les gens ou bien la gestion associative. Cette variété de situation entraîne
des différences aux niveaux de la motivation, de l’implication et des effets de
l’engagement sur la vie personnelle.
Génération
80
La
génération née dans la décennie 1980 a grandi au milieu des crises à
répétition de l’économie mondiale : chocs pétroliers, cracks
boursiers, raréfaction des emplois, etc. Elle a assisté à la progressive dilution
des grandes idées : « toute démocratie conduit vers la justice et
la liberté », « le progrès scientifique mène au bonheur », « toutes
les religions concourent à la paix des peuples », « les lois du
marché servent l’accroissement du niveau de vie de chacun », etc. Ainsi
a-t-elle appris, d’une part, que « la vie n’est pas un long fleuve
tranquille » mais est marquée du sceau de l’incertitude sinon de la
précarité, et, d’autre part, que les vérités « évidentes » sont
soumises au doute sinon au relativisme.
Nouvelle
générosité
Les
jeunes préfèrent, semble-t-il, un engagement dont ils ressentent immédiatement
l’utilité : telle action dans tel contexte à tel moment. Ils
préfèrent une action spécifique aux engagements généraux comme l’inscription
dans un parti politique, une association, un syndicat, etc. Ce n’est pas qu’ils
soient moins généreux : ils se mobilisent rapidement et fortement pour des
causes qui les concernent personnellement.
L’engagement
sur la longue durée a moins d’attrait pour eux. Ils ont totalement intégré la
notion de crise qui brise le continuum d’une vie, d’un pays, d’un système. Le temporaire
et le provisoire leur font moins peur : ils savent que c’est le lot de
chacun.
Ils
sont davantage sensibles aux relations proches comme la rencontre d’une
personne, l’écoute d’un appel au secours, l’expérience d’un événement, un
groupe convivial, etc., qu’aux argumentaires et réflexions générales sur
l’avenir de la société et de la planète.
D’un
engagement, altruiste par essence, ils attendent un enrichissement personnel,
le sentiment d’utilité sociale, l’ouverture à d’autres univers... L’engagement constitue
une expérience parmi d’autres qui peut concerner des domaines variés dans
le temps (une action humanitaire, une activité de loisir, un service d’Eglise, un
soutien familial…).
Decourt Georges, Eglise à Lyon, nov. 2008