LIVRE BLANC SUR LES FINANCES DU DIOCESE DE LYON

1992

 

 

 

 

Au début des années 1990, l’autorité diocésaine a voulu rompre avec l’habitude de garder silence sur la gestion économique de l’Eglise, en publiant un « Livre blanc sur les finances du diocèse de Lyon ».

 

L’administration financière du diocèse de Lyon a toujours été marquée par la rigueur et l’honnêteté, même si les événements du début de ce siècle ont amené naguère les évêques successifs à encourager les mesures de discrétion qu’imposait la prudence pastorale face à l’hostilité des pouvoirs publics de ce temps-là.

Aujourd’hui, dans un contexte différent, la même prudence pastorale me semble recommander de renoncer à ce souci légitime de discrétion et de faire toute la clarté possible. Telle est la raison du livre blanc publié au début de cette année 1992.

Je remercie vivement les personnalités qui ont mis leur compétence au service de ce dessein. Je partage leur conviction que l’effort de vérité dont témoigne ce libre blanc sera suivi d’effet sur la générosité des fidèles appelés à rétribuer ceux qui vivent à leur service.

(Cardinal Decourtray, préface)

 

Cette entreprise a été menée par le Comité financier du Conseil diocésain des affaires économiques avec l’Econome diocésain, sous la responsabilité du Vicaire général, Secrétaire général de l’Archevêché, chargé des affaires économiques et de la communication, dans ces années-là.

 

Est expliqué comment est construit le budget diocésain annuel, dépenses et ressources, et de quoi est constitué son actif (biens).

 

La construction du budget

 

Charges

 

Le budget de fonctionnement est réparti en plusieurs postes : dépenses de personnel, « pastorale et évangélisation » (services, mouvements, aumôneries), charges relatives à l’entretien de l’immobilier. Il faut y ajouter diverses dépenses, comme les impôts, les frais financiers, et tous les frais qui découlent de la gestion d’un budget et d’une trésorerie. (p.20)

 

Deux remarques accompagnent cette définition :

-        la diminution des charges

Des charges de 57 millions de francs dans le résultat courant en 1988, de 61 millions en 1989, de 55 millions en 1990 : si le diocèse a réussi à réduire ses charges en 1990, c’est au prix d’une gestion rigoureuse et en particulier d’une limitation drastique des travaux sur les bâtiments existants et constructions nouvelles. (p.19)

-        l’augmentation de la part des charges de personnel

        Un problème subsiste néanmoins à terme : les dépenses de personnel. Elles représentent déjà 60% du budget de fonctionnement, mais leur augmentation paraît inéluctable en raison de la diminution du nombre de prêtres qui rend indispensable l’emploi de laïcs pour les suppléer dans certaines tâches. (p.19)

 

Produits

 

Les ressources du diocèse ont quatre origines principales : le denier de l’Eglise, 53% du total, les diverses quêtes (hors quêtes paroissiales), qui représentant 10% des ressources, les produits financiers, 15%, et les dons et legs, 15%. 7,7% des ressources proviennent par ailleurs de fonds affectés à des dépenses précises. (p.31)

 

Trois remarques :

 

-        la part du denier de l’Eglise

La question du denier de l’Eglise est d’autant plus importante à Lyon que sa part dans l’ensemble des ressources est relativement plus élevée que dans les autres diocèses. En moyenne, la collecte annuelle représente en effet seulement 40% des recettes. (p.33)

 

-        la part des produits financiers

Ceux-ci représentent 14,5% des ressources du diocèse. Ce sont principalement les revenus du portefeuille de valeurs mobilières. En valeur absolue, les produits financiers se sont élevés en 1990 à 7,6 millions de francs. Malheureusement, le diocèse étant contraint de vendre une partie de son actif pour financer ses frais de fonctionnement, ces produits financiers risquent de diminuer au fil des années. (p.40)

Ces produits proviennent de deux sources : il s’agit d’une part des plus-values sur les actions qui ont pris de la valeur, et d’autre part des revenus des capitaux, intérêts ou dividendes. (p.44)

Ces investissements sont principalement effectués au travers d’actions, de SICAV et de Fonds commun de placement. (p.44)

 

-        le fonds de roulement

L’Association diocésaine possède et gère un portefeuille de valeurs mobilières qui lui sert de fond de roulement. Cet argent est donc placé dans des valeurs sans risques excessifs, correspondant à des sociétés qui n’oeuvrent pas à l’encontre de la morale et des règles chrétiennes. (p.44)

        Le montant du portefeuille représente un peu plus du budget annuel du diocèse : ce fonds de roulement est donc assez modeste, en comparaison des charges et des obligations. (p.44)

 

ACTIF

 

-        Les biens immobiliers

Les possessions immobilières du diocèse lui donnent une apparence de grande opulence. Ce que l’on perçoit moins bien, c’est que ces biens immobiliers représentent pour le diocèse plus une charge qu’une ressource. (p.41)

-        les biens mobiliers

Seul le portefeuille de valeurs mobilières du diocèse lui permet, grâce à une gestion avisée, d’équilibrer un résultat courant déficitaire. (p.41)

 

 

Deux remarques :

-        Toute la question est de savoir si le diocèse pourra à l’avenir entretenir l’intégralité de son parc immobilier. (p. 41)

-        Ce produit (valeurs mobilières) reste susceptible d’aléas. (p.41)

 

 

Deux décisions

 

-        la gestion prévisionnelle des biens immobiliers

Aussi en 1991, le Conseil épiscopal a-t-il demandé qu’une étude prévisionnelle des besoins en églises et bâtiments soit effectuée (p.43)

-        la réduction des dépenses de fonctionnement

Aussi en 1991, le Conseil épiscopal a-t-il demandé que chacun fasse un effort pour réduire les dépenses de fonctionnement de 1,5%. (pp.41-42)