Jean Labbens
1921-2005
Jean Labbens est né en 1921 à Roubaix. Il étudie entre autres
aux Facultés de Lettres de Lille et de Lyon.
En 1951 il commence à
enseigner dans diverses universités d’Amérique du Sud.
En 1952 il devient
maître de conférences puis en 1961 professeur à la Faculté de philosophie de
l’Institut Catholique de Lyon de Lyon.
Il y fonde et dirige
l’Institut de Sociologie. A ce titre il participe aux enquêtes
« Boulard » de 1954 qui concernent le diocèse de Lyon.
C’est à lui que
revient de rédiger l’ouvrage sur « La
Sociologie religieuse » dans l’« Encyclopédie du catholique au XXème siècle » (150 ouvrages)
parue chez Fayard.
Alors que les statistiques religieuses ont le
vent en poupe depuis quelques temps, qui montrent la diminution des pratiques
catholiques, il rappelle que « les
chiffres contribuent à dégager des modèles de comportement et ceux-ci relèvent
du psychologue social et du sociologue » (p.32). L’objet sociologique
est l’étude des comportements religieux.
Nous proposons donc
d’appeler sociologie religieuse, cette étude sociologique de l’acte religieux
conduite par des chrétiens et par l’effet d’une exigence de la foi, tendant
vers une meilleure intelligibilité du mystère divin et de l’action de Dieu en
l’homme.
Nous proposons
d’appeler sociologie de la religion, toute étude des mêmes phénomènes,
entreprise par des chrétiens ou des non-chrétiens et mue par la curiosité
intellectuelle propre à l’homme.
La première répond
aux besoins de l’intelligence comme telle ; la seconde aux aspirations de
l’intelligence tout court.
(pp.18-19)
Ces distinctions ne feront pas l’unanimité
parmi les sociologues des religions : se reporter par exemple à la
recension de F.A.Isambert dans les Annales des Sciences Sociales des Religions
(1960/9).
Il ajoute une troisième discipline « la recherche socio-ecclésiale » :
La recherche socio-ecclésiale
représente un effort pour mettre au service de l’Eglise, de son gouvernement et
de sa pastorale, toutes les ressources des sciences humaines, économiques,
démographiques, sociales et psychologiques.
(p.35)
Il s’agit en quelque sorte de recherches
appliquées au champ religieux, catholique en l’occurrence, d’ordre pragmatique.
Les
autorités compétentes peuvent ainsi, sans cesse et plus aisément, adapter
le mode de la présence et de l’action évangélique aux mouvantes réalités
humaines.
(p.35)
En Amérique du Sud en
plus de son enseignement, il travaille pour l’UNESCO et pour le Programme des
Nations Unies pour le Développement.
En France il mène des
enquêtes sur « la grande pauvreté.
OUVRAGES
- 1954, Les 99 autres… ou l’Eglise aussi recense
- 1955, 1956, 1957, La Pratique dominicale dans l’agglomération
lyonnaise, 3 tomes
- 1958, L’Archidiocèse de Lyon, situation
démographique et religieuse (dir.)
- 1958, L’Eglise et les centres urbains
- 1959, La Sociologie religieuse (recension par
F.A.Isambert dans les Annales des Sciences Sociales des Religions,
1960/9)
- 1965, La Condition sous-prolétarienne
- 1969, Le Quart-Monde. La pauvreté dans la société
industrielle
- 1978, Sociologie de la pauvreté, le tiers-monde
et le quart-monde (recension par H.Mendras dans
la Revue française de Sociologie,
1981/22)
- 1997, Le Dessein temporel de Jésus
Pour les activités
lyonnaises de Jean LABBENS, se reporter à cette thèse :
- 2009, Olivier
CHATELAN, Les
catholiques et la croissance urbaine dans l’agglomération lyonnaise pendant les
Trente glorieuses (1945-1975), Université Lyon 2, (du §161 au §445).
g.decourt