musée du diocèse de lyon

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Agobard

769-840

 

 

 

AGOBARD naît en Espagne, semble-t-il, vers 769 ( ou 779 en Gaule belgique) et serait venu ensuite vivre en Narbonnaise.

 

Il est dans l’entourage de Benoît d’Anuane.

 

Il arrive à Lyon vers 798, sans doute à la demande de Leidrade de retour de Septimanie, pour le seconder dans  sa tâche épiscopale, ou bien quelques années auparavant vers 792. Il est ordonné prêtre en 804 par Leidrade. Il dirige entre autres les chapitres de Saint-Just et de Saint-Paul.

 

Leidrade en fait son chorévêque et en 804 le sacre évêque. Ce mode d’ordination épiscopale est contesté mais les évêques réunis au Concile de Maxence le ratifient. Leidrade quitte Lyon en 814 (ou 813) désignant AGOBARD pour lui succéder, mais la nomination d’AGOBARD comme archevêque de Lyon aurait été retardée jusqu’en 816 en raison d’une opposition du Roi Louis le Pieux et d’une partie du clergé diocésain.

 

AGOBARD participe cette même année au Concile d’Aix-la-Chapelle.

 

Il appelle à ses côtés les diacres AMOLAN, qui lui succèdera, et FLORUS, qui laissera de nombreux écrits.

 

Il met en œuvre la réforme carolingienne d’unification de l’empire sur les plans liturgique, dogmatique et politique. Il combat les thèses adoptianistes de Félix d’Urgel exilé à Lyon.

 

Il s’oppose à l’emprise de certains laïcs sur l’Eglise locale exigeant de l’évêque d’ordonner prêtre un de leurs domestiques pour leur service privé, aussi bien à table qu’à la chapelle.

 

Il cherche à mieux former les prêtres par exemple en publiant des lettres doctrinales comme De fidei veritate. Il parcourt son vaste diocèse et tient des conciles provinciaux. Il classe les clercs en quatre catégories :

 

Ceux que l’on doit aimer parce qu’ils enseignent bien et ont une vie sans reproche ; ceux que l’on doit tolérer, parce qu’ils enseignent bien mais mènent une vie qui n’est pas irréprochable, ou inversement ; ceux qu’il faut mépriser parce qu’ils sont ignorants et qu’ils vivent mal ; enfin ceux qu’il faut condamner parce que, quelle que soit la manière dont ils vivent, ils enseignent des erreurs et sont des hérétiques.

(RUBELLIN, p.194)

 

Il conteste le statut accordé aux juifs lyonnais qu’il estime trop laxiste (par exemple des maîtres juifs interdisent le baptême chrétien à leur domesticité).

 

En 825 il conteste le culte des saints et la dévotion aux images.

 

En 833 il prend le parti de Lothaire contre son père Louis le Pieux, mais, ce dernier revenant au pouvoir, il est déposé à l’Assemblée de Thionville en 835 et doit s’exiler vers l’Italie.

 

Florus, qui le secondait depuis 828-829, obtient la condamnation des innovations liturgiques d’Amalaire de Metz, son successeur, au Concile de Quierzy en 838. L’année suivante à la faveur d’une réconciliation entre le roi et ses fils, comme Barnard à Vienne, il retrouve son siège épiscopal.

 

Il meurt le 6 juin 840 en Saintonge où il effectue une mission pour le Roi.

 

Il est fêté le 6 juin, mais sa fête a été suspendue quelque temps lorsque furent édités au XVIIème siècle ses écrits dénonçant le culte des saints.

 

AGOBARD représente bien les évêques de cette époque convaincus que l’unité de la société se construit par l’unité de la foi chrétienne. Il est « un très bon exemple de ces évêques associant de remarquables qualités spirituelles, pastorales et intellectuelles à une volonté déterminée de défendre l’idéal de cité terrestre en marche vers le salut qu’ils percevaient dans l’entreprise carolingienne » (RUBELLIN, p.217).

 

Il laisse plus d’une vingtaine de lettres permettant de voir les préoccupations des évêques de cette période : le sacerdoce, les hérésies, le comportement des juifs, la défense des biens ecclésiastiques contre des seigneurs, l’usage des images, le culte des saints, la liturgie…

 

 

 

OEUVRES

 

 

Parmi ses nombreuses œuvres, on peut retenir des écrits politiques (Contre la loi de Gondebaud, La Division de l’empire), poétiques (La Grêle et le tonnerre), théologiques (Contre la doctrine de Felix, Les peintures et les images), pastoraux (Privilège et droit du sacerdoce, Disposition des biens ecclésiastiques), liturgiques (L’Antiphonaire, Contre quatre livres d’Amalaire), polémiques (Le Baptême des esclaves des Juifs, L’Illusion de certains prodiges)…

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      Manuscrits, Agobardus

 

-      Lettres d'Amolon et d'Agobard (901-1000)

 

-      PERICAUD Antoine, 1825, Notices sur Leidrade, Agobard et Amolon, archevêques de Lyon

 

-      MIGNE J.P., 1851, S.Agobardi, Lugdunensis episcopi…

 

-      CHEVALLARD Pierre, 1869, Saint Agobard, Archevêque de Lyon : sa vie et ses écrits

 

-      BEYSSAC Jean, 1909, Notes pour servir à l’histoire de l’Eglise de Lyon. Corévêques, suffragants et auxiliaires de Lyon, La Diana, tome 16, Agobard, pp.204-206

 

-      BRESSOLLES Adrien, 1949, Doctrine et action politique d’Agobard. Agobard évêque de Lyon (760-840)

recension Levillain Léon, Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 1950/108, pp.141-144

 

-      RUBELLIN Michel, 2003, Eglise et société chrétienne d'Agobard à Valdes, Agobard ou la passion de l’unité, pp.179-222

 

-      CHAMBERT-PROTAT Pierre, 2015, Livres et intellectuels lyonnais au IXe siècle : les manuscrits de Leidrat, Agobard, Amolon, Remi, Florus et Mannon, numelyo.bm-lyon.fr/

 

-      MCKITTERICK Rosamond, 2016 Lyon dans l’Europe carolingienne. Autour d’Agobard (816-2016) (l'importance des manuscrits lyonnais pour connaître et comprendre la vie intellectuelle au temps de Charlemagne)

 

-      PUEL Olivia, 2016 Lyon dans l’Europe carolingienne. Autour d’Agobard (816-2016) (Savigny : un monastère de fondation carolingienne dans le diocèse de Lyon)

 

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