Louis Aguettant
1871-1931
Louis
AGUETTANT naît à Lyon en 1871.
En raison
de la fragilité de sa santé, il suit l’enseignement primaire à domicile puis en
1881 à l’Institution des Minimes.
Il
entre à la Faculté de lettres de l’Institut Catholique de Lyon en 1888 où il se
lie d’amitié avec le journaliste poète roannais Louis MERCIER.
Il
est passionné de musique (il rencontre I.Paderewski, G.Fauré, G.M.Witkowski…, entretient
des correspondances avec M.Ravel, C.Debussy…, donne des cours de musicologie au
Conservatoire de Lyon) et de poésie (il rencontre P.Claudel, Fr.Jammes,
P.Valéry…).
Il
est reçu à l’agrégation de lettres en 1895. Il enseigne à partir de 1898 aux
Facultés Catholiques de Lyon.
Il
commence alors une thèse sur La nature
chez Victor Hugo qu’il ne finira jamais mais donnera lieu à un ouvrage.
En
1904 il découvre l’Action Française
et rencontre Ch.Maurras, dont il acceptera, ainsi que L.MERCIER, la
condamnation par le Vatican en 1927.
Pendant
la guerre de 1914-1918 il sert dans les hôpitaux.
Malade
il décède en 1931.
Toute
sa vie, malgré son état de santé, il donne de nombreuses conférences sur des
poètes et des musiciens, voyage plusieurs fois en Italie, se lance sur les
traces de V.Hugo, publie de multiples articles sur musiciens et poètes.
Son
œuvre est redécouverte dans les années 2000. Jacques Longchampt, chroniqueur
musical au journal Monde de 1961 à
1990 et gendre de L.Aguettant, présente ainsi sa biographie rédigée à partir
des notes qu’il a laissées.
Faut-il s’excuser par avance de présenter la vie et
l’œuvre d’un écrivain inactuel, mort en 1931, il y a trop ou trop peu de temps,
profond chrétien mais à la manière du premier XXe siècle, lecteur
éclairé de Maurras, quoique nullement fanatique, esprit libre, claudélien, mais
fort peu tenté par les écrivains des Lumières ou la démocratie chrétienne du Sillon, médiocrement républicain quoique bon
citoyen ? Ce serait dire qu’un professeur, un écrivain, un spirituel de
haute stature, n’a plus de place dans le monde d’aujourd’hui.
Louis Aguettant était d’abord un éblouissant styliste,
à l’invention jaillissante dans ses lettres sans ratures, dont l’écriture plus
recherchée, à long concours de temps, atteignait à une perfection presque
décourageante, dans ses Dialogues de Paul Valéry, par exemple. Le professeur, d’une culture européenne, a laissé un
souvenir ineffaçable à ses élèves pendant plus de trente ans, et ses cours publiés
sur Baudelaire et sur Verlaine nous le font comprendre. Mais sa
personnalité mérite d’être connue, car les écrits de cet homme, qui fut aussi
un artiste et un musicien hors pair, abondent en réflexions, en intuitions
pénétrantes, sur l’art, la littérature, la vie, la religion, la foi. C’était le
fond même de son génie, s’il est vrai, comme l’écrivait son recteur de la
Faculté catholique de Lyon, qu’il a traité « la vie comme une œuvre
d’art à réaliser ».
(LONGCHAMPT, 2006,
p7)
Ses
archives personnelles constituent le Fonds Louis-Aguettant de la Bibliothèque
Municipale de Lyon.
DOCUMENTS
- AGUETTANT Louis, MERCIER Louis, 2003, Nos
lettres du Sinaï… Correspondance de deux jeunes écrivains à la fin du XIXè
siècle
-
LONGCHAMPT Jacques, 2006, Louis
Aguettant : la vie comme une œuvre d'art. Biographie
- Université Paris
7, Groupe Hugo
g.decourt