conciles d’Anse
Plusieurs
conciles provinciaux (réunions d’évêques et abbés) se sont tenus à Anse, dans
l’église Saint-Romain d’un ancien monastère restauré par Leidrade,
devenu domaine de l’Eglise de Lyon. Le lieu fait partie alors du royaume de
Bourgogne tout en étant proche du royaume de France. L’église est détruite en
1752.
Selon
les documents certaines dates varient (elles sont mises entre parenthèses),
ainsi que le nombre de conciles. La plupart s’accordent sur les dates de huit
conciles avec les données suivantes.
994 (900)
Burchard (Bouchard),
archevêque de Lyon, Thibaut , archevêque de
Vienne, et Amizon, archevêque de Tarentaise, se
réunissent avec dix autres évêques, dont Gautier d’Autun, Lambert de Chalon, Liébaud de Macon, Guigues de
Valence, Erbaud d’Uzès, Humbert de Grenoble. Il
existe des désaccords avec les listes épiscopales sur les noms des évêques
présents, par exemple celui de Lyon. Thibaut de Vienne préside ce concile. Des
abbés sont présents, comme ceux de Cluny, Savigny, l’Ile-Barbe.
Les
évêques confirment les possessions de l’abbaye de Cluny, à la demande de son
abbé Odilon, face aux ambitions de princes qui cherchent à lever des armées ou
des taxes. Cette décision s’inscrit dans le mouvement des « assemblées de
paix » des temps féodaux.
Ils
rétablissement le Chapitre des chanoines de l’église Saint-Romain
(Saint-Roman).
Ils
édictent neuf canons de discipline ecclésiastique concernant la conservation
des espèces eucharistiques, le repos dominical, l’abstinence du mercredi, le
jeûne du vendredi, l’institution de la fête des Trépassés, etc.
1025 (1027)
Ce
sont les mêmes provinces de Vienne et de Lyon qui se réunissent, avec parfois
les mêmes évêques : les archevêques, Burchard de
Lyon, Burchard de Vienne, Amizon
de Tarentaise et neuf évêques, dont Helmuin d’Autun, Liébaud (ou Gauslin) de Macon,
Geoffroy de Chalon-sur-Saône, Hugues de Chalon évêque d’Auxerre, Guigon de Valence, Humbert de Grenoble, Ambald
d’Uzès.
Gauslin de Macon reproche
à Burchard de Vienne d’avoir ordonné des moines de Cluny,
abbaye qui fait partie de son diocèse. Odilon, abbé de Cluny, montre alors
l’autorisation écrite qu’il a de Rome de pouvoir faire appel à l’évêque de son
choix pour les ordinations de ses moines ou pour les dédicaces d’églises
dépendantes de son monastère. Or les canons du concile de Chalcédoine affirment
la soumission des abbés à l’autorité des évêques diocésains et la nécessité de
l’autorisation de l’évêque diocésain pour les ordinations effectuées en son
diocèse. Burchard s’excuse et, pour réparation,
promet de fournir l’abbaye en huile d’olive pour la fabrication du
saint-chrême.
1070
Se
réunissent les archevêques de Lyon et de Besançon, les évêques d’Autun et de
Chalon-sur-Saône, les abbés de Savigny, Ainay et Ambronay. C’est Hugues, évêque de Die, légat du pape, qui
préside.
Achard
de Chalon-sur-Saône fait donation à l’abbaye de l’Ile-Barbe du monastère Saint-Laurent
de Chalon-sur-Saône.
Les
évêques condamnent le trafic de biens sacrés (simonie).
1076 (1077)
Hugues
de Die est légat du pape à ce concile.
Ce
concile porterait sur des points de la discipline ecclésiastique.
1100
Hugues,
archevêque de Lyon, est légat du pape à ce concile dit national, et cède la
présidence à son ami Anselme, archevêque de Cantorbery
en exil. Sont présents les archevêques de Bourges et de Tours et les évêques
d’Autun, Macon, Chalon-sur-Saône, Auxerre, Paris et Die, et deux autres
diocèses.
Les
évêques prononcent l’excommunication des croisés qui ne sont pas partis en
croisade.
Ils
instituent la « trêve de Dieu » pour arrêter les querelles entre
seigneurs.
Hugues
demande aux autres évêques de l’argent pour aller à Jérusalem, avec la
permission du pape.
1107
Il y
a des incertitudes sur la tenue de ce concile et sur le nom de l’archevêque de
Lyon qui le préside (Jean Ier ou Jocerand).
1112 (1110)
Joceran (Gauceran) de Lyon convoque les évêques en tant que primat
des Gaules (bulle Antiqua Sanctorum Patrum du pape
Grégoire VII datée du 20 avril 1079), mais l’archevêque de Sens et ses suffragants
ne viennent pas, ne reconnaissant pas l’autorité sur eux de l’archevêque de
Lyon : un échange de lettres entre l’archevêque de Lyon et l’évêque de
Chartres au nom des autres évêques en témoigne.
Les
décisions portent sur les investitures dans le conflit qui oppose l’empereur
Henri II au pape Pascal II. Aucun acte n’est conservé de ce concile ;
aussi certains doutent-ils même de la tenue de ce concile.
1299 (1300)
Henri
de Villars, archevêque de Lyon, préside. Sont présents les évêques d’Autun,
Macon, Chalon et Dijon, et les abbés d’Ainay,
Ile-Barbe, Lazigny, Belleville, Collonges, entre
autres.
Sont
édictés douze (vingt) canons de discipline ecclésiastique au sujet des messes,
des biens privés des prêtres, des cas d’excommunication, d’un vêtement
distinctif des Juifs, etc.
DOCUMENTS
-
BERAULT-BERCASTEL
Henri, ROBIANO LMJ, 1835…, Histoire
générale de l’Eglise…
-
PELTIER,
Adolphe Charles, 1843…, Dictionnaire
universel et complet des conciles tant généraux que particuliers, des
principaux synodes diocésains et des autres assemblées ecclésiastiques les plus
remarquables
-
SERRAND
Yves, 1845, Histoire d’Anse
-
De
la ROCHETTE, 1866, Histoire
des évêques de Macon
- POUPARDIN, René,
1907, Le
royaume de Bourgogne (888-1038) : étude sur les origines du royaume d'Arles
-
MORIN,
MERCIER, 1925, Le Canton d’Anse,
réédité en 2005
-
LAURANSON-ROSAZ,
Christian, 1984, L’Auvergne et ses marges
(Velay, Génaudan) du VIIIè
au XIè siècle. La fin du monde
antique ? thèse d’Histoire du Droit, ch
5 Paix
de Dieu et ordre féodal
m.philippon