assemblée des
chrétiens dans la révolution pour l’avenir des hommes (chrétiens critiques)
1973
DOCUMENT
PREPARATOIRE - COMMUNIQUE du 28 avril 1973
Les 27 et 28 Avril 1973 se sont réunis à Genève 43 chrétiens de différentes confessions représentant 14 mouvements de chrétiens critiques venus de 11 pays d'Europe occidentale.
Poursuivant l'action jalonnée par les assemblées de Coire (1969) Rome (1969) et Amsterdam (1970), ce groupe a préparé activement la prochaine assemblée européenne qui se tiendra en Novembre 1973.
Chaque mouvement a fait un rapport précis de son action dans le cadre de la situation politique et religieuse de son pays. Après avoir fait une analyse critique de l'action de chaque mouvement et reconnu la légitimité des
différentes
options exigées par le contexte national, le groupe a pris acte de l'unité fondamentale de
ses membres
visant à rendre réelle, localement, l'exigence universelle d'une Eglise libre au service de la libération
des hommes.
Le groupe international dénonce les prises de positions politiques, prétendument équilibrées, en fait, unilatéralement injustes
du Vatican et de certains épiscopats en ce qui concerne les problèmes tels que le Viet-Nam, les colonies portugaises et le Proche-Orient, et la collaboration effective, bien que parfois voilée, que les grandes Eglises apportent au système capitaliste et impérialiste.
Le groupe dénonce les multiples formes de répression qu'exerce la structure ecclésiastique à tous les niveaux, contre les membres des Eglises qui mettent en question les formes inadmissibles de la religion traditionnelle et engagent leur vie dans un souci de conformité à l'Evangile.
Conscient que les chrétiens qui veulent que leur foi soit au cœur de
leur action sont de plus en plus nombreux, le groupe international
entend poursuivre et développer son action dans l'Eglise dont il conteste le système et espère le renouveau évangélique.
Constatant que nombre de chrétiens sont victimes d'une théologie pervertie, le groupe entend promouvoir, à partir de l'action,
l'élaboration d'une nouvelle confession de la foi.
Genève, le 28 Avril 1973
A.G.P. S.O.G. - Allemagne de l'Ouest
Chrétiens du Mouvement - Genève, Suisse
CHRISTIANISME SOCIAL – France
COMMUNION DE BOQUEN - France
Divers groupes de Prêtres· et de communautés critiques
de Catalogne
ECHANGES ET DIALOGUE - France
GROUPES TEMOIGNAGE CHRETIEN - France
LA LETTRE - France
Les prêtres critiques de Galice
ONE FOR CHRISTIAN RENEWAL - Grande Bretagne
PRESENCE ET TEMOIGNAGE – Belgique
SEPTUAGINT - Pays-Bas
BETTE NOVEMBRE - Italie
S.O.G. - Autriche
PROPOSITIONS
POUR UNE REFLEXION EN VUE DE L’ASSEMBLEE DE L’AUTOMNE 73
présentées par les groupes rassemblés
à Genève les 27 & 28 avril 1973
1.
Les luttes des
hommes pour leur libération sociale, économique, nationale, leur volonté de
s’opposer à toutes les
entreprises d'humiliation, d'oppression, d'exploitation,
la résistance des minorités non reconnues, des
classes maintenues à niveau matériel et culturel
inacceptables, des peuples et des hommes victimes des
systèmes déshumanisants,
tels sont, à nos yeux, les caractères
majeurs du monde actuel.
La neutralité est
impossible lorsqu’il s'agit de liberté et d'oppression ;
chacun de nous a pris parti en militant dans les organisations de son choix.
Les raisons pour lesquelles nous avons choisi de participer au combat de
libération sont complexes et diverses. Elles doivent être clairement analysées.
Sans être eux-mêmes ni des partis ni
des organisations politiques, les groupes ont une fonction politique propre. Il leur faut
l’analyser, la remplir dans le cadre de leur
pays, sans perdre de vue la dimension mondiale de toutes les forces d’oppression.
2.
En luttant pour
notre liberté et celle de tous les hommes, nous rencontrons la domination du
système ecclésiastique : son idéologie, son organisation hiérarchique, son
alliance affirmée ou larvée avec les diverses formes de pouvoir. Il attache
plus d’importance à sa survie qu’à la lutte contre l'injustice. C’est l'une de nos tâches
que de lutter contre ce système.
Quelles sont, pour ce combat, nos
diverses stratégies et tactiques ?
Comment les coordonner ?
3.
La façon dont nous
vivons et pensons notre foi
est imprégnée par l'idéologie
dominante. Nous sommes donc amenés à remettre en question non seulement
notre foi mais aussi l’intelligence de notre foi. Nous devons engager
personnellement et collectivement une réflexion dans ce domaine, et, sans
attendre que l’Institution se soit transformée, fidèles à notre histoire,
apprendre à reconnaître et célébrer fraternellement jésus de Nazareth.
4.
Quel est l’impact
de notre foi sur notre action militante ?
Genève, le 28/4/1973
A.G.P. S.O.G. - Allemagne de l'Ouest
Chrétiens du Mouvement - Genève, Suisse
CHRISTIANISME SOCIAL – France
COMMUNION DE BOQUEN - France
Divers groupes de Prêtres· et de communautés critiques
de Catalogne
ECHANGES ET DIALOGUE - France
GROUPES TEMOIGNAGE CHRETIEN - France
LA LETTRE - France
Les prêtres critiques de Galice
ONE FOR CHRISTIAN RENEWAL - Grande Bretagne
PRESENCE ET TEMOIGNAGE – Belgique
SEPTUAGINT - Pays-Bas
BETTE NOVEMBRE - Italie
S.O.G. - Autriche
RESOLUTION
FINALE du 18 novembre 1973
Résolution sur l’organisation internationale
adoptée le 18 novembre
1.
Nous croyons que le moment est venu d’organiser d’une manière plus
efficace notre action internationale.
2.
Nous pensons par conséquent que toutes les organisations nationales devraient
prendre l'engagement de mandater des délégués et de leur procurer les moyens
financiers pour qu'ils
puissent assurer .une
réelle liaison internationale.
3.
Dans
cette Assemblée de Lyon, nous croyons que le meilleur signe de solidarité
que nous pouvons exprimer avec les luttes de nos peuples exige de nous le
renforcement de notre action internationale.
4.
Nous ne croyons pas à la création d’Eglises parallèles. Nous sommes
Eglise. Nous sommes croyants. Mais nous savons qu’ignorer le poids aujourd’hui
réactionnaire de la structure officielle de l’Eglise ne veut pas dire que
celle-ci est déjà détruite. Notre contradiction s'exerce à l'intérieur de
l'Eglise.
5.
La théologie que nous faisons nôtre se développe à partir de la praxis
révolutionnaire. Cette théologie est en convergence avec les thèses
latino-américaines de la théologie de la libération.
6.
L’exemple du Chili, du Canada, du Mexique, de l’Espagne, de l’Italie,
du Collectif européen des Chrétiens dans la Révolution, etc., nous porte à
croire que la meilleure définition de toutes nos rencontres pourrait
être : Chrétiens dans le processus révolutionnaire.
7.
Nous croyons que les communautés, les groupes et les Mouvements de base
(critiques), qui ne sont pas nécessairement marginaux, sont aujourd’hui le cadre
le plus précis pour vivre et manifester la contradiction dans l’Eglise. De même
que le cadre le plus précis pour mener la lutte politique consiste dans les
partis, les organisations de masse et les autres Mouvements que cette lutte
suscite.
8.
Si nous sommes interrogés sur le rôle de la hiérarchie, voici notre
réponse : nous contestons carrément cette hiérarchie parce que nous sommes
Eglise.
9.
Les problèmes de stratégie .et de tactique des luttes pour le
socialisme doivent se résoudre à l’intérieur des groupes politiques engagés dans
la lutte. Ce n’est pas le but de l’Assemblée de Lyon.
10.
Nous affirmons que nous ne voulons pas être
seulement solidaires des luttes lointaines. Nous voulons prendre toute notre
part de la lutte du peuple, dans chacun de nos pays.