musée du diocèse de lyon

entrée

Jean-Pierre Bravard

1811-1876

 

 

 

 

 

Jean-Pierre BRAVARD naît à Usson-en-Forez en 1811.

 

En 1821 il entre au Petit Séminaire de Verrières, en 1825 à celui d’Alix et en 1827 au Grand Séminaire de Lyon.

 

En 1829, jugé trop jeune, il est envoyé dans l’enseignement : il devient préfet d’études au petit séminaire d’Auxerre, dans le diocèse de Sens où réside un prêtre de sa famille.

 

En 1834 il est ordonné prêtre du diocèse de Sens.

 

En 1835 il est nommé vicaire à la cathédrale Saint-Etienne de Sens.

 

En 1843, avec trois autres prêtres il fait partie du premier groupe de missionnaires diocésains résidant dans l’ancienne abbaye de Pontigny récemment rachetée, qui deviendront les Pères de Saint-Edme, patron de l’abbaye.

 

En 1845 il revient dans le diocèse de Lyon et est nommé curé à Cogny en Beaujolais.

 

En 1853 il est nommé curé de la paroisse Saint-Ennemond à Saint-Etienne.

 

En 1858 l’évêque de Sens le rappelle et le nomme vicaire général.

 

En 1862 il est nommé évêque de Coutances et Avranches.

 

En 1867 il est nommé assistant au Trône Pontifical, poste honorifique romain.

 

En 1875 il se retire à Avranches où il décède en 1876.

 

Il est inhumé dans la cathédrale de Coutances et son cœur déposé dans la basilique du Mont Saint-Michel.

 

 

 

« Sauveur du Mont Saint-Michel »

 

Lorsqu’il arrive au siège de Coutances, l’abbaye du Mont Saint-Michel est devenue une prison ; sa restauration a commencé en 1861 avec le concours des prisonniers.

 

En 1863 il vient bénir l’autel de la Sainte-Vierge. Il décide alors de « sauver » le lieu et de lui rendre sa fonction religieuse. Il confie la paroisse à l’abbé Pigeon qui en 1865 publie l’Histoire Monumentale du Mont-Saint-Michel.

 

En 1865 il obtient un bail locatif de 9 ans de l’abbaye et implante une communauté religieuse pour relancer les pèlerinages, recevant pour cela l’aide de l’empereur Napoléon III.

 

En 1867 il fait appel aux Pères de Saint-Edme.

 

En 1872 le gouvernement de la IIIème République prend en charge l’entretien des bâtiments et en 1874 classe l’abbaye Monument historique. Corroyer, architecte en chef des monuments historiques, commence des travaux de restauration sur une partie des bâtiments qu’il interdit aux religieux. Désormais le Mont est accessible et aux touristes et aux pèlerins.

 

 

 

« Minorité du Concile du Vatican »

 

Avec le Cardinal Matthieu, archevêque de Besançon, Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans, Mgr Darbois, archevêque de Paris, Mgr GINOULHIAC, évêque de Grenoble nommé archevêque de Lyon pendant le concile par l’empereur Napoléon III, Mgr BRAVARD fait partie de la Minorité au Concile du Vatican qui ne participe pas à la séance de vote sur l’infaillibilité pontificale de juillet 1870.

 

Il intervient plusieurs fois dans les débats entre autres pour défendre l’Eglise de France (GRANDERATH, 1912/365) accusée de gallicanisme (« Le Gallicanisme affirme la spécificité de l’Eglise de France et tend à réduire le pouvoir du pape aux seules questions spirituelles. Il soumet l’Eglise nationale aux lois de l’Etat pour tout ce qui concerne sa vie externe »), demander une internationalisation de la Curie romaine (GADILLE, p.342) et tempérer la formulation de l’infaillibilité pontificale en discussion.

 

En effet il craint que « les évêques diocésains ne soient plus que des vicaires apostoliques, révocables sur un simple signe du Pape » (selon GRANDERATH, 1912/344) si l’on définit la juridiction du Pape comme épiscopale, ordinaire et immédiate (GRANDERATH, 1912/338).

 

Il partage les propos que le nouvel archevêque de Lyon tient au Concile le 23 mai 1870 : « Je m’étonne de ne voir aucune mention du corps enseignant dans l’Eglise, du collège apostolique, de l’unité de l’apostolat sous la dépendance de Pierre et en communion avec lui, ni de l’unité de l’épiscopat qui manifeste durant tant de siècles cette unité du corps apostolique » (GADILLE, p.342).

 

A son retour de Rome il invite ses diocésains à «  ne pas oublier, comme on le fait trop aujourd’hui, que l’Eglise repose non seulement sur Pierre, mais sur le fondement de tous les apôtres » (GADILLE, p.341) et, écrivant le 23 août 1870 à ses prêtres pour leur communiquer la définition de l’infaillibilité pontificale, il ajoute :

 

Je ne vous dis pas avec quelle minutieuse et constante attention, jointe à quelles études et recherches de l'Ecriture et de la tradition, cette affaire si importante a été traitée... Je ne veux pas non plus vous dire quelle part j'y ai prise moi-même : tout ce que je puis assurer, c'est que j'ai toujours gardé dans un cœur loyal des intentions droites, pures et saintes, par suite d'un amour très sincère de l'Eglise et du Saint-Père, et que mes paroles ainsi que mes actions ont été inspirées uniquement par ma conscience, dont nul homme sur terre n'est autorisé à condamner les convictions profondes et réfléchies, pas plus que nul n'a le droit de mettre en doute l'intégrité du juge d'une de nos cours d'appel, même s'il était d'un avis contraire à l'opinion commune. Aujourd'hui que tout est terminé et que le jugement est prononcé, je me tais et me soumets dans le recueillement le plus profond de ma foi catholique, docile aux décisions portées en concile, et je prie Dieu qu'Il veuille en tirer sa plus grande gloire et la prospérité de notre religion.

(in GRANDERATH, 1913/250-251)

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      GRANDERATH Théodore, 1907-1914, Histoire du Concile du Vatican : depuis sa première annonce jusqu’à sa prorogation, d’après les documents authentiques

o   1912, tome 3, 1ère partie, L’Infaillibilité Pontificale

o    1913, tome 3, 2de partie, Fin du Concile

 

-      GADILLE Jacques, 1970, L'épiscopat français au premier concile du Vatican, Revue d'histoire de l'Église de France, 56/157, pp. 327-346

 

-      Ville d’Usson-en-Forez, Quand Mgr Bravard partait pour Rome, novembre 1857

 

-      Mémoire Actualité en Rhône-Alpes, portrait de Jean-Pierre Bravard

 

-      Le Mont ne s’est pas construit en un jour, CRDP Caën

 

-      site Conférence des Evêques de France, lexique, Gallicanisme

g.decourt