musée du diocèse de lyon

Entrée

Bulle d’or

1157

 

 

 

 

 

 

Diplôme de Frédéric Barberousse concédant à l’archevêque Héracle de Montboissier la ville de Lyon, les droits régaliens dans l’étendue de son diocèse sur la rive gauche de la Saône, et le nommant exarque du palais en Bourgogne et premier dignitaire du conseil impérial.

 

Original. Archives du Rhône, fonds du chapitre métropolitain de Lyon, armoire secrète Jehova n°2.

 

(in GUIGUE Georges, 1919, Les Bulles d’Or de Frédéric Barberousse pour les archevêques de Lyon, 1157-1184, textes d’après les originaux)

 

 

 

 

 

 

Au nom de la sainte et individue Trinité, Frédéric, par la grâce de Dieu, Empereur des Romains, toujours auguste.

 

Comme il appartient à la Majesté Impériale de confirmer en faveur des Eglises, surtout de celles qui sont soumises à notre Empire, les usages qui leur sont favorables, et d’abolir ceux qui leur peuvent porter préjudice, afin qu’au milieu des tempêtes de la mer agitée du siècle, elles puissent, avec sûreté et tranquillité, servir Dieu et le prier pour la prospérité de cet Empire,

Nous faisons savoir à tous les Fidèles de Jésus-Christ, et à tous nos Sujets, tant du présent âge que de celui à venir, que nos ancêtres, et les divins Empereurs nos prédécesseurs, ayant accordé à l’Eglise de Lyon plusieurs privilèges honorables, nous ont laissé l’exemple de les confirmer, et de lui en accorder encore de nouveaux :

c’est pourquoi, ayant appris l’arrivée en notre Cour d’Héraclius, Primat et Archevêque de Lyon, (dont la Ville, qui, du temps des Gentils, avait la prééminence sur les autres Villes, par la dignité de ses Prêtres, et par rapport au Collège des Docteurs du Paganisme, jouit, actuellement qu’elle est soumise à la loi de l’Evangile, de la première place au-dessus des autres Eglises des Gaules, auxquelles elle préside en vertu de la Primatie,) et désirant lui rendre les mêmes honneurs que nos prédécesseurs ont accoutumé de rendre à son Siège : après nous avoir fait montrer les titres et les monuments qui en font mention, Nous lui avons donné l’investiture de tout le corps entier de la Ville de Lyon, ainsi que de tous les droits royaux qui s’exercent tant dehors que dedans ladite Ville, tant suivant les anciens usages que le modernes .

Nous concédons donc audit Archevêque et Primat Héraclius, et par lui à tous ses successeurs à perpétuité, tout le corps entier de la Ville de Lyon, et tous les droits royaux dans les terres de son Archevêché, situées en deçà de la Saône, tant dedans que dehors ladite Ville, sur les Abbayes et leurs possessions, les Monastères, les Eglises et leurs dépendances, quelque part qu’elles soient situées, les Comtés, les foires, les duels, les marchés, les monnaies, les voitures par eau, les impôts, les péages, les châteaux, les vallées, les esclaves, les serviteurs, les tributaires, les décimes, les forêts, les chasses, les moulins, les eaux, le cours des rivières, les champs, les prés, les pâturages, les terres cultivées et incultes, et sur toutes les autres choses qui sont du domaine de l’Eglise de Lyon ; nous lui accordons aussi les casaments du Comte de Savoie, et tous les autres qui appartiennent à l’Archevêque de Lyon, tant suivant les anciens droits que les nouveaux ; que nul tyran ne soit assez hardi pour aller contre notre présente volonté ; que nulle puissance ne s’ingère d’exercer aucune violence sur ces terres ; que nul Comte, nul Juge, ne prétende y promulguer des lois, si ce n’est l’Archevêque et Primat de Lyon, et que tous reconnaissent l’immunité de cette Eglise ; enfin, que cette Ville de Lyon, et tout son Evêché, soit libre de toute puissance étrangère, sauf en tout la Justice Impériale…

Au reste, afin que l’Eglise de Lyon puisse se glorifier de reconnaître toujours sa dépendance de l’Empire, Nous, pour lui donner le plus haut relief possible, nous avons créé et investi ledit Archevêque de la dignité d’Exarque de notre sacré Palais de Bourgogne, et de Chef suprême de notre Conseil ; et afin de donner à cette présente donation et confirmation toute la force qui lui est nécessaire, j’ai souscrit la présente page en présence des témoins ici nommés, savoir,

Humbert, Archevêque de Besançon, Adon, Abbé de Saint-Oyen (Saint-Claude), Henri, Protonotaire de notre Cour, Eberhaud, Archidiacre de Besançon, Matthieu, Duc de Lorraine, Bertolphe, Duc de Cenuga, Depold, frère du Duc de Bohême, Udalric, Comte de Lucebourg, Hugues, Comte de Tagelbourg, Etienne, Comte.

 

Signé du seing de l’Empereur Frédéric, toujours victorieux, reconnu par moi Rainaud, Chancelier, à la place de l’Archevêque de Vienne, archi-Chancelier de l’Empire.

 

Donné à Arbois, le 14 des Calendes de décembre, indiction cinquième, l’an de grâce 1157, le sixième du règne de Frédéric, et la troisième de son Empire.

 

 

 

 

 

Bulle d’or

1184

 

Diplôme de Frédéric Barberousse concédant les mêmes droits et les mêmes dignités à l’archevêque de Lyon Jean « de Bellesme ».San Zenone près Vérone, 30 octobre 1184

Original. Archives du Rhône, fonds du chapitre métropolitain de Lyon, armoire secrète Jehova n°3.

(in GUIGUE Georges, 1919, Les Bulles d’Or de Frédéric Barberousse pour les archevêques de Lyon, 1157-1184, textes d’après les originaux)

 

 

 

- voir aussi Fonds anciens des Archives de Lyon