Burchard
pour l’élection de l’abbé de Savigny
984
Document de Burchard archevêque de Lyon à propos de
l’élection de Hugues abbé de Savigny.
Année 984
En l’année de
l’Incarnation du Seigneur 984. Indiction 12.
Le vénérable homme Gausmar, Père du monastère de
Savigny, abandonnant cette vie terrestre, s’en est allé rejoindre Dieu
recueillir le fruit de son labeur ; les procurateurs ont dû montrer que la
charge pastorale de ce lieu nécessitait un savoir-faire.
Donc moi Burchard, évêque de l’Eglise de Lyon par la
grâce de Dieu, je veux que soit connu des fidèles de Dieu et de ceux qui vivent
au sein de notre mère Eglise, que les frères du monastère de Savigny, consacré
au Seigneur et dédié au bienheureux Martin, s’étant présentés au seigneur roi
Conrad, ont prié fortement sa clémence, et notre humble personne, pour que leur
attribuions un père abbé régulier pour diriger ce lieu et exercer sur eux la
fonction de paternité, selon la coutume ancienne et d’après la règle du
bienheureux Benoît.
Nous consentons à exaucer leurs prières, et, avec
l’accord du roi et l’approbation de l’Eglise qui nous est confiée, nous leur
attribuons, comme leur dévoué pasteur Gausmar l’avait demandé de son vivant et
nous nous y étions engagés envers lui, un homme qui a l’énergie de la jeunesse
et a été formé dès son enfance à la Règle ; il s’appelle Hugues ; et
pour l’amour du Christ et l’affection de la Fraternité sainte, nous insistons,
c’est un conseil paternel, pour qu’il devienne responsable de ce lieu, où il
pourra se révéler plus utile.
Qu’il s’évertue à
garder un chemin de prudence pour, comme l’un des deux Jacques, diriger les
valides avec une juste sévérité ;
Qu’il réchauffe
comme un père les petits par la fermeté de sa parole et de son
exemple pour qu’ils n’abandonnent pas la voie ;
Qu’il se rende
utile à tout le troupeau, pour que ce qui a été dit à Pierre « Pais mes
brebis » devienne pour lui un commandement du Seigneur.
Et pour que ce décret de notre sanction garde une
fermeté inébranlable, nous le confirmons de notre accord et décidons qu’il soit
confirmé des mains des Frères.
Burchard, archevêque
Hedelbert, abbé de l’Ile-Barbe
Jean, moine
Adzo, moine
Gotesmannus, moine
Auterius, moine
Madalbert, moine
Aschiricus, moine
Durant, Iter, Etienne, Rotbald, Arnaud, Benoît,
Gerbernus, moines
NOTES
indiction 12 : l’indiction étant
une période de 15 ans à compter de l’année 312, on calcule ainsi : 312 +
(15x44) + 12 = 984
Jacob ut alter, validos justa censura regat : comme l’un des deux Jacques, diriger les
valides avec une juste sévérité (traduction incertaine)
DOCUMENTS
- Texte latin
o
SCHEIDT
Christian Ludwig, 1751, Origines Guelficae. Preuves
n°LVI
o
Congrégation
de Saint Maur
1757, Recueil
des historiens des Gaules et de la France, tome 9, p.736
o
CNRS, Traitement
électronique des manuscrits et des archives, charte n°213753