musée du diocèse de lyon

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Pierre de Moronne (Célestin V)

1215-1296

 

 

 

 

 

Dans son discours sur les Grands souvenirs de l’Eglise de Lyon du 22 juin 1958 à l’occasion du bimillénaire de Lyon, le cardinal GERLIER, évoquant le deuxième concile tenu à Lyon, ajoute :

 

Détail curieux : à ce concile de Lyon en 1274, parmi les personnages présents, il y eut un pauvre ermite des Abruzzes, fondateur d'un ordre réformé franciscain : Pierre Morone, venu pour réclamer l'approbation pontificale. Nul ne se doutait alors qu'exactement vingt ans plus tard, en 1294, ce saint homme serait élu souverain pontife et qu'après quelques mois de règne il abdiquerait par humilité. C'est saint Pierre Célestin, et le nom de ses religieux est resté à un quartier de notre ville où était une de ses fondations.

 

 

 

Pierre Angeleri naît vers 1215 (2010) à Isernia (Molise) dans le sud de l’Italie.

 

Vers 1220 il entre au couvent bénédictin voisin de Santa Maria di Faifoli.

 

Vers 1231 il devient ermite à Majella puis au mont Moronne dans l’Appenin central. Bientôt d’autres ermites le rejoignent et il fonde un groupe religieux suivant la règle bénédictine et les principes de vie que vient d’édicter en 1210 saint François pour son ordre.

 

En 1264 le groupe est reconnu par l’évêque du lieu puis le pape sous le nom d’Ermites de Saint-Damien appelés aussi Frères de l’Esprit-Saint.

 

Apprenant qu’à l’ordre du jour du deuxième concile de Lyon est inscrite la question des ordres religieux, il craint que sa toute récente congrégation soit supprimée. Il vient à Lyon rencontrer le pape Grégoire X qui confirme son ordre, alors que plusieurs ordres religieux nés après  le concile de Latran de 1215 sont dissous et leurs membres priés de rejoindre les ordres religieux maintenus (canon 23).

 

En 1293 il abandonne ses fonctions au sein de son ordre et se retire dans un ermitage à Morrone.

 

En 1294, devant l’impossibilité depuis plusieurs mois des cardinaux à s’entendre sur le nom d’un nouveau pape, il est pressenti en raison de sa profondeur spirituelle et de sa vie exemplaire pour devenir évêque de Rome. Réticent pour de multiples raisons (son âge, son manque de formation théologique, son ignorance de l’univers romain…), il accepte finalement et le 29 août 1294 est couronné pape sous le nom de Célestin.

 

Dès le mois de décembre, devant les difficultés de la charge et voyant son incapacité à l’exercer pleinement, il démissionne.

 

Craignant qu’il ne revienne sur sa décision, son successeur l’assigne à résidence à Agnani où il décède en 1296.

 

Il est enterré dans la basilique Collemagio à Aquila.

 

En 1313 il est canonisé sous le nom de Pietro de Morone, et non sous celui de Célestin, par le pape Clément V en la cathédrale d’Avignon ; sa fête fixée au 19 mai de sanctoral romain en est retirée en 1969.

 

En 1407 un couvent des Célestins est implanté à Lyon dans l’ancienne maison des Templiers où il aurait séjourné en 1274-1275. Il prend de l’extension jusqu’à son pillage lors du sac de 1562 par les troupes protestantes. Il est reconstruit : en 1595 une fresque dans une des galeries du cloître évoque la vie de « saint Pierre des Célestins ». En 1644 est construit un nouveau bâtiment appelé « maison de saint-Pierre-Célestin ». En 1654, encadrent le portail d’entrée de l’église prolongée jusqu’à la Saône deux statues : l’une représentant saint Pierre Célestin, l’autre saint Benoît. Sa statue décapitée au XIXème siècle est perdue. Actuellement l’emplacement du couvent et de l’église est appelé « quartier des Célestins ».

 

En avril 2009, le pape Benoît XVI dépose sur son tombeau en la basilique du Collemaggio le pallium qu'il portait le jour de son intronisation ; il démissionne de sa charge en février 2013.

 

En juillet 2014 le pape François se rend à Molise (Isernia) pour inaugurer l’année jubilaire célestine :

 

Pietro del Morrone, comme François d’Assise, connaissait bien la société de leur temps, avec ses grandes pauvretés. Ils étaient très proches des gens, du peuple. Ils avaient la même compassion que Jésus à l’égard des nombreuses personnes lasses ou opprimées; mais ils ne se limitaient pas à dispenser de bons conseils, ou de pieuses consolations. Ce sont eux qui les premiers ont fait un choix de vie à contre-courant, ils ont choisi de se remettre à la Providence du Père, non seulement comme ascèse personnelle, mais comme témoignage prophétique d’une paternité et d’une fraternité, qui sont le message de l’Evangile de Jésus Christ.

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      PERICAUD Antoine, 1840, Les Célestins de Lyon

 

-      GRASSET, 1888, Fondation du monastère des Pères Célestins de Lyon, en 1421, Revue du Lyonnais, 5/6

 

-      VACHET Adolphe, 1895, Les anciens couvents de Lyon, pp.231 sq

 

-      VINGTRINIER Emmanuel, 1901, Le Lyon de nos pères, ch.V

 

-      MARTIN Jean Baptiste, 1905, Conciles et bullaire du diocèse de Lyon : des origines à la réunion du Lyonnais à la France en 1312, pp.403sq

 

-      MARTIN Jean Baptiste, 1907, Histoire des églises et des chapelles de Lyon, tome 1 sur gallica, pp.23sq

 

-      GOBRY Yvan, 2013, Dictionnaire des Papes, Célestin V

 

-      Pape FRANCOIS, 2014, Indiction de l'année jubilaire consacrée à saint Célestin V

 

-      Patrimoine Rhône-Alpes, Couvent des Célestins

 

 

 

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