Charlieu
IXème s.
Abbaye bénédictine
Les origines du lieu-dit Charlieu restent confuses. Des moines
bénédictins avec leur abbé Gausmar fuyent la Touraine envahie par les Normands
et arrivent au pays du Sornin :
- vers 872 sur des terres données par les
fils de Bivin de Gorze : Boson et Radbert, évêque de Valence,
- vers 876 sur des
terres données par les fils de Bivin de Gorze : Radbert, évêque de
Valence, et Edouard.
Mais cette
généalogie des bosonides est incertaine.
Les moines
reçoivent de l’évêque de Macon l’usage de la chapelle Saint-Martin ; ils
donnent à ce lieu d’accueil le nom de carus
locus (cher lieu).
En 878 le pape Jean VIII confère au
monastère immunité et exemption par rapport à l’évêque de Macon.
En 879 Bozon, qui
tombe malade à l’abbaye où il est soigné, lui donne le prieuré Saint-Martin de
Régny et celui de Saint-Nizier-l’Estra.
En 882 au concile de Saint-Marcel de
Chalon les évêques confirment les propriétés du monastère et donnent aux moines
la possibilité d’élire leur abbé.
Surgissent des
litiges entre les moines, qui nommaient à la cure d’une quinzaine de paroisses voisines,
et l’évêque de Macon dont dépend la région et qui veut nommer lui-même les
curés à l’entour. En 926 au concile de
Charlieu les évêques restituent 10 églises aux moines. L’abbaye contrôle
ainsi plusieurs prieurés et paroisses, dont elle nomme prieur et curé et
collecte les revenus.
En 932 (930)
le prieuré est rattaché à l'abbaye de Cluny.
En 1040 (bulle de Pascal II de 1100) l’abbaye
devient prieuré de l'ordre de Cluny comme toutes les autres dépendances de
Cluny. Le prieuré a sous sa dépendance :
- les prieurés de
Régny, et avec lui celui de Lay, Saint-Nizier-l’Estra, Bourg-de-Thizy et plus
tard le prieuré de Valeins (dans les
Dombes)
- une quinzaine
d’églises : Arcinges, Belleroche, La Chapelle-sous-Dun, Charlieu, Cublize,
Montagny, Ouches, Poule, Saint-Bonnet, Saint-Denis-de-Cabanne,
Saint-Germain-la-Montagne, Saint-Hilaire-sous-Charlieu,
Saint-Vincent-de-Boisset, Vernay, Vougy,
- ainsi que celle de
Neaux liée au prieuré de Régny, celle de Quincié liée au prieuré de
Saint-Nizier-l’Estra, celles de Marnand, Ranchal et Thizy liées au prieuré de
Bourg-de-Thizy.
Au Xème
siècle le monastère reçoit les reliques de saint Etienne et de saint Fortuné.
Pour accueillir les pèlerins le monastère, de 1094 à 1125, est agrandi avec une église dédiée à saint
Fortuné, une autre dédiée à saint Etienne.
De 1125
à 1140 est construit le narthex de l'église abbatiale.
Les conflits grandissant entre moines et laïques pour la possession des
terres, rentes et autres taxes locales, l’intervention du roi est demandée par
les moines. En 1180
la ville, qui s’est construite autour du prieuré, est fortifiée par Philippe
Auguste ; une des tours d’enceinte porte son nom. Le prieur demeure
seigneur du lieu.
Débutent alors des
conflits avec les habitants du bourg sur les droits. En 1207 une charte est accordée par le prieur aux
« bourgeois » qui réclament encore davantage de pouvoirs. Les
conflits vont s’envenimer, la Justice est saisie et les bourgeois sont
désapprouvés par un jugement du Parlement de Paris.
Entre 1460 et 1470 le cloître est reconstruit.
Aux XVème et XVIème siècles des maisons sont
construites autour du cloître pour le prieur, le sacristain, le chantre, le
cellérier, etc.
En 1788
le prieuré, où ne vivent plus que quelques moines, est fermé lors de la
suppression de la Vieille Observance de Cluny.
En 1792
les habitants saccagent le prieuré et l’église.
En 1796
le domaine monacal clunisien est vendu comme bien national.
En 1800
l'église prieurale est en partie détruite, puis d’autres bâtiments au cours du
XIXème siècle. Les éléments du patrimoine conservé sont inventoriés
à partir de 1846 (fresques…).
Au XXème, à la suite de
campagnes de fouilles, des bâtiments anciens sont restaurés. Plusieurs édifices
et objets (Vierge à l’enfant, stalles, retable…) sont inscrits à l’inventaire
du patrimoine culturel national.
- voir notice sur l’abbaye
bénédictine de Charlieu
Franciscains (Cordeliers)
En 1254 (1255)
les Franciscains (Cordeliers) veulent construire un couvent ; les
Bénédictins qui refusent cette implantation ; la population soutien les
Cordeliers ; interviennent alors le pape et de plusieurs évêques ; des
excommunications réciproques sont prononcées.
En 1280
un accord est trouvé entre Bénédictins et Franciscains. Ceux-ci installent leur
couvent à la limite du bourg, au lieu-dit Saint-Nizier, hors de la juridiction
des moines.
Il y a des travaux
de reconstruction de 1370 à 1410.
A la Révolution les
bâtiments sont vendus comme biens nationaux et certains sont détruits. Il reste
le cloître, l’église et la salle de bibliothèque.
- voir notice sur le Couvent des
Cordeliers
Franciscains (Capucins)
En 1603 des Récollets (Franciscains réformés) essaient de s’implanter à
Charlieu, en vain.
En 1632 les Capucins, franciscains eux
aussi, s’installent à l’extérieur nord des remparts.
Entre 1650 et 1660 ils construisent
leur couvent.
Ils assurent le service religieux de la
chapelle Saint-Louis, située au bourg, pour la Confrérie des Pénitents.
En 1791, le couvent des Capucins est
vendu comme bien national.
Depuis le XIXème siècle il
sert d’établissement scolaire public.
- voir notice sur le
Couvent des Capucins
Ursulines
En 1632 à l’ouest du couvent des
Capucins s’installent des Ursulines.
En 1633 les religieuses ouvrent une école
pour jeunes filles.
En 1639 le couvent est achevé à la
Croix-Chazeul, dominant la cité.
En 1705 les bâtiments brûlent ; ils
sont reconstruits en 1714.
En 1791 le domaine est vendu comme bien
national.
En 1842 les religieuses le rachètent
pour s’y réinstaller.
Elles en sont expulsées au début du
XXème siècle.
En
1909 le couvent des Ursulines, après avoir été une manufacture textile,
accueille devient le Petit Séminaire de Saint-Jodard,
hébergé un moment à Belmont, sous le nom d’Institution Saint-Gildas.
En 1970 l’Institution Saint-Gildas
ferme et devient une annexe
du Lycée agricole de Ressins jusqu’en 2007.
En
2010 le site est mis en vente par la Société Lyonnais-Forez qui gère une partie
du patrimoine immobilier du diocèse de Lyon.
-
voir notice sur le Couvent des Ursulines
Paroisse
En 1238 est construite à l’est du prieuré
bénédictin l'église paroissiale dédiée à saint Philibert, dont la façade n’est
achevée qu’en 1864.
Lui sont
adjointes des chapelles de familles et de confréries de métiers : chapelle de Notre-Dame de Septembre pour les tisserands, du
Rosaire pour la confrérie éponyme, Saint-Claude (Saint-Joseph) pour les
menuisiers et maçons, Saint-Barthélemy (Saint-Hommebon) pour les drapiers,
Sainte-Anne pour les veuves, Saint-Crépin pour les tourneurs et cordonniers,
etc.
En 1620 est instituée la Confrérie des
Pénitents du Saint-Sacrement, 24 hommes et 40 femmes, et en 1623 leur est
attribuée la chapelle Saint-Louis. Existe aussi une Confrérie de saint Eloi.
Le curé, qui n’est bientôt plus le prieur bénédictin dit curé
primitif, est assisté de prêtres sociétaires (originaires du lieu).
Hôtel-Dieu
En 1259 (1248) un Hôtel-Dieu est
institué par sous Louis IX.
En 1680 il est restauré.
En 1687 sa direction est confiée aux
bénédictins et à des laïques (recteurs).
En 1692 ce sont 6 religieuses de
l’ordre de Sainte-Marthe formées par des hospitalières de Cluny, qui assurent
les soins.
En 1981 il est désaffecté au profit
d’un nouvel hôpital et abrite un Musée hospitalier et le Musée de la soierie.
-
voir notices sur l’Hôtel-Dieu, Musée hospitalier,
Musée de la
soierie
DOCUMENTS
- BERNARD Auguste, 1835, Histoire
du Forez, vol.1, chapitre 4
- OGIER Théophile, 1856, La
France par cantons et par commune, vol.3, canton
de Charlieu pp.625sq
- PERROT Michel, 1975, Aspects de la vie religieuse en Forez,
L’implantation clunisienne en Forez, pp.44sq
- DOMPNIER Bernard, 1993, Enquête
au pays des frères des anges: les Capucins de la province de Lyon aux XVIIe
et XVIIIe siècles
- FOURNIAL Etienne, 1996, Charlieu.
Des origines à l’aurore des temps modernes
-
MEYER Frédéric, 1997, Pauvreté
et assistance spirituelle: Les Franciscains récollets de la province de Lyon
aux XVIIe et XVIIIe siècles
- RICHE Denyse, 2000, L'Ordre
de Cluny à la fin du Moyen Âge
- Monuments historiques,
Charlieu,
avec photographies
- Ministère de la culture, patrimoine
immobilier, patrimoine
mobilier
-
Narthex, Charlieu
-
Narthex, Abbaye
de Cluny
a.chapel