Claude Nicod
1787-1853
Claude
François NICOD naît à Bourg en 1787.
Il
est d’abord nommé vicaire à la paroisse de La Guillottière.
En 1814, à l’occasion de la venue à Lyon,
du 6 au 9 août, de la fille de Louis XVI, venant de Roanne, il publie une ode
intitulée Arrivée de son altesse Royale madame, duchesse d'Angoulême, dans
la ville de Lyon.
Il devient ensuite curé de la paroisse de
Saint-Cyr-au-Mont-d’Or.
En 1826 il publie Le Pardon du Jubilé ou les armes du
christianisme. Ouvrage adressé aux gens du monde. Suivi d'un Commentaire de la
bulle de Léon XII pour l’instruction et la conduite des fidèles. C’est une longue étude de ce qu’est une année jubilaire, qui a lieu tous
les 25 ans, avec la traduction de la bulle publiée à cette occasion le 25
décembre 1825 par le pape et de nombreuses notes explicatives.
En
1830 il devient curé de la paroisse de la Croix-Rousse. Dans un quartier en
pleine expansion avec l’industrie de la soie, il se propose de faire agrandir
l’église en sollicitant l’aide des paroissiens les plus riches.
En
1831 il soutient les revendications des Canuts face à leurs employeurs. Il célèbre
les funérailles des Canuts morts durant les émeutes. Il organise l’aide à leurs
veuves et orphelins. Il célèbre les messes anniversaires des Canuts défunts.
De
1833 à 1835 sur les plans de l’architecte Chenavard il fait édifier deux nefs
latérales.
En
1834 il renouvelle son soutien à la seconde insurrection des Canuts et fait
apposer une plaque dans l’église qui commémore cette révolte.
En 1840 il prononce un Discours en l’église paroissiale de la Croix-Rousse à l’occasion de la
translation du corps de Napoléon à l’Hôtel des Invalides.
En 1842 il reconnaît comme fils de Louis
XVI Eth.Hebert, dit le baron de Richemont, qui avait pris position en faveur
des Canuts lors des émeutes (HEBERT, p.73).
En
1847 il fait construire un nouveau chœur.
En 1850 il publie L’avenir prochain de la France entrevu dans les vrais
principes de la Société, de la Liberté, de la Souveraineté, soit populaire,
soit nationale, et dans la Révolution de 1789. Ouvrage philosophique, politique
et religieux. C’est une longue démonstration
théologique et politique de la légitimité de la restauration de la société de
l’Ancien Régime et de la reconnaissance du baron de Richemont comme sauveur du
peuple français.
C'est dans la
nature humaine, telle qu'elle était au sortir des mains de son Créateur, que
nous avons étudié les principes constitutifs de la Société, et que nous avons
découvert la nécessité de l'unité dans cette grande pluralité humaine. Du même
principe qui lui donne l'unité, découlent et l'autorité, et la liberté, et
cette souveraineté par laquelle une nation se commande et s'obéit à elle-même.
Tout principe
qui divise est un dissolvant qui mène, avec plus ou moins de rapidité, à la
perte de la liberte et à la ruine du corps social.
Ce principe
funeste apparut en 1789, où des mandataires infidèles mirent leur volonté à la
place de l’intelligence publique, et lancèrent ainsi la Société dans la voie de
sa ruine.
La
proscription de tous les principes religieux et de tous les principes
fondamentaux de la Société n'était pas autre chose que la proscription du
Christ et de cette autorité qui, depuis tant de siècles, avait donné la paix et
la sécurité.
Frappé dans la
victime royale, le Christ ne peut rester dans le tombeau ; nous avons
conclu à la résurrection de Louis XVI dans la personne de son fils, et la
résurrection de la Société, comme conséquence infaillible de la mort et de la
résurrection du roi-martyr.
Comme c’est de
l’Hostie de propitiation que vient le salut, nous avons conclu que le fils du
Roi-martyr, parce qu'il fait une même victime avec son père, serait le
libérateur de son Peuple.
….
Ah! si jamais,
fatigués de tant de divisions, instruits par tant de malheurs, les Français
viennent, comme nous avons la conviction qu'ils le feront bientôt, à
reconnaître leur impuissance à se donner jamais à eux-mêmes la paix, la
liberté, ces présents du Ciel qui renferment tous les biens, et qui n'ont leur
source que dans la justice et la vérité, nous leur dirons, en leur montrant le
fils de Louis XVI : FRANÇAIS, VOILA VOTRE ROI !
(pp.437sq)
A la demande du cardinal De BONALD,
monarchiste rallié à Louis-Philippe qui le fit nommer à Lyon en 1839, l’ouvrage
est mis à l’index le 6 juin 1851. NICOD est présenté ainsi : « Historien de la Révolution et de la France.
Visionnaire, il prédit le règne du Saint-Esprit sur terre ». Il
accepte sa condamnation (auctor
laudabiliter se subjecit, et opus reprobavit).
En
1853 il décède et c’est dans la plus grande discrétion qu’il est enterré dans
l’église aux côtés de ses prédécesseurs.
ŒUVRES
-
1814,
Arrivée de son Altesse Royale Madame,
duchesse d'Angoulême, dans la ville de Lyon. Ode
DOCUMENTS
-
HEBERT
Ethelbert, dit baron de Richemont, 1843, Mémoire
d'un contemporain que la Révolution française fit orphelin en 1793 et qu'elle
raya du nombre des vivants en 1795, pour servir de pièce à l'appui de la
demande en reconnaissance d'état qu'il se propose de présenter
-
Index librorum prohibitorum.
Décret
du 6 juin 1851, édition de 1841 augmentée
-
QUERARD Joseph Marie, 1854-1857, La
France littéraire, ou Dictionnaire bibliographique, tome XI
-
MAS
Gabriel, 2007, Le cardinal
de Bonald et la question du travail (1840-1870), Université Lyon 2
-
THEVENET Roland, 2007, site solko.hautetfort.com, Le
novembre des canuts : Premières dérobades
-
AIRIAU Paul, 2009, La légitimité incertaine (1814-1853) :
retour sur les faux Louis XVII, Revue d'histoire du XIXe siècle,
39, pp.115-127
-
THEVENET Roland, 2011, site solko.hautetfort.com, En
Saint-Denis, Croix-Rousse
-
DEBREUILLE
F., AURENCHE M.L., 2015, Claude
Nicod le curé des canuts, La Navette
des paroisses de la Croix-Rousse, n°17
g.decourt