musée du diocèse de lyon

Entrée

Congrès marial

1939

 

 

 

 

 

 

Le Congrès marial de 1939 décidé par le nouvel archevêque, le Cardinal Gerlier, se déroule en deux temps : l’acheminement vers Lyon des madones, sur le modèle du transport de la Vierge de Boulogne à travers la France et un congrès sur Lyon avec temps d’études et cérémonies.

 

 

 

Les Voies mariales

 

 

Du 15 juin au 21 juin, des Madones sont acheminées vers Lyon en traversant le pays qu’elles représentent :

 

- Notre-Dame de Brouilly, parcourra le Beaujolais,

- Notre-Dame de La Roche, les montagnes et la vallée de l’Azergues,

- Notre-Dame de Bel-Air, la vallée de Tarare et celle de Valsonne,

- Notre-Dame du Vernay, le Roannais,

- Notre-Dame de l’Hermitage, le Forez,

- Notre-Dame de Pitié, à Saint-Genest-Lerp, la banlieue et la ville de Saint-Etienne,

- Notre-Dame de Lourdes à Cottatey, les pentes du Mont Pilat,

- Notre-Dame de Valfleury, la vallée du Gier et les monts du Lyonnais,

- Notre-Dame du Limon, les rives du Rhône.

(Semaine religieuse, p.1)

 

Il y a des 5 ou 6 stations au cours de ces transports et des cérémonies à chaque étape du parcours, dont le rituel est décrit dans la Semaine religieuse.

 

 

 

Mercredi 21 juillet

 

 

Les Madones parviennent à la Primatiale Saint-Jean où elles entrent dans cet ordre : ND de Grâce, Vernay, Valfleury, Saint-Genest-Lerpt, Cotatay, Limon, Bel-Air, Ermitage, La Roche, Brouilly, Bon-Conseil (Fourvière) ; elles sont accueillies par le Cardinal Gerlier, sa Béatitude Cyrille IX Mogabgab, des archevêques, des évêques, le chapitre…

 

Cyrille IX Mogabgab, patriarche d'Antioche, d'Alexandrie, de Jérusalem et de l'Orient, invité du gouvernement français, est en visite à Lyon depuis une semaine ; il a été reçu à dîner à l’archevêché le 18 juillet.

 

Après le Salut du Saint-Sacrement, les Madones rejoignent des églises de Lyon :

- au Cénacle ND du Bon Conseil,

- à Saint-Martin d’Ainay ND de Saint-Genest Lerpt,

- à Sainte Blandine ND de Lourdes de Cottatey,

- à Saint-Vincent ND de Brouilly,

- à Saint-Paul  ND Hermitage,

- à Saint-François de Sales ND de Vernay,

- à Saint-Nizier ND de Grâce,

- à Saint-Bonaventure ND de Valfleury,

- à Saint-Georges ND du Limon,

- à Saint-Pothin  ND de Bel Air,

- à Saint-André ND de La Roche.

 

Des messes sont célébrées à minuit dans ces églises.

 

 

 

Jeudi 22 juin

 

 

C’est la Journée des enfants qui commence par une messe spéciale pour les enfants célébrées dans toutes les paroisses.

A la basilique de Fourvière a lieu la messe des Enfants de chœur.

 

Des cérémonies pour les moins de 10 ans ont lieu dans les églises lyonnaises autour de leur Madone:

- Saint-Martin d’Ainay avec les stéphanois autour de ND de Saint-Genest Lerpt,

- Sainte Blandine avec les enfants de Saint-Chamond autour de ND de Lourdes de Cottatey,

- Saint-Vincent avec les enfants de Villefranche et du Beaujolais autour de ND de Brouilly,

- Saint-Paul avec les enfants de Montbrison autour de ND Hermitage,

- Saint-François de Sales avec les enfants de la région de Roanne et de Tarare autour de ND du Vernay,

- Saint-Nizier avec les enfants de la Croix-Rousse autour de ND de Grâce,

- Saint-Bonaventure avec les enfants de la presqu’île autour de ND de Valfleury,

- Saint-Georges avec les enfants de la rive droite de la Saône autour de ND de Limon,

- Saint-Pothin avec les enfants des Brotteaux autour de ND de Bel Air,

- Saint-André avec les enfants de la Guillotière autour de ND de la Roche.

 

L’après-midi 3 cortèges d’enfants rallient Fourvière : celui des campagnes, celui des fleuves et celui des villes.

 

Sur l’esplanade est donné le Jeu de la belle Aumône, composé par Henri Ghéon, interprété par collégiens, évoquant la famine de 1638 et le rôle de la Grande Aumône auprès des enfants et des malades.

 

En soirée a lieu une conférence sur Fourvière et l’Enseignement chrétien au XIXème siècle.

 

Puis se déroule un Chemin de croix dans les Jardins du Rosaire suivie d’une messe à minuit.

 

 

 

Vendredi 23 juin

 

 

C’est la journée des prêtres dans la basilique, la journée des religieuses dans la crypte, la journée des dames sur l’esplanade de Fourvière.

 

En journée et soirée il y a des conférences.

 

A 21h, tandis que la ville est illuminée comme un 8 décembre, se déroule la fête nautique :

8 barques entourent la barque principale évoquant l’arrivée de saint Pothin portant la Vierge à Lyon,

depuis le Pont d’Ainay jusqu’à la rue de Grenette,

le Cardinal Gerlier accueille la représentation de la Vierge,

puis le cortège rejoint l’église Saint-Nizier où une messe est célébrée à minuit.

La presse parle de 300 000 spectateurs.

 

 

 

Samedi 24 juin

 

 

C’est la journée des hommes à Fourvière et la journée des jeunes filles à Saint-Nizier.

 

Une messe pontificale est célébrée à la Primatiale Saint-Jean.

 

L’après-midi, après les conférences, les délégués des paroisse montent à Fourvière renouveler le vœu de 1643.

 

Place Saint-Jean est donné le Mystère de Lyon et de Notre-Dame, composé par Joseph Folliet et Jean Fallaix, avec sur une musique E.Chatillon, joué par des artistes, des musiciens dirigés par J.Witkowski, 400 acteurs et figurants, 150 choristes.

 

Il met en scène la lutte entre le démon et la Vierge, et nous rapporte trois étapes principales de cette lutte, étapes qui seront autant de victoires de Marie : l’arrivée de saint Pothin à Lyon, apportant la bonne nouvelle et la douce figure de la Vierge, la guérison de la peste au XVIIè siècle, et enfin, actuellement, le triomphe des mouvements d’Action Catholique aboutissant à la consécration totale à Marie. (…) chaque acte montre des fiancés en proie à la douleur de ne pouvoir éterniser leur amour, et auxquels Marie apportera satisfaction de ce besoin d’éternité, puisque le Christ nous prolonge en nous divinisant.

(Semaine religieuse, p.108)

 

 

 

Dimanche 25 juin

 

 

C’est le matin le Grand Rassemblement du peuple Chrétien à Fourvière pour la Consécration des Foyers à Notre-Dame :

35 messes sont célébrées simultanément dans la basilique, la crypte, l’esplanade et les jardins, avec des chants synchronisés et le sermon du Cardinal diffusé sur tous ces lieux.

 

L’après-midi c’est le Cortège triomphale :

les Madones, les organisations de l’Action Catholique, le char de ND de Fourvière, vont de la place Saint-Paul à la Cathédrale en passant par les célestins et la place Bellecour.

Il a été demandé que « toutes les fenêtres soient garnies de drapeaux aux couleurs de la Vierge Marie (banc et bleu) et à celles de la France »  (Semaine religieuse, p.50)

La presse parle de 400 000 spectateurs.

 

 

Il était initialement prévu que ce cortège de clôture retraça l’histoire diocésaine avec des tableaux évoquant :

- saint Pothin et saint Irénée et les premiers martyrs devant une image de la Vierge,

- le roi Louis XI en pèlerinage à Fourvière en 1574,

- la reine Anne d’Autriche en pèlerinage à Fourvière en 1630,

- le Vœu des Echevins de 1643,

- une procession de l’Aumône au XVIIème siècle,

- le pape Pie VII à Fourvière,

- les hommes, les Œuvres, les Missions au XIXème siècle,

- les calamités écartées par Notre-Dame de Fourvière,

- le cardinal Couillé offrant la Basilique à Notre-Dame de Fourvière en 1896.

 

En raison de son coût, ce cortège a été annulé et n’a subsisté du projet initial que le cortège des Madones et le premier tableau prévu.

 

Après le congrès la Semaine religieuse du 7 juillet dément l’information parue dans la presse comme quoi le diocèse aurait contracté un emprunt de 20 millions auprès des banques lyonnaises pour payer ce congrès.

 

 

 

DOCUMENTS

 

         - Semaine religieuse de diocèse de Lyon, 1939

 

g.decourt