musée du diocèse de lyon

entrée

le roi Conrad à l’abbaye de Savigny

976

 

 

 

 

 

Décret de Conrad roi de Bourgogne au sujet de l’Eglise de Savigny, année 976

 

 

 

Au nom de Dieu et de notre Sauveur Jésus Christ.

Conrad roi très invincible par disposition de la providence divine.

 

 

Si nous prêtons volontiers l’oreille de notre Sérénité aux demandes des serviteurs de Dieu pour les nécessités ecclésiastiques, c’est que nous pensons que cela nous profitera sûrement pour mener une vie éphémère vouée à la mort et pour obtenir une vie d’éternel bonheur. C’est pourquoi nous voulons que soit connu de tous les fidèles de la Sainte Eglise de Dieu et de nos fidèles, présents et futurs, que Amblard, évêque de la Sainte Eglise de Lyon, avec les autres évêques de nos fidèles et les comtes, est venu prier la majesté de notre Sérénité que nous protégions personnellement et continuellement par cet écrit de notre largesse le monastère de Savigny, dont Gausmar est l’abbé. Craignant que plus tard tout ce qui a été concédé pour l’amour de Dieu à ce monastère par lui et par les fidèles du Christ, ou dans le futur lui sera concédé, soit annulé par ses successeurs en ayant une piètre estime, il a prié notre Sublimité que, fidèles aux coutumes des Pères, nous pensions à faire un décret de notre immunité, où soit déclaré que nul pontife de l’Eglise de Lyon n’essaie de diminuer injustement les biens et possessions de ce monastère, ni ne tente d’exiger des droits de gite ou de reprise ; que les frères du monastère évoqué, dans le respect et l’obéissance qui lui sont dus, tiennent et possèdent tout ce qui leur appartient sans aucune diminution ou dispute, et qu’ils aient aussi le pouvoir d’élire les abbés de leur couvent, et de présenter les élus à l’évêque de cette cité, pour que, la bénédiction reçue de lui, ils s’appliquent à gouverner régulièrement la communauté qui leur est confiée.

 

Nous donnons volontiers notre accord à ses demandes, et nous décidons de faire la grâce de l’immunité et de la protection envers ce monastère, pour l’amour du culte divin et pour le salut de notre âme et de celles de nos successeurs, par le texte de notre présent diplôme où nous prescrivons et ordonnons que ce qui a été établi et porté à notre connaissance par l’archevêque Amblard soit par la suite ainsi gardé par nous, et nos successeurs, et par tous les fidèles de la Sainte Eglise de Dieu, évêques et clercs de l’Eglise de Lyon ; qu’ainsi l’Evêque, après avoir reçu la soumission et l’obéissance qui lui sont dues, garde notre volonté et celle de nos successeurs, et que les moines qui servent Dieu en ce lieu soient, comme il se doit, obéissants à leur abbé en humble dévouement, qu’ils puissent garder librement sa volonté, avec l’accord de Dieu.

 

Et nous donnons l’ordre qu’aucun juge public ne tente d’instruire des causes, quérir des taxe et impôts, exiger ou user des droits de gîte et de couvert, ou enlever des garants, ou séparer les hommes, tant libres que serfs, de ce monastère, ou exiger un cens ou un revenu, et qu’ils n’essaient pas de réclamer rien de ce que est évoqué ci-dessus.

 

Et pour que ce diplôme soit ferme et plus scrupuleusement gardé par les fidèles de la Sainte Eglise dans les temps futurs, nous ordonnons qu’il soit marqué ci-dessous de notre anneau.

 

Sceau de seigneur Conrad très invincible roi.

Moi Vincent ai relu.

 

Daté des nones d’octobre, en l’année de l’Incarnation du Christ 976, indiction 2, en l’année 36 du règne du seigneur Conrad sérénissime roi.

Fait à Lyon. Heureusement.

 

 

 

 

 

NOTES

 

daté des nones d’octobre : 7 octobre

année de l’Incarnation du Christ 976 : des copies indiquent l’année 973

indiction 2 : l’indiction étant une période de 15 ans à compter de l’année 312, il s’agirait de : 312 + (15x44) + 2 = 974

année 36 du règne du seigneur Conrad sérénissime roi : Conrad succédant à son père en 337, la 36ème année est l’année 973

 

 

 

DOCUMENTS

 

-      Texte latin

o   copie manuscrite

o   MENESTRIER Claude-François, 1696, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon. Preuves, p.XIII

o   SCHEIDT Christian Ludwig, 1751, Origines Guelficae. Preuves n°L