Anne-Marie
Coste
1861-1924
Marie-Louise
Coste naît à Lyon-Vaise en 1861.
Elle
souffre très tôt d’une arthrite cervicale qui l’oblige à porter un
corset ; aussi fait-elle de nombreux séjours à l’Hôpital de la
Croix-Rousse entre 1879 et 1882.
Elle travaille comme lingère dans une famille de canuts, rue Claude-Joseph Bonnet, où elle loge sous les toits, une soupente.
En 1882 au cours de son quatrième séjour en hôpital, la nuit du 6 novembre 1882, elle voit la Vierge.
Elle
laisse un récit de ses 19 apparitions de la Vierge, qui ont lieu par la suite
jusqu’au 22 septembre 1883 dans son logement rue Bonnet, dans sa famille rue
saint-Cyr à Vaise, chez l’un de ses employeurs rue de la Duchère, au couvent
des Sœurs du Sacré-Cœur de Grandris où elle séjourne…
Je vis une
grande lumière autour de mon lit, mais si brillante qu'aucune clarté ne lui
ressemble tant belle soit-elle…
Je vis une
ombre se dresser auprès de moi…
Cette
ombre s'approcha de moi et me dit : J'ai pris la forme sous laquelle tu aimes
le mieux à m'invoquer et comme par un mouvement de je ne sais quoi je lui dis :
c'est Notre Dame de Fourvière ; elle me dit : oui…
Et elle me
dit : tu souffres beaucoup et bien je viens te consoler…
Elle
portait l'enfant Jésus, dont je ne voyais la figure que de profil... Dans la
main gauche, il tenait une grosse boule brillante… ; cette boule était
surmontée d'une croix marron qui était entamée en plusieurs endroits, comme
avec un couteau. Dans sa main droite, la Sainte Vierge tenait une couronne
blanche…
Début
janvier 1883 les médecins constatent sa guérison.
Une partie
du clergé l’accompagne et la conseille, comme le très populaire curé de la
paroisse Saint-Augustin.
Des pèlerins viennent de plusieurs pays visiter
son logement. Des guérisons se produisent.
Mgr Caverot demande une enquête discrète qui
conclut qu’il faut fermer le lieu de pèlerinage, et confie à un missionnaire
des Chartreux la « direction spirituelle » de la « voyante de la soupente ».
En 1890 Anne-Marie Coste part faire une retraite
durant laquelle sa chambre est murée une cinquantaine d’année et ensuite elle
entre chez les Sœurs de Saint-Joseph à Saint-Priest-en-Jarez : elle prend
le nom de sœur Marie de l’Eucharistie. Elle partage alors la vie ordinaire des
autres religieuses.
Elle y décède en 1924.
Le message reçu s’articule autour de phrases
qu’elle a transcrites :
- Je
me suis choisi un lieu où de préférence je répandrai mieux mes grâces (allusion à l’autre lieu où s’achève alors la
construction de l’actuelle basilique de Fourvière).
- Il y aura bientôt de grandes
inondations mais, une fois encore je préserverai Lyon, cette ville que j'aime,
du courroux de mon Fils. Ce sera la dernière fois si on ne se convertit pas, et
je serai forcée de laisser aller le bras de mon Fils (allusion aux inondations qui avaient déjà empêché l’inauguration de la
statue dorée de Fourvière le 8 septembre 1852).
- Je suis une Mère abandonnée !
La cause de mon chagrin, c'est l'ingratitude de mon peuple. J'ai bien de la
peine à retenir le bras de mon Fils... II faut que mon peuple se convertisse,
qu'il fasse des pénitences et qu'il prie avec plus de ferveur. Vous ferez faire
des neuvaines dans toutes les paroisses, dans toutes les communautés, en
récitant neuf Pater, neuf Ave Maria avec neuf fois les invocations : Mère
abandonnée, priez pour nous. Mère affligée par des cœurs ingrats, priez pour
nous (allusion à la situation dans laquelle se trouve
l’Eglise catholique en France).
- Je veux que tu fasses aimer la Mère abandonnée et que
l'on m'honore d'un culte particulier sous ce titre.
-
Anne-Marie tu veux savoir ce qu'est cette croix brisée, c'est une figure de
l'Eucharistie et des temps. Voilà le mal que les méchants lui font en
renversant les croix. Ceux qui les font renverser lui font aussi beaucoup de
mal. En réparation de ces grands outrages tu ajouteras à tes prières : Divin
Sauveur pendant que les méchants vous outragent dans votre sacrement et qu'ils
brisent vos croix, faites la croître en mon cœur et ne permettez pas que le
démon l'arrache jamais (allusion à la destruction d’une
croix située Place de la Croix-Rousse ou à la disparition des croix dans les
écoles).
-
Tu iras chez les sœurs de Saint Joseph ; (ton
nom sera) Anne-Marie de l'Eucharistie ou
Anne-Marie de la croix brisée.
-
Vous ferez frapper des images semblables (à la vision). Je veux que tous mes fidèles serviteurs
portent la médaille, elle sera leur
protection.
Cette médaille
représente donc Notre Dame de Fourvière portant une couronne d'étoiles avec
l'Enfant Jésus tenant dans sa main un globe surmonté d'une croix entaillée à
trois endroits, et le message : Je suis la Mère abandonnée. Mère abandonnée, priez pour nous...
En 1884, dans sa
chambre de bonne de la rue d'Egypte (actuelle rue Charles Dullin à Lyon),
Marie-Louise Nerbollier (1859-1908) voit la Vierge qui lui demande d'aller
visiter la soupente d’Anne-Marie Coste ; elle en poursuit dès lors la mission ; elle a d’autres visions,
porte les stigmates du Christ, diffuse des messages pour le salut de la
France ; une médaille est gravée avec l'invocation : Mère délaissée, Priez pour nous. Un culte se développe autour
d’elle qui ne reçoit pas le soutien du clergé. Elle est envoyée servir dans une
famille de Diémoz (Isère) où elle décède en 1908.
DOCUMENTS
- Relation
des Visions d’Anne-Marie Coste par elle-même, 22 pages manuscrites, Archives du diocèse de Lyon.
-
LAMEIRE
Gilles, 1997, La croix brisée sur le
globe : apparitions de la sainte vierge à Lyon et principalement à la
Croix-Rousse en 1882 et 1883
g.decourt