Pierre Dadolle
1857-1911
Pierre
DADOLLE naît en 1857 à Villemontais, près de Roanne.
Il entre
au Petit Séminaire de Saint-Jodard en 1870, au Grand Séminaire de philosophie à
Alix, à celui de théologie à Saint-Irénée en 1873, puis au Séminaire
Saint-Sulpice pour poursuivre ses études à l’Institut catholique de Paris.
En
1880 il est ordonné prêtre et est envoyé à Rome où il soutient en 1883 ses
thèses de doctorat en théologie et en droit canon.
En
1886 il est nommé alors professeur d’apologétique à la Faculté de théologie
catholique de Lyon.
En
1893 il est nommé directeur de l’enseignement catholique qu’il développe dans
tout le diocèse, avec le souci particulier de permettre aux jeunes filles
l’accès à l’instruction.
En
1894 il est nommé recteur des Facultés catholiques de Lyon.
Il
donne durant toutes ces années lyonnaises plusieurs conférences marquantes qui
sont publiées aux éditions VITTE.
En
1906 il fait partie des premiers évêques français, comme Louis DECHELETTE
vicaire général de Lyon, que le Pape Pie X nomme directement en raison la
récente loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat et qu’il ordonne lui-même à
Rome.
Epuisé
par son action pastorale il meurt à l’âge de 54 ans.
Dans
la ligne du catholicisme libéral français du XIXème siècle, il a le
souci du dialogue avec la société de son temps. Par son enseignement, par ses
conférences de recteur puis plus tard d’évêque, il montre son ouverture à la
recherche scientifique ; ainsi soutient-il la création en 1900 du Bulletin historique du diocèse de Lyon,
donnant sa place à la science historique dans le champ intellectuel
catholique ; il ne s’en oppose pas moins à la nouvelle science exégétique
et plus généralement aux thèses modernistes.
Aussi
bien sur la question de l’organisation du culte après la loi de 1905 que sur
celle de la liberté de l’école catholique, il défend une présence active de
l’Eglise dans la société, comme en témoigne sa conférence du 22 janvier 1886
sur trois figures lyonnaises représentatives à ses yeux de ce que doit être le
Vrai, avec le savant chrétien Louis AMPERE, le Bien, avec Frédéric OZANAM le
fondateur de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul, et le Beau, avec le
peintre d’inspiration chrétienne Hyppolite FLANDRIN ; ainsi soutient-il le Sillon du moins à ses débuts et
favorise-t-il la tenue de la première « semaine sociale » en 1904 au collège des Minimes à Lyon.
Mais
il est en but avec l’intransigeance de certains milieux qui le suspectent de
modernisme. Au sein de l’épiscopat français il fait partie de ceux qui
cherchent un compromis dans l’application de la loi de 1905, mais le Pape Pie X
s’y oppose. En 1909 son projet de catéchisme avec textes évangéliques et notes
explicatives ne reçoit pas l’aval de Rome, ni son projet de déclaration au nom
de l’épiscopat sur la neutralité de l’école.
BIBLIOGRAPHIE
(partielle)
-
1886, Le Vrai, le Bien, le Beau. Ampère,
Ozanam et H. Flandrin
-
1886, L'Oeuvre doctrinale de Léon XIII
-
1888, L'Éducation intellectuelle de la
femme chrétienne (autre titre
L'Éducation intellectuelle de la jeunesse chrétienne)
-
1888, L'Épiphanie de la papauté
-
1891, Le Jansénisme à Lyon au XVIIIème
siècle : Mgr de Montazet et le séminaire Saint-Irénée
- 1892, Albert Du Boys, notice biographique
-
1892, La Doctrine politique de l’Eglise
-
1896, La Vie et les œuvres d'Antoine
Mollière
- 1899, Leidrade et l'enseignement chrétien
- 1912, Le Prêtre
- 1912, La Sainte Communion
- 1912, Méditations pour l'année liturgique
-
1912, Méditations pour le Chemin de croix
-
1913, Le Mois de Marie
DOCUMENTS
- GADILLE Jacques (dir.), 1983, Histoire
des diocèses de France, Lyon
-
LANFREY André, 2003, Sécularisation,
séparation et guerre scolaire: les catholiques français et l’école (1901-1914)
a.chapel