Eucher
370-450 (?)
EUCHER
serait né à Lyon entre 370 et 375, ou entre 380 et 390 selon les sources, au
sein d’une famille patricienne.
Il a
sans doute été sénateur à la mort de son père, mais a peu vécu à Rome qui tombe
entre les mains des « barbares » d’Alaric en 409.
Marié
à Galla il eut deux fils, Salonius (Salon) et Veranius (Véran) et peut-être
deux filles, Consortia (Consorce) et Tulla.
En
415 ou 422 il se retire au monastère de Lérins, en accord avec son épouse, où
il rejoint ses fils confiés à l’éducation des moines.
Puis
il s’écarte de la communauté pour vivre en ermite sur l’île de Léro (Sainte-Marguerite), où l’aurait rejoint son épouse,
vivant tous deux « en frère et sœur ». Il écrit alors De la Vie solitaire et en 427 ou 430 Du Mépris du monde adressé à Valérien,
un parent sans doute préfet des Gaules. Cette œuvre sera traduite en vers en
1552 par Barthélemy ANEAU, Principal du Collège de la Trinité, sous le titre de
Lettre à Valérien.
J’appellerais volontiers le désert le temple sans
limite de notre Dieu, car celui que nous savons, avec certitude, habiter le
silence, nous devons croire qu’il se réjouit de la solitude.
(De la Vie solitaire, 3b-4)
Il
entretient une correspondance avec ses amis : Paulin de Nole, Hilaire abbé de Lérins devenu évêque d’Arles,
Cassien…
Il
se serait ensuite retiré seul dans une grotte du Cap-Roux, ou de la vallée de
la Durance, ses fils étant adultes. Il leur dédie deux ouvrages d’exégèse
biblique : à Véran Principes de l’intelligence spirituelle et à Salon Institutions. Il y recueille les
différentes interprétations des Pères de l’Eglise et reprend les sens de
l’Ecriture de saint Jérôme : historia
pour l’accès au texte, tropologia
pour l’accès à la vie morale, anagogia pour l’accès au monde divin.
En
434 ou 435 des membres de l’Eglise de Lyon viennent le chercher pour lui
confier le siège épiscopal de Lyon.
Il
s’est sans doute choisi un auxiliaire en la personne de Maxime, abbé de
l’Ile-Barbe. On dit même que ses fils l’ont assisté dans le gouvernement du
diocèse.
En
441 il participe au premier Concile d’Orange animé par Hilaire, évêque d’Arles.
Il
aurait fondé la première recluserie (ermitage) de
Lyon, située dans l’actuelle rue Sainte-Hélène, devenue ensuite couvent. Par la
suite les recluseries du diocèse se réclameront de
son patronage.
Il
meurt un 16 novembre, de l’année 450, ou entre 449 et 455.
Il
est fêté ce jour-là avec mémoire de ses deux fils.
Il
est Docteur de l’Eglise (Rituel,
1788).
Il y
a davantage de légendes qui circulent sur son nom et ceux de ses enfants que de
sources sûres. On lui attribue plusieurs écrits comme une homélie sur sainte
Blandine.
Claudius
Mamert, son contemporain, écrit de lui :
Personnage d’un haut mérite, d’un esprit très profond,
c’était un puits de science, un fleuve d’éloquence. Il fut de beaucoup le plus
grand parmi les grands évêques de son siècle. De plus il composa bon nombre
d’ouvrages sur les matières de la foi.
(De status animae, II/9)
ŒUVRES
- 428 (?), De la Vie solitaire
-
430
(?), Du Mépris du monde
-
432-434,
Principes de l’intelligence spirituelle,
deux livres dédiés à Véran
-
432-434,
Institutions, deux livres dédiés à
Salon
-
après
435, La passion des martyrs d’Agaune, à Salvius évêque de
Sion, sur les martyres de saint Maurice et ses compagnons
DOCUMENTS
- LE NAIN de
TILLEMONT, Louis Sébastien, 1711, Mémoires
pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles, vol.15,
notice sur saint Eucher, archevêque de Lyon et
docteur de l’Eglise
- GOUILLOUD André,
1881, Saint Eucher.
Lérins et l’Eglise de Lyon au Vè siècle
- RICHARD Paul, 1897,
Saint Eucher, évêque de Lyon
- MEERHOFF Kees, 1992, Rhétorique
néolatine et culture vernaculaire. Les analyses textuelles de Barthelemy Aneau, Etudes
littéraires, 24-3, annexe
- Saint Eucher, Connaissance
des Pères de l’Eglise, n°114, 2009
-
voir
quelques-unes de ses œuvres dans documents
g.decourt