Jeanne Garnier
1811-1853
Jeanne
CHABOD naît à Lyon le 16 juin 1811 (15 ou 17). Elle est baptisée en l’église
Saint-Bonaventure.
En
1832, le 7 juillet, elle épouse Jean Etienne GARNIER ; leur premier enfant
meurt à la naissance ; en 1835 elle devient veuve ; puis son second
enfant décède.
Désespérée,
c’est au cours de ses visites aux pauvres de son quartier qu’elle rencontre des
femmes atteintes de maladies incurables laissées sans ressources. Après une
retraite à Notre-Dame d’Ay elle prend la décision de consacrer le reste de sa
vie à ces malades.
Avec
des amies elle les héberge au 12 rue de Vide-Bourse à Lyon et fonde l’Association
des dames du Calvaire dont le but est de
« recevoir des femmes incurables atteintes de plaies vives qui ne
peuvent trouver place dans les Hôpitaux ou qu'on n'y garde parce qu'on est
impuissant à les guérir ». L’association est reconnue
le 8 décembre 1842 par le cardinal de BONALD et commence à récolter des fonds.
Elle comporte quatre catégories d’adhérents :
- les dames associées
qui prodiguent des fonds,
- les dames zélatrices qui
concourent en externe au développement de l’œuvre,
- les veuves agrégées
qui concourent en externe au développement de l’œuvre et en assurent des
services internes,
- les veuves
sociétaires qui résident dans l’hospice et assurent le service continu des malades
Les
dames ne
portent pas de costume particulier, ne prononcent aucun vœu, ne renoncent ni à
leur famille ni à leurs biens.
En
1845 le cardinal leur concède un local rue des Farges à Lyon.
En 1852,
le 19 juillet, l’association achète le Clos de la Sara pour construire un
hospice, à l’emplacement de l’actuel Hôpital de Fourvière, issu de la fusion le
22 juin 1990 avec l’Hôpital de La Croix, au 22 rue Roger Radisson.
En
1853, le 2 octobre, s’installent là une cinquantaine de malades.
En
1853, le 28 décembre, Jeanne GARNIER décède. Le faire-part mentionne « Madame
Garnier Supérieure et fondatrice de l’œuvre des Incurables et de l’Association
des Veuves ».
En 1861 l’Œuvre
des Dames du Calvaire est reconnue d’utilité publique et servira de modèle
d’accueil des malades incurables, ancêtre des unités de soins palliatifs
actuelles.
En 2020 est ouverte
une enquête canonique en vue de sa béatification.
DOCUMENTS
- COLLOMBET François
Zénon, 1846, Œuvres des
Dames du Calvaire : femmes incurables, Revue du Lyonnais,
24/272sq
- CHAFFANJON, 1872, Les
veuves et la charité. L’œuvre du Calvaire et sa fondatrice
- DU CAMP Maxime, 1883, La Charité privée à Paris. 2. Les Dames du Calvaire, Revue des Deux Mondes, 57/pp.270-300
- VACHET Adolphe, 1900,
Lyon et
ses œuvres, pp.184sq
- MARTIN Jean-Baptiste,
1907, Histoire des églises et chapelles de Lyon, Calvaire,
tome 1, pp.102sq
- ANCELET-HUSTACHE
Jeanne, 1935, Les Dames du Calvaire
- REYMOND Sonia, 2001, L’œuvre
des dames du Calvaire : 1842-1914 (mémoire de maîtrise)
- REYMOND Sonia, 2002, L’œuvre des dames du Calvaire :
charité, dévotion et élitisme à Lyon au XIXe siècle, Cahiers d’histoire,
47/1
- DESFOURNEAUX Jérôme,
2002, Du soin curatif aux soins palliatifs (thèse de médecine)
- BUINOUD Elisabeth, 2010, La
mort à l’hôpital : de la guérison au soin, du rationnel au spirituel. Un regard
sur l’hôpital en France aujourd’hui (mémoire de master)
-
WYSS Simone, GRANGE
Paul, 2011, Deux cents ans d'histoire lyonnaise, 1811-2011, de Jeanne
Garnier à l'Hôpital de Fourvière
- Dossier
Hôpital de Fourvière, 2012, PSEJE
- RICHARD Marie Sylvie,
2016, Jeanne Garnier. Une
pionnière des soins palliatifs, in SALAMAGNE Michèle-H., THOMINET Patrick
(dir.), Accompagner. Trente ans de soins palliatifs en
France, pp.47-56
- FAVRE d’ANNE Zoé, BARRA MALVINA, 2019, Jeanne Garnier : des incurables aux soins palliatifs, Les Rues de Lyon, mensuel de bande dessinée, n°56
-
REISS
Benjamin, 2019, Au cœur
de l'Hôpital de Fourvière, l'esprit de Jeanne Garnier
- Eglise à Lyon, 2020, n°26
- Matrimoine
du 5e. Les femmes dans l’espace public du 5e arrondissement,
2021, site de la mairie de Lyon
- site Jean Garnier Paris
g.decourt