Pierre-Marie
Gerlier
1880-1965
Pierre-Marie
GERLIER naît à Versailles en 1880.
Il soutient
une thèse de droit sur le contrat de travail et devient en 1904 avocat au
Barreau de Paris.
En
1909 il devient président de l’Action Catholique de la Jeunesse Française
(ACJF).
En
1913 il entre au Séminaire sulpicien d’Issy-les-Moulineaux ; ses études
sont interrompues par la guerre.
C’est
en 1921 qu’il est ordonné prêtre du diocèse de Paris.
En
raison de son expérience, il alors est nommé sous-directeur des œuvres.
En
1929 il est consacré évêque du diocèse de Tarbes et Lourdes. Sa devise épiscopale
est ad Jesum
per Mariam.
En
1937 il est nommé archevêque de Lyon et créé cardinal.
Pendant la guerre de 1940-1945, il
soutient la politique de « révolution nationale » du Maréchal Pétain
et dénonce la politique antisémite du gouvernement. Il copréside avec le
Pasteur Boegner l’Amitié chrétienne
fondée en 1941 pour aider les réfugiés ; il soutient l’action de l’abbé
GLASBERG à Lyon. Il s’élève contre les rafles et les assassinats de résistants.
Quelques décennies plus tard il sera critiqué, entre autres dans
l’« affaire Finaly » et dans
l’« affaire Touvier ». La médaille des Justes des Nations de l’Institut Yad Vashem lui est attribuée
à titre posthume le 15 juillet 1980.
En
1959 il obtient la nomination à ses côtés d’un évêque coadjuteur avec droit de
succession en la personne de Mgr VILLOT qu’il avait appelé avant guerre aux
Facultés catholiques et était devenu secrétaire de l’épiscopat français.
Il
participe, malgré sa faible santé, au Concile de Vatican II.
Il
décède à Lyon en 1965.
De
son action pastorale dans le diocèse de Lyon il est généralement retenu :
+
Son soutien aux initiatives de prêtres et de laïques, même s’il n’en partage
pas toujours totalement les intuitions. Par exemple :
Il apporte son
appui au Père COUTURIER et au groupe des Dombes.
Il nomme le Père
REMILLEUX curé de la nouvelle paroisse Notre-Dame Saint-Alban.
Il appelle le Père
COLOMB pour rénover l’enseignement religieux.
Il demeure proche
des prêtres au travail entre 1954 et 1965.
Pendant la guerre
d’Algérie il soutient des séminaristes dénonçant des actes de torture. Il nomme
des prêtres pour aider les émigrés d’Afrique du Nord.
+ Sa
volonté d’adapter en permanence les structures pastorales aux évolutions de son
temps. Par exemple :
Après la guerre il
veille à accompagner l’expansion territoriale des villes, avec l’aide des
enquêtes de pratique religieuse menées par l’équipe de Jean LABBENS, institue
en 1957 l’Office Diocésain des Paroisses Nouvelles.
Il permet le
renouveau des méthodes catéchétiques et de la formation des séminaristes.
Ancien président
d’un organisme d’Action catholique générale (ACJF), il saura accompagner la
montée en puissance de l’Action catholique spécialisée.
+
Son souci d’ouverture à la dimension internationale de l’Eglise et, tout
particulièrement, aux « jeunes Eglises » du
« Tiers-Monde ». Par exemple :
Il se rend à Ottawa
en 1947 (Congrès marial, Rencontres internationales de la J.O.C.), à Londres en
1950 où il est Légat du Pape pour le centenaire du rétablissement de la hiérarchie
catholique, à Fatima en 1951.
Il est appelé à se
rendre dans plusieurs pays et saura attirer l’attention de l’opinion sur leur
situation : l’Afrique du Nord en 1948, le Sénégal en 1955, le Brésil en
1955 où il découvre les favelas aux côtés de Mgr Helder Camara organisateur du
Congrès eucharistique.
En 1956 il part
consacrer le premier évêque originaire de Haute-Volta, Mgr Youngbaré,
et inaugure une nouvelle forme de coopération en jumelant le diocèse de Lyon
avec celui de Koupela.
Au Concile Vatican
II, il prononce le discours attendu de lui sur l’Eglise et les pauvres.
DOCUMENTS
- REMOND, René (dir.), Paul Touvier et l’Eglise, 1992, Rapport
de la commission historique instituée par le cardinal Decourtray,
recension JM.Donegani, Revue
Française de Science Politique
- BERTHOD Bernard,
LADOUS Régis, 1995, Le cardinal Gerlier
- Voir les notices
sur
●
les personnes : REMILLIEUX,
MONCHANIN, COLOMB, GLASBERG, MINGEOLLET, DRU, CHIRAT, CHANE, BIOT…,
●
les initiatives : SDC, des
P.O., le service de Catéchèse, le jumelage avec Koupela…,
●
les événements : Congrès
nationaux, Synode de 1948…
●
les documents : histoire du
diocèse de Lyon, prêtres ouvriers…
g.decourt