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Gilde diocésaine Sainte-Cécile

1932

 

 

 

 

 

La Gilde diocésaine Sainte-Cécile est créée le 29 juin 1932 par le cardinal MAURIN. Elle est une filiale de la Gilde centrale créée à Paris en 1926 en tant que Fédération des Maîtrises, des Scholas et des Organistes.

 

 

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COMMUNIQUE OFFICIEL

 

 

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I. COMITÉ D'ACTION.

 

Président : Son Excellence Mgr Delay.

Directeur : M. l'Abbé Lachassagne, maitre de chapelle de la Primatiale.

Directeurs adjoints : M. l'Abbé Gérente, directeur de la Maitrise de Fourvière ; M. l'Abbé Joubert, organiste de la basilique de Fourvière.

Secrétaires trésoriers : M. l'Abbé Bonnet, professeur au Séminaire de Saint-Jean ; M. Liger, de Clignancourt, organiste de la basilique d'Ainay.

Pour Saint- Étienne, M. l'Abbé Meley, vicaire à Saint-Étienne ; M. l'Abbé Chabrol, vicaire à Saint-Charles ; M. Létang, organiste de Saint-Étienne.

Pour Roanne : M. l'Abbé Couble, vicaire à Sainte-Anne ; M. Henry, maitre de chapelle à l'Institution Saint-Joseph.

Pour Villefranche : M. l'Abbé Suzat, vicaire à Notre-Dame.

Pour Tarare : M. l'Abbé Louat, vicaire à Saint-André.

Pour Montbrison : M. l'Abbé Coizet, maître de chapelle du Petit Séminaire.

 

 

II. STATUTS.

 

La Gilde comprend trois échelons :

 

1. Le Siège Central de la Fédération. Adresse M. l'Abbé Delépine, secrétaire de la Gilde Française de Sainte-Cécile, 3, rue de Mézières, Paris, VIè. La Revue Sainte-Cécile et la Procure Générale sont à la même adresse.

2. La Gilde Diocésaine, affiliée directement au Siège Central. Adresse: M. l'Abbé Bonnel, secrétaire de la Gilde, 59, montée du Chemin-Neuf, Lyon, Vè.

3. Les Sections Paroissiales, affiliées à la Gilde Diocésaine.

 

 

 

A. GILDE DIOCESAINE.

 

1. Une Gilde diocésaine de Sainte-Cécile, affiliée à la Fédération, est fondée dans le diocèse de Lyon. Elle est placée sous le patronage officiel de S. E. le Cardinal Maurin, qui en est le Président d'honneur.

2. La Gilde diocésaine groupe les Maîtrises, Scholas, Chorales, Chœurs de chanteuses et Organistes du diocèse. Son but est d'encourager les efforts particuliers dans le domaine de la musique religieuse (chant grégorien et musique) et en particulier d'aider à obtenir le chant unanime des fidèles par l'intermédiaire de ces divers groupements.

Elle se propose également de venir en aide à chaque Section Paroissiale : constitution d'un répertoire, facilités d'achat de musique, etc., etc.

3. La Gilde diocésaine se déclare soumise pour le présent et pour l'avenir aux décisions de la S. C. des Rites et aux actes pontificaux sur la question, notamment le Motu proprio de S. S. Pie X et la Constitution Apostolique Divini Cultus de S. S. Pie XI.

4. En matière de chant grégorien, la Gilde prescrit l'usage de l'Édition Vaticane, sans imposer aucune méthode particulière d'interprétation.

5. En matière de musique d'église, la Gilde recommande les œuvres anciennes et modernes qui remplissent les conditions indispensables « de bonté, de sainteté des formes et de haute qualité religieuse ».

6. La Gilde est placée sous la conduite d'un Directeur diocésain. Le Directeur est assisté d'un Comité dont les membres sont choisis parmi les prêtres ou les laïcs les plus qualifiés en matière de chant grégorien et de musique religieuse.

7. Le Secrétaire tient à jour un registre contenant la liste des sections paroissiales fédérées. A cette liste sont adjoints tous les renseignements concernant chaque groupe : nombre de membre; actifs ou honoraires, modalités de fonctionnement, etc… Chaque année, le Secrétaire établit un rapport sur l'état général de la Gilde diocésaine. Ce rapport, approuvé par l'Ordinaire, pourra être publié par la Semaine religieuse et devra être adressé au siège de la Fédération.

8. Le Trésorier perçoit les cotisations fournies par les Sections Paroissiales et encaisse les offrandes bénévoles faites à la Gilde. Ces sommes sont destinées à couvrir les frais d'administration et à organiser les diverses manifestations de la Gilde diocésaine.

9. La cotisation annuelle de chaque Section Paroissiale est fixée par le Comité diocésain.

10. La Gilde diocésaine pourra organiser chaque année :

a) Une Réunion générale des sections fédérées, sous la forme d'une Journée liturgique diocésaine. Les Sections Paroissiale seront invitées à s'y rendre et à participer aux divers exercices.

b) Des Réunions de Cadres : Directeurs et Directrices de groupes, organistes, etc...

c) Des Réunions nationales, suivant les circonstances, dans les principaux centres du diocèse.

 

 

B. SECTIONS PAROISSIALES.

 

1. Tous les groupements paroissiaux qui, sous une forme quelconque, se proposent d'assurer le service liturgique dans les églises du diocèse, sont invités à s'affilier à la Gilde diocésaine (chorales, chœurs de chanteuses, etc.) et forment autant de Sections Paroissiales.

2. Aucune Section paroissiale ne peut être constituée en dehors de l'autorité de M. le Curé.

3. Par extension, pourront être admises dans la Gilde diocésaine, les scholas ou chorales des Séminaire et Maisons d'éducation, et même les groupements libres qui ont en vue de prêter un concours de circonstance aux cérémonies du culte ou de travailler à la diffusion du chant grégorien et de la musique d'église.

4. Chaque section fédérée s'engage à participer aux journées liturgiques diocésaines, au moins par l'envoi d'une délégation.

5. Pour maintenir la liaison avec la Gilde diocésaine, chaque Section Paroissiale fera parvenir au secrétaire un rapport annuel dans lequel elle fournira un compte tendu des résultats obtenus au cours de l'année écoulée. Ce compte rendu servira à l'établissement du Rapport diocésain qui devra être envoyé au Siège Central de la Fédération.

6. La cotisation annuelle est fixée à dix francs par groupe.

7. Il est conseillé aux Sections Paroissiales, pour assurer l'unité de pensée et d'action, de s'abonner à la Revue Sainte-Cécile qui est l'organe attitré de la Fédération.

8. Les adhésions seront envoyées à M. l'Abbé Bonnel, 59, montée du Chemin-Neuf, Lyon Vè. Elles seront accompagnées de la cotisation et de tous les renseignements utiles concernant le fonctionnement de chaque section.

 

 

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La Gilde cherche à communiquer à tous ces groupes l’esprit liturgique et propager cette vérité que le culte public est la source indispensable de l’esprit chrétien et que le chant liturgique, qui est une partie intégrante du culte public, n’est donc ni un accessoire, ni un luxe facultatif, mais un principe fécond de vie chrétienne.

 

Tous ces groupements () doivent se considérer comme des animateurs, comme des entraîneurs chargés de donner l’exemple, pour aboutir progressivement () au chant unanime des fidèles.

Car, dans un office bien ordonné, il doit y avoir place, et pour la schola qui se réservera les pièces grégoriennes ou musicales exigeant quelque soin et quelque préparation, et pour la foule des assistants qui ne devrait pas rester muette quand il s'agit de l'acte de foi par excellence qu'est le Credo ou de l'acte d'adoration qu'est le Tantum ergo.

 

 

 

Plain-chant grégorien

 

 

Les manuels de chants pour les fidèles en usage dans les paroisses regroupent textes et mélodies contemporaines et les chorales mettent en valeur voix et polyphonie.

 

En dépit de louables efforts, le chant grégorien est encore loin d’être, non pas le bienvenu, mais unanimement accepté. Pour beaucoup de paroisses, traditionalistes à outrance et possesseurs enviés de vieux manuels jalousement gardé, la question ne se pose même pas. D’autres ont été contraintes de l’adopter, non par amour, mais par nécessité, les anciens livres n’offrant plus que d’incomplets offices.

La mélodie grégorienne doit être comme un vêtement destiné à draper les sentiments de l'âme et, à ce titre, elle exige trois qualités : Une technique (qui s'acquiert par le travail). Un esprit de discipline (ensemble, modération, souplesse). Un esprit de foi (piété et coeur). Le plain-chant doit interpréter l'âme dans ses sentiments les plus profonds. Or, tous nos sentiments se ramènent à un seul qui en est la racine : l'amour. C'est donc l'amour qui doit chanter. Le plain-chant, voilà bien la musique de notre âme en tout son épanouissement et toute sa vie, et c'est pourquoi saint Augustin a-t-il pu dire : « Chanter, c'est prier deux fois. »

Et parce qu'il est sincère, le grégorien exige du travail sans doute, mais surtout beaucoup d'exactitude, de simplicité et de piété, le chant extérieur de la voix n'étant que le fidèle écho du chant intérieur de l'amour. Et parce qu'il est sincère, le grégorien, discipliné, mais non ligoté, doit être et devenir le chant de tout le peuple chrétien, non plus spectateur muet, mais participant d'une façon active, suivant le souhait exprimé par Sa Sainteté Pie X, à la grande liturgie de l'Église.

 

 

 

Les références de la Gilde sont le motu proprio de Pie X Tra le sollitudini, du 22 novembre 1903, et la constitution apostolique de Pie XI Divini Cultus, du 20 décembre 1928.

 

Le chant grégorien… est le chant propre de l'Eglise romaine, le seul chant dont elle a hérité des anciens Pères, celui que dans le cours des siècles elle a gardé avec un soin jaloux dans ses livres liturgiques, qu'elle présente directement comme sien aux fidèles, qu'elle prescrit exclusivement dans certaines parties de la liturgie, et dont de récentes études ont si heureusement rétabli l'intégrité et la pureté.

Pour ces motifs, le chant grégorien a toujours été considéré comme le plus parfait modèle de la musique sacrée, car on peut établir à bon droit la règle générale suivante : Une composition musicale ecclésiastique est d'autant plus sacrée et liturgique que, par l'allure, par l'inspiration et par le goût, elle se rapproche davantage de la mélodie grégorienne, et elle est d'autant moins digne de l'Eglise qu'elle s'écarte davantage de ce suprême modèle.

L'antique chant grégorien traditionnel devra donc être largement rétabli dans les fonctions du culte, tous devant tenir pour certain qu'un office religieux ne perd rien de sa solennité quand il n'est accompagné d'aucune autre musique que de celle-là.

Que l'on ait un soin tout particulier à rétablir l'usage du chant grégorien parmi le peuple, afin que de nouveau les fidèles prennent, comme autrefois, une part plus active dans la célébration des offices.

(Pie X)

 

 

 

 

 

SOURCES : Semaine religieuse du diocèse de Lyon, juillet 1932, mars, septembre 1933