musée du diocèse de lyon

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Jean-Claude Goulard

1744-1825

 

 

 

 

Jean-Claude, Elisabeth GOULARD est né à Lyon en 1844. Il étudie à Paris et obtient un doctorat en théologie de la Sorbonne.

 

Le 10 août 1772 il est nommé curé de Roanne.

 

L’assemblée du clergé forézien se tient du 18 au 25 mars 1789 à Montbrison en la salle de la Diana. Il n’y a aucun représentant de la hiérarchie catholique, évêques ou vicaire général, ce sont les curés les plus élevés en dignité ecclésiastique. Dans les Cahiers de doléances, on note la demande de suppression du casuel (perçu à l’occasion des actes de baptême, mariage, etc.) et des exemptions dont bénéficient clergé et noblesse, le souhait de voir s’instaurer dans chaque paroisse un « bureau de paix et de charité » et être aboli l’esclavage « pour suivre le vœu de la religion et de l’humanité ».

 

Deux représentants du clergé sont élus : CAGNERE, curé de Saint-Cyr les Vignes, et GOULARD, curé de Roanne.

 

Lors du débat sur la réforme du clergé à l’Assemblée constituante, GOULARD intervient le 31 mai 1790 pour rappeler que cette réforme relève de l’autorité des évêques et du pape, et que rien ne saurait être imposé aux prêtres en raison même de la liberté de penser et de croire reconnue à chacun par l’Assemblée Nationale.

 

La Constitution civile du clergé est votée le 12 juillet 1790 : les curés deviennent des fonctionnaires publics, rémunérés par l’Etat, qui, à ce titre, doivent prêter serment de fidélité « à la Nation, à la Loi et au Roy ». GOULARD quitte l’Assemblée Constituante pour raison de santé et revient à Roanne.

 

L’archevêque de Lyon, Mgr Marbeuf, qui réside à Paris, rejette ce serment. Le clergé hésite, beaucoup prêtent serment à l’exemple du Roi qui a promulgué cette constitution. Il y aurait eu 5 « réfractaires » sur les 110 prêtres du Roannais. Mais certains, comme le curé de Neulise, André CORET, celui de Parigny, Philibert CAPTIER, et celui de Roanne, Jean-Claude GOULARD, prêtent un serment comportant des réserves et des modifications inspirées d’un texte de l’évêque de Clermont, Mgr de Bonal. Ce serment « restrictif » est refusé par les autorités départementales.

 

Voici le texte, lu en l’église paroissiale Saint-Etienne par GOULARD et ses trois vicaires.

 

… Je professerai un serment qui est gravé dans le cœur de tout citoyen religieux et bien plus encore dans celui d’un pasteur lié plus étroitement à l’Etat et à l’Eglise dont il est ministre. Les réserves inspirées dans ma formule ne donnent aucune atteinte à mon civisme puisqu’elles ne portent que sur le spirituel, elles me sont commandées par la religion et ma conscience ; elles ne peuvent déplaire à l’Assemblée Nationale qui dans son instruction décrétée sur le serment exigé reconnaît l’indépendance de la puissance spirituelle et la divinité de la religion, elle a reconnu qu’elle n’avait aucune emprise sur les consciences. En conséquence, voulant rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, je jure de veiller avec soin sur les fidèles dont la conduite m’a été ou me sera confiée par l’Eglise, d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roy, et de maintenir de tout mon pouvoir en tout ce qui est de l’ordre civil et politique la Constitution décrétée par l’Assemblée Nationale et acceptée par le Roy, exceptant formellement les objets qui dépendent essentiellement de l’autorité spirituelle.

 

GOULARD critique les curés « jureurs » et lui-même est l’objet de critiques locales : il est opportunément rappelé à Paris pour siéger à l’Assemblée. C’est Louis VIGNON, ancien professeur joséphite du Collège, qui le remplace. GOULARD revient à Roanne à la fin de l’Assemblée le 30 septembre 1991. Il peut célébrer la messe et administrer les sacrements, conformément à l’arrêté départemental qui s’en remet, pour l’organisation de ce culte non reconnu, à la discrétion des curés constitutionnels. Il est arrêté le 10 novembre 1991 pour trouble à l’ordre public et demande à émigrer. Il ne revient pas à Roanne.

 

Il est nommé par la suite curé de la paroisse Saint-Louis à Lyon. Il meurt en 1825.  

 

a.chapel

 

 

 

Documents

 

-      Roanne pendant la Révolution, coll., 1989

-      Histoire du clergé de France depuis la convocation des Etats généraux jusqu’à…, 1803, pp.230sq