musée du diocèse de lyon

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Hugues au Pape Pascal

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A son révérendissime père et seigneur le Pape Pascal,

Hugues, serviteur de l’Eglise de Lyon,

sien en toute chose.

 

 

 

Les frères qui portent les présentes lettres se sont arrêtés chez nous en se rendant vers votre Grandeur paternelle.

 

Comme ils demeurent dans notre province, à savoir dans le diocèse de Chalon, ils ont demandé à notre humble personne d’être recommandés auprès de votre Grandeur par une lettre : sachez qu’ils viennent de ce que l’on appelle le Nouveau Monastère, où des membres de la Communauté de Molesme avec leur abbé sont partis vivre d’une manière plus stricte et plus à l’écart du monde selon la Règle de saint Benoît qu’ils se sont proposés de suivre, abandonnant les habitudes de certains monastères, se jugeant trop faibles pour supporter un tel fardeau.

 

Depuis des frères de la Communauté de Molesme, et quelques autres moines du voisinage, ne cessent de les harceler et inquiéter, estimant que les gens les considèrent plus vils et plus méprisables depuis que résident au milieu d’eux ces moines nouveaux et singuliers.

 

C’est pourquoi avec humilité et confiance nous implorons votre paternité, dont nous attendons beaucoup, que ces frères qui mettent tout leur espoir en vous, après Dieu, et ont recours pour cela à votre autorité apostolique, vous les regardiez avec bienveillance comme à votre habitude, eux et leur monastère pour qu’ils soient délivrés des harcèlements et inquiétudes en leur accordant la protection de votre privilège apostolique, car ce sont des pauvres du Christ qui ne disposent contre leurs adversaires d’aucune défense économique ou politique, mais ne mettent leur espoir qu’en la bonté de notre Dieu.

 

 

 

 

 

NOTE

 

 

Pour MARILLIER Jean, 1961, Chartes et documents concernant l’abbaye de Cîteaux (1098-1182), Rome, Archives départementales de la Côte D’or : Pour la date et la valeur de ce texte, voir les observations du n° précédent. On remarquera, en comparant la suscription de cette lettre et de la précédente, que l’inventeur de ces textes manquait, en la matière, d’imagination, et autant que l’on puisse être affirmatif en cette matière, le style de cette lettre ne paraît pas être celui d’Hugues de Die.

Exordium parvum, c. 12 (Texte du ms. Dijon 633, f. 226r-v; édité: Guignard, Monuments primitifs, p. 68).

 

Il n’en va pas de même du texte de cette lettre comme de celui des suivantes: lettres de l’archevêque Hugues de Die et de Gauthier, évêque de Chalon, au pape. De telles lettres ont pu exister; il y a toutes les chances pour que leur texte n’ait pas été recopié par les moines porteurs et qu’elles aient disparu de la chancellerie pontificale. Elles nous paraissent avoir été refaites par l’auteur de l’Exordium parvum, à l’aide des n° 2, 15 et 21. ¶