musée du diocèse de lyon
Maison
diocésaine
Montée des
Génovéfains Lyon 5ème
7, place
Saint-Irénée
Au départ, se trouve en ce lui un sanctuaire
consacré à la vénération des martyrs dont les restes étaient ici ensevelis. Un
collège de clercs s’y établit au Vè siècle. Un collège abbatial lui succéda au
IXè siècle et ne dura guère davantage. Enfin, au XIè siècle, un prieuré de
chanoines réguliers de Saint-Ruf occupa les lieux.
Suivant la règle de saint Augustin, ils
assuraient l'office de chœur tout en desservant la paroisse de Saint-Irénée.
Ils connurent, au XVIIe siècle, le déclin qui frappa alors de nombreux
établissements monastiques impuissants à effacer les suites des guerres de religion. En
1702, ils se retirèrent.
Deux ans plus tard, les chanoines réguliers de Sainte-Geneviève
de Paris y installèrent une des nombreuses maisons qu'ils possédaient à travers le
royaume. Autorisés par lettres patentes royales en janvier 1704 et par ordonnance de
l'archevêque en février, ils prirent possession des lieux le 4 mai de la même
année. Ils assuraient naturellement le service de la paroisse ; quant ou
prieuré, il constituait pour la congrégation une maison de formation pour les
jeunes religieux. Les Génovéfains, comme on les appelait, menaient en effet une
vie d'étude et de prédication.
Habitués à vivre ou large, ils nourrirent tout
de suite de vastes projets de construction, mais durent attendre le milieu du
XVIIIe siècle pour pouvoir les réaliser. En 1748, ils demandèrent des plans à
Soufflot, déjà célèbre. Il les dessina et confia la direction des travaux à
Toussaint Loyer qui vint pour cela, de Paris, s'installer à Lyon. Mais manquait
le nerf de la guerre et, en dépit d'une aide substantielle du duc d'Orléans,
fils du Régent, l'œuvre ne put être considérée comme à peu près achevée avant
1789. Il était temps ! Nous pouvons admirer, aujourd'hui, la pureté des lignes
et la qualité de construction de ce bel édifice, sensibles surtout dans la
façade et, ou rez-de-chaussée, dons l'ample équilibre des salles et des
couloirs.
L'Assemblée constituante, on le sait,
n'attendit que quelques mois pour nationaliser les biens de l'Eglise. Le 18 mai
1791, le domaine des Génovéfains fut adjugé aux enchères à un certain Piene Peilleux, l'église Saint-Irénée restant distincte. Passa la Révolution, puis une
partie de l'Empire. Le 22 octobre 1813, la veuve Peilleux vendit la propriété
aux religieuses de la Charité de Notre-Dame du Refuge. Fondée à Caen en 1641
par saint Jean-Eudes, cette congrégation se consacrait à l'éducation des
orphelines et des filles mineures « en difficulté », comme on disait pudiquement. Reconstituée après
la tourmente, en 1807, elle avait pris pied à Lyon en 1811 et trouva aux
Génovéfains l’espace et le calme qui lui convenaient. La maison du
« refuge Saint-Michel » fonctionna régulièrement jusqu’après la
deuxième guerre mondiale, puis commença à réduire ses activités. E, 1983, les
grands bâtiments furent abandonnés pour deux pavillons à l’extrémité du parc,
en contrebas.
L'année suivante, en 1984, fut alors créée la « Maison diocésaine » dont le projet mûrissait depuis quelques années
et qui, progressivement, a occupé toute la maison. (…)
Henri Hours
Eglise à
Lyon, 2004,
n°13