musée du diocèse de lyon

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Cardinal Maurin : élections

1936

 

 

 

 

 

Communiqué. — Les prochaines élections et le devoir des catholiques.

 

 

 

L’Eglise se tient en dehors et au-dessus des partis politiques et elle fait la même recommandation à ses prêtres et aux dirigeants de l'Action catholique.

 

Mais elle invite instamment les fidèles à remplir, en toute conscience, le devoir civique et le devoir électoral. S'abstenir serait une faute grave, de sa nature, quand les intérêts de la religion et de l'ordre social sont en jeu. Donc à part de rares exceptions, tout électeur catholique doit voter et bien voter.

 

Il est à souhaiter que l'entente préalable s'établisse au sein des Comités et que l'on ne présente, autant que possible, qu'un seul candidat prêt à défendre, de son mieux, les intérêts dont il aura la garde.

 

Si l’accord ne peut se faire partout et que l'on se trouve en présence de deux candidats de nuances diverses mais donnant l'un et l'autre les garanties nécessaires à la sauvegarde des droits de Dieu et des consciences, leur catholique aura le libre choix.

 

Au second tour de scrutin, il n'y a pas lieu d'hésiter. Quelques légitimes préférences personnelles que l'on puisse avoir, il faut voter pour le candidat qui a eu, au premier tour, le plus grand nombre de voix. Les autres candidats s'ils ont vraiment à cœur les suprêmes intérêts de l'ordre religieux, moral et social, céderont leurs voix au candidat le plus favorisé.

 

Quand il n'y a sur les rangs aucun candidat qui donne pleine satisfaction, il convient, habituellement, et c'est même parfois un devoir, de voter pour celui dont l'élection causera le moins de dommage au bien publie. Dans ce cas, la coopération est parfaitement légitime puisqu'elle contribue à écarter un plus grand danger.

 

A l'occasion des prochaines élections, nous rappelons que le communisme et le socialisme ont été condamnés par l'Église et que non seulement les électeurs catholiques doivent écarter les candidats qui en font profession, mais que tous les fidèles sont rigoureusement tenus de s'interdire la lecture des organes qui soutiennent et défendent les doctrines condamnées. Il n'y a pas et il ne saurait y avoir de socialisme chrétien.

 

Si tous les catholiques ne sont pas appelés à prendre part aux élections, tous et tout particulièrement les personnes pieuses et celles qui vivent en communauté, ont le devoir de prier pour la France pendant la période électorale.

 

A cet effet, nous ordonnons que le Veni Creator et le Sub tuum soient chantés dans toutes les églises et chapelles de notre le dimanche gui précédera les élections et ceux où elles auront lieu.

 

Ces mêmes dimanches, Messieurs les Curés et Messieurs les Aumôniers voudront bien lire en chaire le présent communiqué.

 

† L.-J., card. MAURIN.

Arch. de Lyon.

 

 

 

SOURCE : Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 3 avril 1936

 

(N.B. Les élections législatives, qui se sont déroulées les 26 avril et 3 mai 1936, ont amené à la Chambre des députés une majorité constituée de Socialistes, Communistes et Radicaux socialistes (Front populaire). Plusieurs grèves se déclenchent alors dans tout le pays pour obtenir des avantages sociaux.)