musée du diocèse de lyon

entrée

Ligue des Droits des Catholiques

1918

 

 

 

 

 

LETTRE

DE

SON EMINENCE LE CARDINAL-ARCHEVÊQUE DE LYON

à Messieurs les Curés du Diocèse.

 

 

 

Lyon, le 8 juillet 1918

 

 

 

CHER MONSIEUR LE CURE,

 

 

 

Dans ma lettre pastorale du Carême dernier, je formais le vœu de voir se fonder dans notre diocèse une Ligue sur le modèle de notre excellente Ligue des Femmes Françaises, poursuivant un double but d'action et de défense religieuse.

 

Ce vœu, l'heure me paraît être venue de le réaliser. La France ne sera relevée de ses ruines que par le retour à Dieu et à la religion, et il n'est loisible à aucun homme de foi et de piété de refuser d'apporter son concours, si faible soit-il, cette œuvre de restauration patriotique et chrétienne. Des efforts qui, à l'état dispersé, seraient stériles, acquièrent une grande fécondité quand on les unit et les coordonne.

 

Les statuts publiés à la suite de cette lettre, élaborées de concert avec des hommes d'une grande science juridique et d'une pondération bien connue et justement appréciée, établissent manifestement que la Ligue des Droits des catholiques qu'il s'agit de fonder est dépourvue de tout caractère agressif, et que, comme la Ligue des Femmes Françaises, elle a seulement en vue de poursuivre le but très légitime de propager et de défendre les croyances qui nous sont chères. Si l'on nous contestait ce droit, il serait faux de dire que la loi reconnaît et assure la liberté des cultes. Cette liberté, en effet, au jugement de l'historien et homme d'Etat protestant Guisot, comporte : I° « le droit, pour les individus, de proclamer leur foi et de pratiquer leur culte » ; 2° «  le droit, pour les Eglises, de s’organiser et de se gouverner intérieurement selon les règles de leur discipline et les traditions de leur histoire » ; 3° « le droit, pour les croyants et les ministres du culte d'enseigner et de propager, par tous les moyens d'influence intellectuelle et morale, leurs dogmes, leurs lois disciplinaires et leur culte » (« L’Eglise et la Société chrétienne »).

 

Il ressort, en outre, d'une manière évidente de la lecture des statuts que la fondation de la Ligue ne constitue pas une nouveauté, mais qu'elle est simplement une œuvre d'organisation diocésaine. C’est pourquoi l’on s’est appliqué à maintenir les cadres tels que les a établis le Droit ecclésiastique. D'où la division en Comité diocésain, Comités cantonaux et Comités paroissiaux, autour desquels se groupera la masse de l'armée catholique.

 

Vous voudrez bien, cher Monsieur le Curé, recueillir sans retard l'adhésion des catholiques pratiquants de votre paroisse et faire parvenir, dans le plus bref délai possible, au Secrétariat de l'Archevêché, la liste des membres du Comité et de tous les adhérents. Vous comprenez vous-même, et vous n'aurez pas de peine à faire comprendre à vos paroissiens combien il importe de grouper ainsi, en dehors de toute préoccupation purement politique, les forces catholiques du diocèse en vue d'exercer nos droits et de sauvegarder nos intérêts religieux et civiques, tant individuels que collectifs.

 

Au fur et à mesure des besoins et des circonstances, il sera bon de reprendre en détail tout te qui ne rapporte à chaque branche de l'apostolat ou de la défense religieuse.

 

Je me borne aujourd'hui, après vous avoir invité à réaliser la partie du programme qui vous concerne, à vous dire un mot de deux questions qui intéressant au plus haut point l'enseignement libre et l’organisation catholique du travail.

 

Vous n'ignorez pas, cher Monsieur le Curé, que l'une des conséquences de la guerre a été d'accroître d’une façon troublante le coût de la vie. Messieurs les Archiprêtres savent combien cette situation me préoccupe en ce qui touche mon clergé. Elle est devenue également angoissante pour nos maîtres et maîtresses de nos écoles chrétiennes. Sans doute, il y a eu de la part du plus grand nombre des actes de courageuse abnégation, et nous avons le devoir de leur rendre hommage. La plupart apportent dans l'exercice de leurs fonctions, le plus pur et le plus méritoire désintéressement. Mais il n'en faut pas moins tenir compte des nécessités présentes et il y a tout lieu de craindre que plusieurs ne soient forcés de renoncer à leur mission éducatrice s’ils ne peuvent au moins, en l’exerçant, s'assurer le pain de chaque jour. Nul ne saurait trouver mauvais que, pour remédier à l'état d'infériorité où, à ce point de vue, se trouve l'enseignement libre, l’un des buts poursuivis par la « Ligue des Droits des Catholiques » après la guerre soit de faire triompher la cause si juste de la répartition proportionnelle scolaire. En attendant, une mesure immédiate s'impose, et le seul moyen de relever le traitement des instituteurs est de demander aux parents des enfants qui fréquentent nos écoles une rétribution mensuelle suffisante. Ils s'y refuseront d’autant moins qu'ils apprécient à sa juste valeur le grand bienfait de l'éducation du chrétienne et qu’ils sont eux-mêmes témoins et victimes du renchérissement de la vie, mais en même temps, pour la plupart bénéficiaires de l'augmentation des salaires et du prix de vente des denrées.

 

Une autre question que j'ai prise à cœur est, vous le savez, l'organisation professionnelle. Je tremble pour l'avenir de mon pays si l'on ne parvient à mettre un terme à la lutte et à la haine des classes. Il est de l'intérêt commun des nations et des ouvriers de trouver un terrain d'entente, et il y va aussi de l'intérêt suprême de la société. Or, les difficultés, s'aplaniraient beaucoup plus aisément le jour où, de part et d'autre, l'on adopterait les principes de et de charité qui ont leur fondement dans l'Evangile et qui ont été, en ces dernières années, rappelés et développés dans des documents pontificaux de la plus haute importance. Il m'est agréable de vous faire savoir que, dans le diocèse de Grenoble et le nôtre, des patrons catholiques ont résolu de former entre eux une fédération eu vue de faire, dans leurs usines, l'application la plus loyale et la plus complète possible de ces principes. Je souhaite que ceux qui ne sont pas encore entrés dans cette voie prêtent une sérieuse attention à l'étude de ce projet.

 

Je ne désire pas moins vivement que tous les catholiques vivant de leur travail s'unissent entre eux dans des groupements professionnels pour la défense et la sauvegarde de leurs intérêts religieux, moraux et économiques. S'ils entraient dans les organisations socialistes, ils s'enrôleraient par le fait même dans l'armée de l'impiété, de la discorde et de la révolution. En adhérant aux syndicats catholiques, ils seront en mesure de revendiquer leurs droits et d'assurer leur existence sans danger pour leur foi et le salut de leur âme. N'ayant pas oublié tout ce que l'Eglise, dans le passé, a fait pour les humbles et les artisans, je suis plus résolu que jamais à consacrer une grande partie de mon activité et de mes forces au perfectionnement et au bien-être de la classe ouvrière. Mon devoir est de rappeler aux travailleurs comme à tous mes diocésains, la parole du Maître : « Cherchez avant tout le royaume de Dieu », mais je voudrais aussi que se réalisât la seconde partie du texte sacré : « Tout le reste vous sera donné par surcroît ».

 

J’espère pouvoir obtenir ce résultat, au moins partiellement, par l'institution ou le développement d'œuvres catholiques de prévoyance, telles que Mutualités, Coopératives., Caisses de retraites, Maisons de famille, etc... Il importe aussi grandement que les ouvriers acquièrent des connaissances étendues dans leurs professions respectives et qu'ils aient à leur tête de de bons contremaîtres et ingénieurs. En conséquence, je m'emploierai à favoriser nos ateliers d'apprentissage et nos écoles supérieures d'enseignement professionnel. C'est ainsi que je crois pouvoir, dès aujourd'hui, annoncer que nos Facultés catholiques vont donner une grande extension à l'enseignement de l'électro-chimie. Mes chers diocésains et tous les catholiques de notre région universitaire répondront, je n'en doute pas, avec leur générosité coutumière, à l'appel que, sous le liant et bienveillant patronage de NN.SS les Evêques protecteurs, je me propose de leur adresser. Ils pourront ainsi se rendre le témoignage d'avoir utilement travaillé à la paix sociale, à la prospérité de l'industrie et à la grandeur de la France.

 

Pour la réalisation de ces divers projets je compte également sur le concours de mon dévoué clergé. Tout en vous préoccupant avant tout des intérêts religieux et moraux des âmes qui vous sont confiées, vous n’oublierez pas, dans l’exercice de votre saint ministère, le « Misereor super turbam » sorti des lèvres de notre Maître et de notre modèle, et vous seconderez de tout votre pouvoir les institutions qui, en s'inspirant des règles de la justice et de la charité chrétienne, tendent à procurer an monde des travailleurs un bien-être suffisant et plus de sécurité pont l'avenir.

 

Agréez, cher Monsieur le Curé, l'assurance de mon paternel dévouement en Notre-Seigneur.

 

‡ L.-J., Card. MAURIN, Archev. de Lyon.

 

 

 

 

N.B. Avant de devenir en 1916 archevêque de Lyon, le Cardinal MAURIN avait été évêque de Grenoble durant cinq années.

 

 

 

 

 

 

STATUTS

DE LA

Ligue des Droits des Catholiques.

 

 

 

1° But.

 

ARTICLE PREMIER

 

Les catholiques qui adhèrent à la Ligue ont pour but de s'unir pour la défense et l’exercice de leurs droits.

 

Défense des droits.— Comme hommes, comme chefs ou membres d'une famille, comme citoyens, comme membres de l’Eglise catholique, apostolique et romaine, les catholiques ont des droits qu'ils tiennent de la nature, de Dieu ou de la Loi.

 

Aucune atteinte portée à ces droits ne peut les laisser insensibles.

 

Exercice de leurs droits. — Au sein d'une nation dont l'origine, la grandeur et la prospérité ont toujours été liées au Catholicisme, et où par ailleurs l'autorité civile ne cesse de proclamer qu'elle « assure la liberté de conscience » et qu'elle « garantit le libre exercice des cultes » (loi du 9 décembre 1905 article premier), les catholiques doivent pouvoir exercer sans entraves leur action. Ils doivent pouvoir notamment, par la fondation d'œuvres diverses, sauvegarder leurs intérêts, religieux et civiques, tant collectifs qu'individuels.

 

Convaincus de la vérité de cette devise « l'union fait la force », c'est en vue d'exercer ces droits et de les défendre en toute occasion que, sous le nom de Ligue des Droits des Catholiques, ils forment entre eux une Association régie par l'article 2 de la loi du 1er juillet 1901.

 

 

 

2° Organisation.

 

ART. II.

 

Trois Comités superposés et en étroite relation les uns avec les autres constituent les organes directeurs de la Ligue des Droits des catholiques :

Le Comité diocésain,

Le Comité cantonal,

Le Comité paroissial.

 

Au-dessous de ces trois Comités, les adhérents sont groupés par paroisse.

 

 

I. — COMITÉ CANTONAL.

 

ART. III.

 

Le Comité diocésain dirige l'action des Comités cantonaux, et par eux celle des Comités paroissiaux et de leurs adhérents. Il ne compose d'ecclésiastiques et de laïques choisis par Mgr l’Archevêque.

 

A cause de la vaste étendue do diocèse et afin de faciliter les réunions et le travail de ses membres, le Comité diocésain a deux sièges de réunion ou centres d'action : l'un à Lyon, pour le département du Rhône, l'autre à Saint-Etienne, pour le département de la Loire ; mais les membres de ces deux centres forment un Comité unique, que Son Éminence réunit à Lyon sous sa présidence en séance plénière, lorsqu'Elle le juge opportun.

 

Mgr l'Archevêque, Président de droit du Comité diocésain, nomme pour chaque centre (Lyon et Saint-Etienne), deux vice-présidents : un ecclésiastique, le Directeur diocésain des Œuvres, et un laïque, un membre du Comité de défense.

 

ART. IV.

 

Chaque centre du Comité diocésain se divise à son tour en deux sections :

 

A) La première dite Comité d'action, a pour objet l’exercice des droits des Catholiques. Elle se compose par moitié d'ecclésiastiques et per moitié de laïques désignés par Mgr l’Archevêque et répartis, suivant la nature des œuvres dont elle s'occupe, en cinq Commissions :

 

Commission des Œuvres de religion el de piété,

Commission des Œuvres d'enseignement et d'éducation,

Commission des Œuvres de persévérance et de patronage,

Commission des Œuvres charitables et sociales,

Commission des Œuvres de presse et de propagande.

 

Les séances de ces cinq Commissions, séparées ou réunie, sont présidées par le Vice-Président ecclésiastique du centre, qui choisit dans chaque Commission un Secrétaire et un Trésorier. Le Vice-Président ecclésiastique peut se faire suppléer par un Président de commission nommé, sur sa présentation, par Mgr l'Archevêque.

 

 

B) La deuxième, dite Comité de défense, s'occupe de la défense des Droits des Catholiques et constitue le Conseil juridique du Comité d'action.

 

Ce Conseil se recrute principalement parmi des hommes exercés dans la connaissance et la pratique des affaires judiciaires.

 

Il s'occupe d'assurer sous toutes les formes légales la défense des catholiques dans l'exercice de leurs droits, notamment la liberté de leurs croyances et de leur culte. A cet effet, et suivant les cas, il s'efforce de contribuer spécialement par des études juridiques, l'amélioration de la législation existante ; il signale, dans les lois en préparation, les lacunes et les dangers des textes proposés ; lorsqu'elles sont votées, il en surveille et suit l'application et, au besoin, il en précise le sens par des communications verbales ou écrites.

 

Le Comité d'action et ses diverses Commissions, ainsi que le Comité de défense se réunissent au moins tous les deux mois. Ils communiquent d'office le procès-verbal de chacune de leurs réunions au Bureau exécutif.

 

ART. V.

 

Bureau exécutif. — Dans l'intervalle de ses réunions, chacun des deux centres d'action est représenté par un Bureau exécutif.

 

Ce Bureau sert d'organe de liaison entre le Comité d'action et le Comité de défense. Il a notamment pour mandat d'assurer la permanence de leurs services en fournissant le plus rapidement possible tous renseignements utiles aux Comités et aux membres de la Ligue, en transmettant des avis, comptes rendus de Congrès cantonaux ou diocésains et communications diverses à la presse, enfin en publiant un bulletin spécial.

 

Il se compose, pour chaque centre, de deux ecclésiastiques membres du Comité d'action : le Directeur et le Sous-Directeur diocésain des Œuvres, et de deux laïques, membres du Comité de défense désignés par Mgr l'Archevêque. Ces membres réunis constituent le « Conseil permanent » de Mgr l'Archevêque pour l'ensemble des Œuvres diocésaines.

 

Dans chaque centre, un des deux ecclésiastiques du Bureau exécutif assiste aux réunions ordinaires du Comité de défense, et un des deux laïques à celles du Comité d'action.

 

 

II. — COMITÉ CANTONAL.

 

ART. VI.

 

Le Comité cantonal n'est autre que le Comité paroissial du chef-lieu de canton, auquel seront adjoints, s'il y a lieu, des représentants des Comités paroissiaux du même canton. Son Eminence est représentée au sein du Comité cantonal par M. l'Archiprêtre.

 

Le Président du Comité cantonal est un laïque nommé par M. l'Archiprêtre sur la présentation des Présidents paroissiaux du canton et soumis par lui à l'agrément du Comité diocésain. Ce Président peut être pris au dehors de la paroisse du chef-lieu de canton.

 

Le Président choisit parmi les membres du Comité cantonal un Vice-Président, un Secrétaire (de préférence un prêtre. généralement le vicaire de la paroisse du chef-lieu de canton) et un Trésorier (celui-ci est toujours un laïque).

 

Rouage intermédiaire entre le Comité diocésain et les Comités paroissiaux, le Comité cantonal transmet aux Comités paroissiaux les instructions du Comité diocésain et inversement il fait parvenir au Comité diocésain (par l'Intermédiaire du Directeur diocésain des Œuvres) tous les renseignements sur la fondation, le fonctionnement, les actes et les œuvres des Comités paroissiaux du canton.

 

Le Comité cantonal organise les réunions des Présidents paroissiaux du canton et les Congrès cantonaux.

 

 

III. — COMITÉ PAROISSIAL.

 

ART. VII.

 

Le Comité paroissial se compose de M. le Curé, représentant de Mgr l’Archevêque, d’un Président laïque, d'un Secrétaire et d'un Trésorier.

 

Le Président paroissial est nommé par le Comité diocésain sur la présentation de M. le Curé.

 

Si lu paroisse est importante, le Comité paroissial élit un Vice-Président et plusieurs Conseillers.

 

ART. VIII.

 

Adhérents. — Les Adhérents à la Ligue des Droits des catholiques sont groupés dans chaque paroisse sous la direction du Comité paroissial.

 

Le Comité paroissial enregistre les inscriptions et les démissions ; il prononce les radiations.

 

Les adhérents s'engagent :

1° A vivre en bons catholiques ;

2° A verser une cotisation annuelle minima de 0 fr.60 ;

3° A signaler toutes les atteintes portées à leurs droits de catholiques ;

4° A soutenir toutes les Œuvres Catholiques et plus spécialement celles de leur paroisse ;

5° A assister de préférence aux messes des hommes, là où elles sont possibles et aux réunions et Congrès de la Ligue.

 

ART. IX.

 

Chefs de quartier. — Les adhérents sont groupés par quartiers, sous la direction de chefs de quartier.

 

Chaque chef de quartier inscrit sur un carnet spécial (carnet de chef de quartier), les noms et adresses des adhérents qui forment son groupe.

Il les convoque aux réunions.

Il leur fait connaître les décisions prises par le Comité paroissial.

Il leur fait parvenir les publications de la Ligue.

 

ART. X.

 

Liste des adhérents. — Une fois par an, à la Toussaint, tous les chefs de quartier remettent au Président paroissial leur carnet.

 

Le Secrétaire dresse à l'aide de ces carnets une liste exacte des adhérents de la paroisse en double exemplaire. Il inscrit en tête de ces listes les membres composant le Comité paroissial (noms, adresses, fonctions).

 

L’un des exemplaires est gardé par le Comité paroissial, l'autre est envoyé au Comité diocésain (Par l’intermédiaire du Directeur des Œuvres).

 

ART. XI.

 

Cotisations. — Le Trésorier du Comité paroissial additionne de son côté les cotisations inscrites comme versées sur les carnets des chefs de quartier et en perçoit le montant.

 

 

Avant la fin de novembre, il envoie au Comité diocésain (Par l’intermédiaire du Directeur des Œuvres), 20 % de la somme totale des cotisations recueillies pendant l'année.

 

Ce 20 % ne porte que sur les cotisations et non sur les dons destinés aux œuvres de la Ligue dans la paroisse.

 

Le produit de ce 20 % des cotisations de tous les Comités paroissiaux est réparti entre les deux sections du Comité diocésain, suivant l'estimation que Monseigneur l'Archevêque fait de leurs besoins respectifs.

 

 

 

3° Réunions.

 

ART. XII.

 

Réunions paroissiales. — Le Comité paroissial réunit les chefs de quartier chaque lois qu'il le juge nécessaire, et les adhérents au moins deux fois par an.

 

ART. XIII.

 

Réunions cantonales. — Le Comité Cantonal organise chaque année un Congrès cantonal, auquel sont convoqués tous les adhérents du canton, tantôt dans une paroisse, tantôt dans une autre. Il invite le Comité diocésain qui s'y fait représenter.

 

ART. XIV.

 

Réunions diocésaines. — Le Comité diocésain réunit une fois par an les Présidents cantonaux.

 

Il organise tous les ans, dans une ville désignée par Mgr l'Archevêque, un Congrès diocésain auquel sont invités tous les adhérents.

 

 

 

4° Fête Patronale.

 

ART. XV.

 

La fête patronale de la Ligue des Droits des Catholiques est fixée au dimanche de la solennité de la Fête-Dieu.

 

 

 

5° Siège social de la Ligue.

 

ART. XVI

 

Le Siège Social de la Ligue est à Lyon, à l’Archevêché, 1, place de Fourvière. Les bureaux sont : à Lyon, place Saint-Jean, 2 ; à Saint-Etienne, rue Michelet, n° 25.

 

 

 

 

 

 

N.B. Après cette publication dans la Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 1918, pp. pp.97-103, l’annonce d’un Bulletin de la Ligue des Catholiques est publiée le 7 novembre 1919 avec le début d’une Lettre pastorale de l’Archevêque qui explicite cette organisation des catholiques dans le diocèse ; celle-ci sera publiée par extraits jusqu’en février 1920.

 

 

 

 

 

 

SEMAINE RELIGIEUSE DU DIOCESE DE LYON

 

(Bulletin de la « Ligue des Droits des Catholiques ».)

 

A NOS LECTEURS

____

 

Son Eminence le Cardinal Archevêque de Lyon a voulu que la Ligue des droits des Catholiques ait son BULLETIN : en voici le premier numéro. Le but de celle publication, réclamée depuis longtemps par tous ceux qui s’occupent d’œuvres, est de mettre entre les mains des prêtres et des catholiques d’action, une revue qui leur apporte, avec DES DIRECTIONS ET DES IDEES, DES ENSEIGNEMENTS PRATIQUES.

 

Sans doute, ainsi que son titre l'indique, elle sera d'abord le BULLETIN DE LA LIGUE DES CATHOLIQUES. La Ligue compte, à l'heure actuelle dans le diocèse, environ vingt mille membres. Mais de tous côtés et à chaque instant, MM les Curés demandent : « Que faut-il lui faire faire ? Si nous avions un travail précis à lui confier, nous verrions sûrement s'accroître le nombre des adhérents. » Nous répondons : Le premier travail à faire c'est l'organisation : avant d'agir, il faut être. Les groupements existant dans la plupart des paroisses, le Bulletin sera le porte-parole de Son Eminence auprès des Ligueurs ; il leur dira ce qu'il faut faire, et comment : et puisque nos droits, non seulement sont menacés, mais ont été violés, et, en dépit de la guerre, restent méconnus, il indiquera de quelle façon nous pourrons les faire respecter.

 

Nous voudrions qu'il fût encore autre chose. La Ligue, on le sait, possède à côté d'un Comité de défense, un Comité d’action qui comprend cinq commissions embrassant à peu près toutes les œuvres diocésaines : 1° Œuvres de religion et de piété ; 2° Œuvres d'enseignement et d’éducation ; 3° Œuvres de persévérance : patronages, cercles, etc. ; 4° Œuvres charitables et sociales ; 5° Œuvres de presse et de propagande.

 

Selon les besoins de l'actualité, nous étudierons les œuvres appartenant à chacune de ces sections. On aura ainsi cinq chapitres sous lesquels nous grouperons tout ce qui intéresse la vie de nos œuvres paroissiales et diocésaines, nous signalerons les initiatives intéressantes prises chez nous ou dans d'autres diocèses ; en un mot nous ferons du Bulletin de la Ligue un BULLETIN DES ŒUVRES.

 

Dès lors, il devient superflu d’ajouter que cette revue de directions, d'informations et d'action ne touchera aux questions politiques que dans la mesure où celles-ci intéressent les droits des Catholiques. Une seule politique : celle du Christ. Par contre, nous donnerons aux questions sociales une place de choix : les problèmes qu'elles soulèvent sont si nombreux et si graves qu'une telle place s'impose.

 

Enfin, nous demandons très instamment que le Bulletin non seulement soit lu par un grand nombre de catholiques, mais devienne l'œuvre de tous. On parle beaucoup de coopératives. Que le Bulletin soit une coopérative d'idées, une mise en commun des initiatives prises et des efforts tentés par tous ceux qui se sont voués à l'action catholique. Nous n'avons pas la prétention de croire que du premier coup, ce Bulletin réalisera parfaitement ce programme ; les débuts seront sûrement marqués par des hésitations, des faux-pas peut-être ! Nous remercions d'avance ceux qui en toute simplicité, nous communiquerons remarques et critiques. Nous promettons d'en tenir compte dans la plus large mesure possible, le Bulletin n'ayant qu'un désir : être utile.