donation des
églises de Oingt, Bois, Légny
1079
Que soit connu de
tous nos successeurs que Faucon de Oingt, son fils et sa fille, Bérard et son
fils, Umbert, et Guichard son frère, ont donné à Dieu et à Saint-Martin de
Savigny, à l’abbé et aux moines qui y vivent, tant présents que futurs, la
chapelle du haut du château, à savoir celle de Oingt, avec toutes ses
dépendances : puisque Umfred leur aïeul la possédait en tout bien et toute
liberté, et que Fouchier Vulpeta la tenait de Umfred en tout bien et toute
liberté.
Et ce que cette
chapelle reçut en plus après cet héritage, ils l’ont pareillement donné, et ce
que ces moines auront acquis tant dans cette chapelle que dans les autres
chapelles que ces mêmes frères ont donné de la même manière à Dieu et à
Saint-Martin, pareillement ils l’ont concédé, à savoir dans l’église de Bois et
toutes ses dépendances et dans l’église de Légny ; lesquelles par cette
donation et ce pacte les frères cités ont apportées ensemble à perpétuité à
Dieu et à Saint-Martin et aux moines de Savigny.
Et ces frères et
les autres suivaient l’approbation d’Artaud, comte de Forez, faite de son
vivant, quand il donnait à Dieu et à Saint-Martin et aux saints ce qu’ils
tenaient en franc-alleu dans son fief, selon sa volonté, sauf l’église de Légny
avec toutes ses dépendances qui relevait de leur propre aleu.
De plus Faucon a
donné à ces moines pour toujours, dans ses forêts, le bois pour le chauffage et
pour la clôture et pour tous modes de construction, et permis que leurs porcs puissent toujours paître
et courir dans ces forêts sans panage.
Pareillement nous
voulons que soit connu que les frères cités ont fait ce don à Dieu et à
Saint-Martin et à l’abbé Dalmas, et aux moines dans le chapitre de
Savigny ; Raynard, étant à ce moment-là chancelier, s’occupant
personnellement de cela avec beaucoup de sueur, avait préparé cette réunion des
biens à travers de nombreuses entrevues et de grandes contributions.
Approuvent et
corroborent cette charte tous ceux qui sont ci-dessous nommés :
S. de Guillaume
comte fils d’Artaud,
Faucon et son
épouse,
Bérard et son épouse,
Umbert,
Guichard,
Gausmar,
Jarenton,
Hugues,
Theotgrinus.
Actés en la
solennité de saint Nicolas, vendredi et jeudi, Henri régnant, Jubin remplissant
la charge pastorale de Lyon, en l’année du Seigneur mille soixante dix neuf,
indiction 2, épacte 26.
Si quelqu’un osait
violer cette charte, qu’il soit soumis à la condamnation perpétuelle
d’excommunication.
Ecrits le mardi de
la main de Guibert, chancelier
NOTES
melius
et liberius :
traduit ici « en tout bien et
toute liberté »,
c’est-à-dire de manière incontestable
pasnatio : traduit ici panage : redevance payée en contrepartie de la pâture des
porcs dans les bois (voir définition
du CNRTL, voir MONFRIN Jacques, 2005, Novum Glossarium Mediae Latinitatis :
pasnaticum)
alleu ou franc-alleu : propriété acquise par
héritage et libre de toute obligation ou redevance
(voir définition du CNRTL)
fief :
bien concédé
par un seigneur à un vassal en échange d'obligations de fidélité mutuelle, de
protection de la part du seigneur, de services de la part du vassal (voir définition du CNRTL)
actés : lors des
fêtes de la Saint-Nicolas, le jeudi et le vendredi, le 6 décembre étant un
samedi, et consignés par écrit le mardi 9 (voir calendrier
1079)
TEXTE LATIN
-
LA
MURE Jean Marie (de), 1860, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez. Preuves fondamentales, publié par R.de
Chantelauze, manuscrit de 1675, tome
3
-
Cartulaire de l'Abbaye de Savigny. Suivi du Petit cartulaire de l'Abbaye
d'Ainay, publié par Auguste Bernard
en 1853, charte
n°757
- TELMA,
Chartae Galliae, charte n°220083,
mis à la date du 6 décembre 1079
DOCUMENTS
- LA MURE Jean Marie
(de), 1860, Histoire
des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, publié par R.de
Chantelauze, manuscrit de 1675, tome
1 (voir note
de la page 105 sur la confusion entre Leigneux et Légny