Jean Papon
1868-1924
Oeuvre catholique de Protection et de Secours
La Charité lyonnaise
Oeuvre de secours aux jeunes tuberculeuses
Jean PAPON naît à Tarare en 1868.
Après des études au séminaire de
Saint-Sulpice interrompues par la tuberculose, il est ordonné prêtre à Paris en
1893.
Il devient aumônier d’une maison
d’éducation des jeunes filles, la Pension
L’Hormat aux Maisons Neuves à Villeurbanne dans
le diocèse de Grenoble.
En 1897 il est nommé vicaire à
Sainte-Foy-les Lyon puis en 1898 à la Primatiale Saint-Jean.
En 1903, à la demande des religieuses
expulsées, il assure la direction de la Pension
L’Hormat jusqu’en 1916, ainsi qu’à partir de 1905
de l’école Saint-Eusèbe qui lui était adjointe.
La santé de l’abbé PAPON se dégrade de
plus en plus ; il doit se reposer ; après plusieurs récidives, en
1924 il est transporté au Clos
Saint-Joseph où il décède.
Il est surtout connu pour les œuvres
qu’il a fondées et dirigées :
Oeuvre catholique de Protection et de Secours
Pour remédier aux problèmes sociaux
qu’il constate dans sa paroisse, en 1899 il fonde l’Œuvre catholique de Protection et de Secours qui veut s’adresser à toutes les personnes en difficulté :
sans-abri, malades, indigents, chômeurs, jeunes filles isolées, etc., dans une
volonté d’ouverture d’esprit et de témoignage :
Si libérale
qu’elle soit dans son accueil, (l’Œuvre) n’en doit pas moins rester toujours
catholique dans son esprit et revendiquer hautement le droit de puiser ses
inspirations à la source même de toute charité, dans le Cœur de Notre-Seigneur
Jésus-Christ.
A une époque riche en initiatives de ce
type (Œuvre de protection de la jeune
fille, Hospitalités de nuit, Bureau des Patrons catholiques…), celle-ci a
l’originalité de coordonner un large éventail de services sociaux :
renseignement, secours alimentaire, hospitalisation provisoire, vestiaire, aide
aux démarches, placement, rapatriement, hébergement d’urgence, hébergement
provisoire… Dépassant rapidement les limites paroissiales, ces services vont
s’adresser au plus grand nombre et progressivement se structurer et se
restructurer. Un bureau central, domicilié 5 place Saint-Jean puis 1
avenue du Doyenné, coordonne tous ces services.
- Office de la charité : au 1 de la montée du Chemin-Neuf
sont servis des repas deux fois par jour.
-
Vestiaire : au 2 rue Tramassac des vêtements de rechange sont chaque jour
distribués.
-
Service d’hospitalisation provisoire :
au 1 de la montée du Chemin-Neuf ce service permet aux indigents d’accéder aux
soins gratuits en hôpital.
-
Service de rapatriement : ce
service aide à revenir chez eux ceux qui sont venus chercher sans succès du
travail sur Lyon.
-
Service de secours
extraordinaires : ce sont des aides d’urgence dont les cas sont signalés
aux donateurs de l’Œuvre.
-
Hospitalité pour hommes : c’est
un hébergement provisoire au 2 rue Tramassac.
-
Hospitalité pour femmes : c’est
un hébergement provisoire au 21 quai de l’Archevêché.
-
Maison de la famille
Saint-Jean : établie en 1903 au 18 quai de l’Archevêché, cette maison est
une pension de famille pour jeunes filles.
-
Maison de famille Saint-Martin :
au 16 rue du Plat, cette maison accueille des personnes qui ont perdu leur
emploi.
-
Maison de famille Saint-Joseph :
établie au 1 rue Tramassac, cette maison accueille les jeunes filles employées
des postes, télégraphes et téléphones.
-
Œuvre du travail à domicile pour les
femmes : au 18 quai de l’Archevêché est domicilié
ce bureau de placement.
-
Ouvroir de Marie-Immaculée : au 1
rue Tramassac puis 18 quai de l’Archevêché un atelier
de lingerie est tenu par des jeunes filles.
- Office d’Assistance par le Travail : cet office donne du travail de manière temporaire
à des personnes en situation précaire avant qu’elles ne trouvent un emploi plus
stable ; il se compose de plusieurs ateliers dont une imprimerie au 22
quai de l’Archevêché (actuel quai Romain-Rolland) ; il est géré de manière
autonome par rapport à l’Œuvre.
La
Charité lyonnaise
En 1902 est créé au 7 avenue de
l’Archevêché (actuel avenue Adolphe
Max) un périodique, La Charité lyonnaise, avec comme sous-titre Bulletin de l’Oeuvre catholique de Protection et de Secours et Revue des
questions d’assistance, qui devient
en 1903 Bulletin des œuvres lyonnaises et
Revue des questions philanthopiques pour mieux répondre au projet éditorial
initial qui était d’être :
… non point
seulement comme le bulletin d’une Œuvre particulière mais encore une Revue ouverte
avec l’esprit le plus libéral à tous les travaux, à toutes les communications
dont les œuvres de lyon jugeraient à propos de l’honorer. Ne semblait-il pas
bon et utile en effet de mettre à la disposition de nos nombreuses institutions
de bienfaisance, d’assistance mutuelle, de patronage social, un organe de
publicité qui leur permit sans aucune redevance onéreuse pour leur budget, sans
aucune affiliation compromettante pour leur autonomie, dans une mesure
librement déterminée par leurs directions respectives de mieux se faire
connaître du public charitable et de mieux se connaître mutuellement
elles-mêmes ?
(1903, n°1)
Ce périodique comporte à chaque
livraison une étude approfondie sur une question d’assistance sociale, une
monographie d’œuvre, une chronique des autres œuvres lyonnaises, une chronique
des œuvres françaises, une chronique étrangère (congrès, initiaves, lois) et
une bibliographie sur les questions philanthropiques. Il donne aussi les textes
législatifs, nombreux à cette époque, relatifs à l’organisation du travail et
de la protection sociale. Il est imprimé dans un atelier de l’Oeuvre dont le gérant est Louis Grosjean. Interrompu dix huit mois, il ne paraît plus après 1905.
Toutes ces initiatives, financées par
la générosité publique, destinées aux personnes qui ne sont pas prises en
charge par ailleurs (bureaux de bienfaisance des municipalités, mutuelles,
etc.) auront des difficultés à se maintenir durablement.
Aussi, pour s’occuper de ces
institutions l’abbé PAPON fonde-t-il, au moment où les congrégations
religieuses viennent d’être interdites en France, un institut religieux
féminin, Les Petites Auxiliaires du Cœur
Immaculé de Marie, que certains appelleront les « paponnettes ».
Oeuvre de secours aux jeunes tuberculeuses
En 1906 il fonde l’Œuvre de secours aux jeunes tuberculeuses avec une maison d’accueil 11 rue des Macchabées à Lyon, qui, suite
aux craintes de contagion émises par le voisinage, n’accueillera en fait que
des convalescentes. Les jeunes malades seront hébergées à L’Hospice Notre-Dame de Lourdes fondé à l’Etoile d’Alaï (actuelle
rue abbé Papon) et, en 1910, un sanatorium
est ouvert au Clos Saint-Joseph
à Saint-Genis-L’Argentière.
A partir de 1912 les différentes œuvres
rencontrent de plus en plus de difficultés de gestion. Ainsi vont bientôt
cesser toute activité l’Office d’assistance par le travail pour les hommes,
l’Office de charité, le Service d’hospitalisation, le Bureau de
renseignement ; l’œuvre du travail à domicile pour les femmes est
transmise à la paroisse du saint-Nom-de-Jésus ; les maisons familiales
Saint-Jean et saint-Joseph ferment à l’entrée en guerre. Demeurent les deux
maisons de l’Oeuvre de secours aux jeunes tuberculeuses.
DOCUMENTS
- Semaine
religieuse du diocèse de Lyon, 1924, pp.353-357,
370-373, 386-389, 404-406
- Revue La
Charité lyonnaise (1902-1905)
- PIRAT Yvonne, 1957, L’abbé
Papon, 1868-1924, un apôtre de grande classe
g.decourt