musée du diocèse de lyon

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bulle du pape Pascal II à l’abbé d’Ainay

1107

 

 

 

 

 

Pascal, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu,

au bien-aimé fils Gaucerand, abbé du monastère d’Ainay, et à ses successeurs régulièrement mis en place pour toujours.

 

 

Nous ne perdons pas de vue que nous avons été promu à ce siège apostolique par la volonté de Dieu avec, pour devoir, de développer avec son aide la religion et nous consacrer à la protection de ses serviteurs.

 

Consentant donc à tes justes demandes, bien-aimé dans le Seigneur abbé Gaucerand, qui gouvernes par l’autorité divine le monastère du bienheureux Martin d’Ainay, nous dressons contre la méchanceté d’hommes dépravés l'autorité du siège apostolique.

 

En effet nous reconnaissons vôtres l'église de Saint-Jean, que Guy, évêque de Genève, vous a donnée en son diocèse, ainsi que l’église Saint-Romain d’Ayent dans le diocèse Sion, comme l’église d’Yssingeaux dans le diocèse du Puy-en-Velay, qui vous ont été données par les évêques Adhémar et Ponce, avec leurs dépendances.

 

Et tout ce que votre monastère possède au jour d’aujourd’hui de manière légale et pacifique par concession des pontifes, par libéralité des princes, ou par offrande des fidèles, depuis le jour où nous avons consacré avec l’aide du Seigneur votre église.

 

Et ce qui pourra être obtenu dans le futur par la générosité du Seigneur, de manière juste et canonique, vous demeure fermement et entièrement acquis à vous et vos successeurs.

 

Nous décrétons donc qu’il ne sera permis à absolument personne, ni d’enlever les possessions de ce couvent, ni de les détenir après les avoir enlever, ni de les revendiquer injustement à son usage une fois données, ni de les diminuer, ni d’importuner de tourments inconsidérés ; mais que toutes ces possessions resteront intégralement à disposition de ceux pour l’entretien et le gouvernement desquels elles ont été données, quel qu’usage futur ils veuillent en faire, dans la limite de la déférence canonique due à l’archevêque de Lyon.

 

Si donc à l’avenir, une personne, ecclésiastique ou laïque, connaissant le texte de notre décret, essayait d’y contrevenir, si elle ne s’amende pas de façon appropriée après deux ou trois avertissements, qu’elle soit privée de toute dignité de pouvoir et d’honneur, qu’elle sache qu’elle se trouve sous le coup du jugement de Dieu pour l’injustice commise, qu’elle soit privée du très saint corps et du sang de notre Dieu et Seigneur Rédempteur Jésus-Christ, et qu’au jugement dernier elle soit soumise à une stricte punition.

 

Que la paix de notre Seigneur Jésus Christ soit à tous ceux qui conservent en ce lieu des biens justement acquis, qu’ils reçoivent ici-bas le fruit de leur bonne action et qu’ils trouvent auprès du Juge strict la récompense de la paix éternelle.

 

Amen, amen, amen.

 

 

Moi Pascal, évêque de l'Eglise catholique.

 

 

Donné à Beaune, de la main de Jean, diacre de la Sainte Eglise Romaine, cardinal, bibliothécaire.

 

Le 2 des ides de février, indiction XV, année MCVI après l’incarnation de notre Seigneur, et VIII du pontificat du seigneur pape Pascal II.

 

 

 

NOTES

 

 

II id.februari : les ides de février étant le 13, deux jours auparavant = le 12

Indictione XV : l’indiction étant une période 15 années à compter de l’an 312, 312+(15x52=) +15= 1107

Incarnationis dominiçe anno MoCoVoIo : sans doute une erreur

Pontificatus domni Paschali II pape VIII : Pascal II ayant été élu pape en 1099, la 8ème année de son pontificat est 1107

 

 

 

DOCUMENTS

 

-      Texte latin CNRS, Telma

 

-      voir notice sur l’abbaye d’Ainay