Louis Antoine Pavy
1805-1866
Louis Antoine PAVY naît à Roanne en 1805.
Il suit les cours à la Manécanterie Saint-Jean à Lyon, puis
au séminaire de L’Argentière, avant d’entrer au Séminaire Saint-Irénée.
En 1829 il est ordonné prêtre.
Il est nommé vicaire à la paroisse de Saint-Romain-de-Popey
puis à celle de Saint-Bonaventure à Lyon. Il écrit alors sur les recluseries,
les Cordeliers…
En 1837 il est nommé professeur d’histoire ecclésiastique à
la Faculté (d’Etat) de théologie de Lyon. En 1842 il en devient doyen.
En 1846 il est nommé évêque d’Alger par l’Etat et Rome, et sacré
en la Primatiale Saint-Jean.
Il structure son diocèse en fondant un Grand Séminaire
confié aux Lazaristes, un Petit Séminaire à Saint-Eugène, en instituant plus de
cent cinquante paroisses, le synode diocésain, la caisse de retraite du clergé,
etc. Il fait venir plusieurs congrégations religieuses pour l’enseignement (par
exemple les Frères des Ecoles chrétiennes) et l’aide sociale (par exemple les
Sœurs du Bon-Secours, Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul).
En 1846 il érige en abbaye la Trappe de Staouëli.
En 1849 il publie le premier catéchisme du diocèse.
En 1850, il bénit la
première chapelle de Notre-Dame du Salut de Santa-Cruz à Oran.
En 1852 il obtient l’institution de trois vicariats
généraux : à Constantine avec son frère Léon Claude, Oran avec l’abbé
Comte-Calixte et Alger avec l’abbé Suchet du diocèse de Lyon arrivé en Algérie
en 1839.
Il réside à partir de cette date au Petit Séminaire dont il
prend la direction.
En 1853 il prononce en la cathédrale d'Alger
un sermon de Carême sur les relations entre l'Islam (Mahométisme) et
Jésus-Christ, auquel il est fait souvent référence dans le siècle suivant. Il
présente Mahomet et sa religion, en fait la critique point par point, en
explique le succès pour indiquer la manière de l’endiguer : c’est la
conversion et le bon exemple des colons qui influenceront les indigènes et les
détourneront du mahométisme.
Après la promulgation du dogme de l'Immaculée Conception, le 8 décembre 1854, il projette
la construction de la basilique Notre-Dame d’Afrique à Alger. Il achète un
terrain sur lequel il fait construire une chapelle.
En 1858 commencent les travaux de la basilique à
l’emplacement de la chapelle. C’est en 1872 qu’ils s’achèveront et la basilique
sera bénie par son successeur Mgr Lavigerie.
En 1858 il publie une histoire volumineuse de l’Algérie.
En 1860 il envoie une lettre de félicitation à l’Emir
Abd-el-Kader pour son soutien aux chrétiens de Syrie où lui-même réside.
En 1863 il envoie une lettre aux curés d’Algérie pour être
lue en chaire, à propos du projet de Napoléon III sur la « propriété arabe » et de sa lettre
au Gouverneur général de l’Algérie où il écrit : « l’Algérie n’est pas une colonie proprement
dite, mais un royaume arabe. Les indigènes
ont, comme les colons, un droit égal à ma protection, et je suis aussi bien
l’Empereur des Arabes que l’Empereur des Français » :
Après tout, Dieu, ne faisant pas les choses à moitié, n’a
pas ressuscité d’une tombe douze fois séculaire la foi de Cyprien, d’Augustin
et de Fulgence, pour la replonger, après trente-deux années de gloire, de
dévouement, de sacrifices et d’efforts de tous genres dans la nuit de la
barbarie, et enfin, la France voudra faire comme Dieu et ne pas avoir versé sur
le sol algérien le sang des braves par torrents, son or par milliards, la sueur
des colons, l’influence de ses capitaux et les premiers feux de la civilisation,
pour les délaisser, un jour, entre les mains de ceux qui, pendant douze
siècles, avaient été la terreur et le fléau de la Chrétienté.
(PAVY,
Lettre aux curés, 13 février 1863)
En 1866 il parvient à faire transformer les vicariats
généraux d’Oran et de Constantine en diocèses.
Il laisse plusieurs écrits, entre autres sur le célibat des
prêtres, la famille, la propriété, la souveraineté temporelle du Pape.
Il meurt en 1866 à Saint-Eugène.
OUVRAGES
-
1836, Anselme
et Thomas de Cantorbery, primats d'Angleterre, à Lyon,
Revue du lyonnais
-
1860,
Esquisse
d’un traité sur la souveraineté temporelle du Pape
-
1862,
Appel de Mgr
L.-A.-A. Pavy, évêque d'Alger, en faveur de la chapelle de Notre-Dame
d'Afrique… ou Histoire de Notre-Dame d'Afrique.
Appel…
-
1875, Affranchissement
des esclaves, publié
en réponse à MM. Louis Blanc, Germain Casse, Jules Simon, etc.
(ceux-ci
reprochaient le rôle de l’Eglise dans l’esclavage ; son frère Louis Claude
publie ses notes de cours lorsqu’il enseignait
l’histoire ecclésiastique à la Faculté de théologie de Lyon de 1837 à 1846)
-
1875, Les recluseries
(édition par son frère de son projet de
livre écrit avant qu’il ne fût nommé à la Faculté de
théologie de Lyon en 1837)
DOCUMENTS
- PAVY Louis
Antoine, 1836, Les Grands cordeliers de Lyon, Revue du Lyonnais, pp.134-160
-
Revue du Lyonnais, pp.177-192
-
1863 Statistique et documents
relatifs au Sénatus-consulte sur la propriété
arabe
- 1866, L’Echo de Fourvière,
nécrologie
- PAVY Louis Antoine,
1853, Discours
prononcé dans la cathédrale d’Alger sur le Mahométisme, in MIGNE JP, 1856, Collection
intégrale et universelle des orateurs sacrés,
Volume 84,
col.1257-1287
- MIGNE Jacques Paul,
1856, Collection
intégrale et universelle des orateurs sacrés, Volume
84, Notice
sur Mgr Pavy. Mandements, instructions, lettres pastorales et discours de Mgr
Pavy, col.1031-1294
- PAVY Louis-Claude, 1870, Mgr
Pavy, sa vie et ses œuvres, ou la nouvelle Eglise d’Afrique
- TEISSIER Mgr, 2004, Conférence sur
l’Emir et les chrétiens
-
MAVAL Geneviève, 2006, La
question de la pluralité des religions en Algérie, examinée dans quelques-unes
des Œuvres de Mgr Louis Antoine Pavy évêque d'Alger (1846-1866)
-
Site International des Missionnaires d'Afrique.
Pères Blancs, Notre-Dame
d’Afrique
g.decourt