Philippe de Savoie
1207-1285
Philippe,
de la Maison de Savoie, naît en 1207 à Aiguebelle. Son frère aîné, Amédée IV, est
comte de Savoie ; un autre, Thomas, devient par son mariage comte de
Flandre. D’autres frères ont des charges ecclésiastiques.
Lui-même
possède de nombreux bénéfices ecclésiastiques en France, en Angleterre, en
Flandre. Doyen de Vienne, il devient évêque de Valence en 1241. Il n’a reçu que
les ordres mineurs et ne peut donc assurer les offices religieux.
En
1246, tout en gardant l’évêché de Valence, il est nommé au siège de Lyon par le
pape Innocent IV dont il a sécurisé le voyage depuis l’Italie pour venir
présider le Concile œcuménique de 1245 à Lyon. En raison de son statut
ecclésiastique, il porte le titre de « Philippus, divina miseratione prime Lugdunensis
ecclesie electus »
et non d’archevêque : il ne peut tenir son rang dans les cérémonies religieuses
qui sont alors, la plupart du temps, présidées par le Pape, comme lors de la
consécration du maître-autel de la cathédrale. Celui-ci lui accorde dispense
pour conserver tous ses bénéfices ecclésiastiques, même ceux qu’ils possèdent
dans le diocèse, sans doute en compensation des frais de protection de la
papauté.
L’indépendance
de la ville de Lyon par rapport à l’Empire et au Royaume de France, la présence
du Pape qui réside à Lyon de 1245 à 1251, ses relations familiales avec
plusieurs cours européennes, lui donnent l’occasion de jouer un rôle
diplomatique, en particulier avec les pays où il possède des biens.
Il
favorise l’installation de la Maison de Savoie dans la Cité épiscopale et
l’élection en 1247 de sa sœur comme Abbesse de l’Abbaye de Saint-Pierre ;
il s’appuie aussi sur les chanoines d’origine dauphinoise.
Il
accorde le « droit de sépulture » à l’Ordre des Frères prêcheurs, en
conflit alors avec le clergé local. Il permet l’installation dans le quartier
Saint-Vincent, hors des remparts de Lyon, des Ermites de saint Augustin.
En
1263, le nouveau pape Urbain IV subordonne la conservation de ses bénéfices à
son ordination comme sous-diacre. Philippe temporise : en 1264 son frère
Pierre le désigne par testament comme son héritier. En 1267 le nouveau pape
Clément IV met en demeure Philippe d’être ordonné sous-diacre sauf à perdre
tous ses bénéfices, et prêtre pour pouvoir rester à l'archevêché de Lyon. En
fin de compte, le Pape rend effective la suspension de Philippe le 5 mai 1267.
Celui-ci renonce au siège épiscopal le 26 juillet 1267. Peu de temps après, il
épouse Alix de Bourgogne et succède, en 1268, à son frère comme comte de
Savoie.
Il
meurt en 1285 dans le Bugey.
DOCUMENTS
- PERICAUD Antoine,
1855, Philippe de
Savoye archevêque élu de Lyon
- GALLAND Bruno, 1988, Un
Savoyard sur le siège de Lyon au XIIIe siècle : Philippe de Savoie, Bibliothèque de l'Ecole des Chartes,
146/1, pp.31-67
- site des Savoyards
de Lyon
g.decourt