fête de
saint Pothin
2 juin
Propre
de Lyon de 1932
Oraison
Dieu tout-puissant, qui as illuminé par la prédication
du bienheureux Pothin, ton martyr et notre pontife, et par le courage de ses
compagnons, nos pères pris dans les ténèbres et l’ombre de la mort :
accorde nous, nous te le demandons, que, nous souvenant toujours de tels
bienfaits, nous montrions sans cesse par nos œuvres la foi que nous professons.
Lectures :
I Thess 2/1-13, Marc 16/15-18
Prose
Heureuse cité de
Lyon,
riche de tant de martyrs,
qu’infinie soit cette fête
dédiée à tes pères.
Rendant un culte à
plusieurs divinités,
tu ignorais la vraie Divinité ;
écoute, docile, Pothin,
tu profiteras de la lumière.
Il paraît en évêque,
fait fuir les dieux de leurs autels sacrilèges,
plante la croix,
arrose la foi à la sueur de son front.
Le gouverneur
devient furieux,
et ordonne de jeter les saints au cachot ;
tandis qu’on les charge de chaînes,
ils se réjouissent de les porter.
Une haine aveugle
accuse
les saints de crimes inventés ;
calomnie écrasée
par les discours d’Epagathe.
Bientôt au tribunal
est traîné l’évêque,
affaibli par la vieillesse ;
il est renversé à coups de pied et de poing,
mais son esprit demeure immobile.
La mort du guide fait
le salut du troupeau ;
régnant au firmament, il vit pour les siens ;
ceux qu’une malheureuse crainte avait vaincus
se relèvent pour de nouveaux combats.
Sanctus, Maturus, Attale,
noms chers à Lyon
vainquent avec force chaque atrocité
que le diable ramène.
Ils sont labourés
par des dents dures,
les flammes pénètrent leurs membres,
et déjà il ne reste plus de place
pour de nouvelles blessures ;
Après les bêtes,
les prisons infectes,
les coups de fouet répétés,
un siège embrasé consume lentement
les corps des martyrs.
Pontique, frêle
enfant,
donne des signes admirables de constance :
ainsi sont faits pour la victoire
le vieillard et l’adolescent.
Blandine plus forte
que les hommes,
est amenée, pauvre esclave ;
quoique du sexe faible,
elle est appelée mère des martyrs.
Et nous,
invincibles athlètes,
nous sommes votre postérité ;
saints soient vos descendants grâce à vous
et ferme dans la foi la cité.
Hymne
de Vêpres
Brille pour toi,
Lyon, ce jour où,
empli de Dieu, Pothin, père et pasteur,
et ses compagnons ont triomphé en mourant.
Un funeste
gouverneur accuse les saints de tout.
Le jeune Vettius, dans une longue et docte plaidoirie,
disculpe les fidèles du crime.
Pothin, affaibli
par la maladie et courbé par les ans,
le soldat le mène au tribunal.
A bout de forces,
l’image d’une mort imminente le fortifie.
Il se tient debout,
héraut du Christ et témoin de la foi.
Sous les coups de pieds et de poings, sous une grêle
de pierres, il tombe.
Mais son esprit
séparé s’élève aux séjours des cieux.
Attalus, Sanctus, Biblias, Maturus,
après les bêtes, les nerfs de bœufs, le siège ardent,
rendent au Christ leurs corps de mille tortures déchirés.
Bien plus, pour que
rien ne manque à ce triomphe sacré,
ceux qui étaient tombés vaincus par la peur, se lèvent.
Des femmes vont au
combat, et même le petit Ponticus.
Décorée du titre de
Mère des martyrs, plusieurs fois victorieuse,
pour continuer d’enfanter une nouvelle postérité,
reste encore vivante Blandine.
Elle rend visible le
Christ, attachée au poteau.
Lacérée par les
cornes d’un taureau furieux, elle est enfin égorgée par une épée impie,
vierge offerte en
victime.
Louange infinie au
Père. Infinie au Fils.
Louange égale à
toi, de l’un et l’autre le Souffle.
Vous qui permettez
que le sang précieux garde à jamais la ville.