musée du diocèse de lyon

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Prieuré de Poulieu

1150

 

 

 

 

 

Sans doute une église dédiée à saint Laurent est-elle construite sur la commune actuelle de Saint-Laurent-de-Mure dès le Vème siècle en dépendance de l’abbaye Saint-André-le-Bas de Vienne qui aurait pu la concéder vers 975 à l’archevêque de Lyon ou à un comte de Forez.

 

Vers 1143-1147 l’église dépend de l’abbaye d’Ainay.

 

En 1150 l’abbaye d’Ainay fonde au lieu-dit Poulieu un prieuré, dédié à sainte Marie, composé de quelques moines chargés de défricher et mettre en culture les terres.

 

En 1225 le prieur nomme les curés des églises de Saint-Laurent, Saint-Bonnet, Grenay, Colombier, Savigneux et Arcieu, et perçoit la dîme.

 

En 1251 le prieuré est réuni avec l’abbaye et l’abbé en devient prieur sans y résider : il est « sieur de Poulieu ».

 

De 1282 à 1355 Dauphiné et Savoie sont en rivalité, et l’abbaye d’Ainay doit fait valoir ses droits sur Poulieu, car le prieuré constitue l’une des principales ressources de l’abbaye, avec celui de Chazay, tant pour la nourriture que pour les revenus. A certaines périodes, comme entre 1320 et 1380 c’est le curé de Saint-Laurent qui administre au nom de l’abbaye.

 

En 1312 Lyon entre dans le Royaume de France.

 

En 1327 le prieuré est pillé par les soldats du Dauphiné.

 

En 1348 sévit la peste.

 

En 1349 le Dauphiné entre dans le Royaume de France, sous l’autorité du fils du roi, le « Dauphin », qui, pour affirmer son autorité, fait construire un château fort à Poulieu.

 

En 1379 l’église prieurale est jugée en état de délabrement.

 

Au XVème siècle, le prieuré est mis en fermage.

 

En 1430, en pleine Guerre de Cent Ans, des « Tards-Venus » espagnols le pillent.

 

En 1480 le prieuré est pillé par les soldats du Dauphiné.

 

Entre 1484 et 1488 le prieuré est reconstruit en château de plaisance par Théodore de Terrail, abbé d’Ainay. Il reste une tour de cette époque.

 

En 1557 et 1562 le prieuré est saccagé par les troupes calvinistes.

 

Poulieu perd son importance au profit de l’église paroissiale.

 

En 1604 des terres sont vendues.

 

En 1650 le château est loué.

 

En 1670 Camille de Neuville, archevêque de Lyon et abbé d’Ainay, restaure la chapelle.

 

En 1684-1685 a lieu la sécularisation de l’abbaye d’Ainay.

 

En 1713 le château est vendu.

 

En 1728 la seigneurie du lieu est cédée.

 

 

Fondé au milieu du XIIè siècle par l’abbaye de Saint-Martin d’Ainay sur un territoire depuis longtemps possédé par l’Eglise, le prieuré Sainte-Marie s’installe à Poulieu. Fortement impliqué dans le village et ceux alentours, il est à la fois une structure religieuse, économique et politique. Il est un rouage d’Ainay dans sa seigneurie, l’aidant à développer sa volonté de retrait du monde, à lui apporter les produits et redevances nécessaires à son service, et en étant enfin un utile relais de son administration. Dès le milieu du XIIIè siècle cette structure originale s’était sclérosée, et dès le début de XIVè siècle sa mutation lui avait enlevé sa destination primitive. En effet, sa destruction a amené la perte de sa conventualité et sa transformation en une exploitation agricole, vite gérée par des laïcs. Par la suite, le prieuré garde son statut de centre de châtellenie, plus administrative et économique que juridique. La location, puis la vente du château construit en 1480, doublée de la vente de la seigneurie achèvent de faire basculer le prieuré dans le giron laïc, encouragé en cela par la sécularisation puis l’extinction de l’abbaye qui l’avait fondé.

(MONTCHAL, p.64)

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      Cartulaire de l’abbaye de Saint-André-le-Bas

 

-      MONTCHAL Jérôme, 1997, Les moines au village : le prieuré de Poulieu du XIIè au XVIIè siècle

 

-      Sites casadéens

 

-      Mairie de Saint-Laurent-de-Mure

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