prière eucharistique
1970
Seigneur,
Nous voudrions venir vers toi, et
nous venons vers toi, timidement.
Nous voudrions te rendre grâce et nous te rendons grâce maladroitement.
Nous voudrions te glorifier et
nous te glorifions parfois.
Aujourd'hui nous nous demandons : es-tu notre Dieu ?
Tu sembles te cacher,
Seigneur, derrière un voile obscur
Mais ce rayon qui nous éclaire
Ce voile qui s'ouvre et se
referme,
N'est-ce pas un mirage ?
Pourtant nous le sentons,
Tu peux être celui qui donnera un sens à notre vie,
Mais quel sens ?
Autant nous t'acceptons dans nos joies,
Autant nous te refusons dans nos peines,
Nous le savons, nos peines ne sont qu'instants de découragement ;
Mais viendra le jour,
Où notre confiance nous donnera le courage de
toujours espérer
Alors nos peines n'auront aucune raison d’être, et nous proclamerons :
Tu es notre seul Dieu
Tu étais avant toute existence,
Tu demeures après la fin.
Nous nous disons que demain nous ne douterons plus du rien,
Le voile se sera déchiré,
Et nous pensons déjà à ce jour merveilleux,
Alors nous te glorifierons de tout notre être,
Nous t'exprimerons notre joie,
Nous te dirons ce qu'aujourd'hui nous voudrions croire :
Tu es Lumière
Toi, notre Dieu
Tu es bon
Tu es la vie
Le monde, tu l'as créé pour pouvoir le bénir,
Et qu’ainsi monde, ses yeux rayonnent de joie par ta lumière.
Seigneur, entends notre chant
Soit notre père pour que nous puissions dire : Saint le Seigneur.
Père très bon,
Ecoute tes enfants, ils proclament ta
louange :
Tu es grand par tout l’univers
Tu es sage parmi les sages
Tu es l’amour
Tu as voulu l’homme égal à toi-même
Pour qu’il règne sur ce
monde que tu avais créé
Et qu'ainsi il te soit soumis comme un fils.
Mais, Seigneur, qui sont ces enfants ?
Pas nous, assurément,
L'Amour, le tien, ce ne peut
être le même que le nôtre
L'Amour, le tien, mais il n'existe pas dans notre vie.
Tu es sage, mais quelle peut être cette sagesse
Qui va jusqu'à se laisser condamner à mort ?
Nous serions plutôt de ces hommes qui n'ont pas voulu se soumettre
De ceux qui ont détourné les yeux de ton amour,
Malgré cela, tu veux nous aimer,
Tu ne veux pas nous laisser seuls face à la mort,
Tu nous aimes,
Tu nous montres la voie, enfin le petit rayon.
Mais Seigneur, tu n’es pas juste
Tu es trop exigeant
D'accord nous t'attendons
Mais tu exagères, tu nous fais trop attendre
Alors nous, on se décourage ;
Tu viens,
Tu fais alliance avec nous,
Et puis à nouveau, tu nous dis d’attendre et d’espérer,
Ton amour était sans fin,
Tu nous as donné ton fils pour qu'il nous sauve,
Il s'est fait homme parmi les hommes,
Il a vécu notre condition,
Excepté le péché,
Alors nous, comment allons-nous faire ?
Ton fils, le Christ, a
annoncé la bonne nouvelle aux pauvres.
Il a délivré les prisonniers,
Il a consolé les affligés.
Pourquoi nous as-tu fait naître avec le péché ?
Nous ne pourrons jamais faire comme lui.
Seigneur, nous voilà
Que ta volonté soit faite.
Pour cela et par amour, ton fils est mort,
Comment ne pas se faire tout petit devant lui ?
Mourir par amour,
Non par désespoir, par amour.
Seigneur, tu nous écrases de ton amour,
Nous avons honte d'être aimés.
Il est mort et ressuscité
Pour que soit vaincue la mort et
renouvelée la vie.
Sa résurrection, c'est notre mort,
Ce n’est plus nous qui vivons mais lui qui vit en nous ;
Et pourtant nous sentons battre notre cœur,
Peut-être as-tu pris sa place,
Mais alors, Seigneur, tu devrais te manifester,
Nous devrions sentir ta présence.
Il nous a envoyé l'Esprit qui est dans monde et qui le sanctifie,
C'est donc cela
ta présence :
Ces langues de feu, cette goutte d’huile sur notre front.
Crois-tu que ce symbole nous permettre de ne pas t'oublier ?
Crois-tu que nous porterons partout dans le monde ta vérité ?
Nous sommes des hommes,
Nous ne pourrons jamais
t’aimer toujours de notre propre volonté.
Seigneur, pourquoi nous as-tu créés libres ?
Pourquoi nous as-tu donné la possibilité de choisir ?
Pourquoi a-t-on le droit de t'aimer ou de ne pas t'aimer ?
Si on était obligé de t'aimer, on comprendrait que tu nous aimes,
Mais pourquoi veux-tu nous aimer à tout prix ?
Seigneur,
Ne crois surtout pas que nous t'avons banni de nos vies
Comprends-nous,
Ton amour est trop beau pour nous,
Mais ne nous tiens pas rigueur de nos découragements
Reste avec nous, car nous avons besoin de toi
Reste avec nous, pour le jour où le
voilà se déchirera. Aujourd’hui nous croyons on ton amour,
Sans en être sûrs.
Révèle-toi,
Sanctifie nos offrandes,
Toi, seul peux nous faire découvrir,
Comment elles vont devenir le Corps et le Sang de ton Fils.
Sans doute il est l'heure pour nous,
De laisser tomber notre doute.
IL est l'heure de se confier à toi,
Mais Seigneur, c'est dur d’accepter
Un mystère.
Peut-être même dans la célébration de ce mystère,
Allons-nous fermer les yeux
Pour ne pas avoir la tentation de renoncer au dernier moment,
De renoncer à se nourrir de ton Corps.
Et pourtant, nous ne sommes pas sûrs que ce mystère
Soit le signe de ton amour,
Le signe de ton amour, de l'alliance éternelle
Et pourtant, ton Fils est mort et ressuscité par amour.
(Aumônerie
du campus universitaire de La Doua à
Villeurbanne : I.N.S.A., Université Lyon I…)