musée du diocèse de lyon

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Les Monuments des arts de la Primatiale de Lyon

détruits ou aliénés pendant l’Occupation protestante en 1562

1881

 

 

 

 

NIEPCE Léopold (1813-1898) fut Conseiller à la Cour d’Appel de Lyon. Vice-président de la Société littéraire, il édite plusieurs travaux d’histoire de l’art local d’une grande précision dans un souci de conservation et valorisation du patrimoine.

 

Pendant près de vingt ans, de son travail Les Archives de Lyon (1875) à son ouvrage Les Environs de l'île Barbe (1892), Nièpce s'investit dans une entreprise d'instruction et de sensibilisation du public au patrimoine. Ainsi, dans Les Monuments d'art de la primatiale de Lyon, détruits ou aliénés pendant l'occupation protestante en 1562 (1881), il dresse l'inventaire des œuvres du XVIe siècle disparues pendant la prise de Lyon et fait la chronique de leur pillage, afin de montrer combien « l'art a fait, par ces actes stupides et inutiles de vandalisme, des pertes irréparables ». S'il prétend ôter à la question tout contenu proprement politique (« mon étude n'a trait qu'à l'art seul », précise-t-il), il se dresse violemment contre « ces énergumènes qui croient effacer l'histoire en brisant un monument qui rappelle une de ses époques » (Projet de la création d'un musée historique, 1874), et cherche à sensibiliser le public à ces questions afin d'éviter par la suite les erreurs de la Révolution. En effet, si dès 1795 et tout au long du XIXe siècle, la lutte contre le vandalisme s'est véritablement dotée de moyens, il subsiste encore un écart important entre les propos officiels et le comportement des individus, dont le sens du patrimoine collectif reste faible et la haine de certains symboles toujours prête à réapparaître, comme le montrent les événements de la Commune.

(notice de l’Institut National d’Histoire de l’Art)

 

En 1881 il publie Les Monuments d'art de la primatiale de Lyon, détruits ou aliénés pendant l'occupation protestante en 1562.

 

C’est le tiré à part des articles parus précédemment dans La Revue du Lyonnais (1880, n°9, pp.163-172, pp.248-261, pp.347-358, pp.419-429, et n°10, pp.15-236, pp.97-106, pp.185-196, pp.262-268, pp.342-353, pp.412-420).

 

Il précise son projet ainsi :

 

Les événements que j’ai choisis pour sujet de cette étude sont bien connus. Il n’est pas un historien lyonnais qui ne les ait racontés. Néanmoins, je crois devoir les redire à mon tour, car ceux qui m'ont devancé n'ont pas eu à leur disposition les documents que mes recherches m'ont fait rencontrer, et qui sont encore inconnus et inédits. J'eusse pu me borner à publier ces documents seuls, mais il m'a semblé qu'ils offriraient plus d'intérêt en les plaçant dans un tableau représentant fidèlement les événements contemporains auxquels ils se rattachent et qu'ils mettront mieux en relief. Toutefois, en écrivant ces pages, je n'ai cédé nullement à des rancunes religieuses ou politiques. Ce n'est pas un acte d'accusation que j'ai entendu dresser contre le protestantisme. Loin de moi cette pensée. J’ai trop de respect pour la liberté de conscience et les convictions de chacun, quand elles sont honnêtes et sincères. Je ne chercherai donc pas à établir ici que si des catholiques s’oubliant parfois dans nos perturbations sociales ont commis bien des actes mauvais, la Réforme qui disait aussi par la bouche de Théodore de Bèze « ne parler que la pure parole de Dieu » a été tout aussi coupable dans bien des circonstances, à son origine. Les questions de foi n'ont rien à voir dans cette étude. Elle n'a trait qu'à l'Art seul — et je n'ai fait que dresser, pour ainsi dire, un inventaire de quelques-unes de ses œuvres enfantées avant le XVIè siècle, et dont un grand nombre a sombré pour toujours dans le cruel naufrage « de la prinse de Lyon en 1562 par ceulx de la Réforme. » Cet inventaire était à refaire entièrement ; car nos historiens lyonnais, en se copiant les uns les autres, depuis 1562, sans remonter aux sources, ont avancé que dans cette cruelle année tous les trésors de nos églises, toutes les archives et les bibliothèques de la Primatiale ont été anéantis, tandis qu'une bien faible part seulement a disparu dans cette tempête. J'ai donc cru devoir rétablir la vérité sur ce point, et refaire une page importante de l'histoire de Lyon.

(1881, pp1-2 ; 1881,n°9, pp.163-164)

 

 

Son étude comporte la copie de plusieurs documents alors inédits ainsi que des reproductions de stèles, vitraux, plans…