musée du diocèse de lyon

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relique de la Sainte Epine

église Notre-Dame, Saint-Etienne

XVIIIè s.

 

 

 

 

 

En 1239, le roi Louis IX détache de la relique de la Sainte-Couronne, conservée en la cathédrale Notre-Dame de Paris, une épine qu’il donne à l’église du Puy-en-Velay. Une lettre accompagne la relique (le texte latin est établi de manière différente par Chambeyron et la base Palissy).

 

Ludovicus Dei gratia Franciae rex, dilectis suis decano et capitulo Aniciensi, salutem et dilectionem.

Praesentium tenore vobis significamus quod die qua suscepimus sacrosanctam Coronam Spineam quae reverendo Capiti Jesu Christi Domini Nostri fuit imposita tempore Passionis, de Constantinopoli nobis allatam, nos dilecto et fideli nostro Bernardo Episcopo Vestro de eadem sancta corona concessimus Spinam unam, ob reverentiam beatae Virginis et honorem vestrae Ecclesiae conferendam.

Actum Senonis, anno Domini mo cco tricesimo nono mense augusto.

 

Louis, par la grâce de Dieu roi des Français, à ses chers doyen et chapitre du Puy, salut et affection.

Par la teneur des présentes nous vous faisons savoir que le jour où nous avons reçu, apportée de Constantinople, la très sainte Couronne d'épines qui fut placée sur la vénérable tête de Notre-Seigneur Jésus-Christ au temps de la Passion, nous avons accordé à notre cher et fidèle Bernard, votre Evêque, une épine de cette sainte couronne pour vénérer la Bienheureuse Vierge et honorer votre Eglise.

Fait à Sens, l’an du Seigneur MCCXXXIX au mois d'août.

 

L’authenticité de la relique est confirmée par deux textes, des Vidimus (« nous avons vu »), attachés par le même sceau à la lettre, datés du 16 novembre 1381 et du 2 mars 1394.

 

Au XVIIIème siècle la relique, la lettre et les Vidimus sont mis dans une enveloppe de tissu conservée dans le Trésor de la cathédrale.

 

A la Révolution, le Trésor et pillé ; un prêtre de la ville, l’abbé Borie, rachète l’enveloppe. Il part ensuite habiter Saint-Etienne et, à sa mort, laisse les reliques à l’église Notre-Dame.

 

Mgr PRIMAT, évêque constitutionnel de Lyon, rétablit la fête de la Sainte-Epine en l’église Notre-Dame au premier dimanche d’octobre puis au dimanche qui suit la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix (14 septembre).

 

Le cardinal FESCH refuse la restitution des reliques à l’évêque du Puy, Mgr de Belmont, qui le lui demandait.

 

Mgr des PINS refuse pareillement à la demande du nouvel évêque du Puy, Mgr Jacques Maurice De BONALD.

 

Devenu archevêque de Lyon, celui-ci renouvelle la demande auprès des administrateurs de l’église Notre-Dame qui refusent la restitution.

 

Lors de l’office du 26 août le diocèse du Puy évoque une autre relique donnée par son ancien évêque :

 

Ce saint dépôt,

dans la regrettable tourmente qui vers la fin du dix-huitième siècle troubla la France,

est sorti de son emplacement et finalement apporté dans la ville de Saint-Etienne,

où il est pieusement conservé en l’église paroissiale dédiée à la Bienheureuse Vierge sous le vocable de Notre-Dame.

 

Il ne peut être récupéré par Jacques-Maurice, alors évêque du Puy,

qui fit don à l’église cathédrale d’une autre épine sacrée,

exposée solennellement tous les vendredis de Carême et visitée par de pieux fidèles avec beaucoup de religion.

 

Après la mort du Cardinal de BONALD un nouveau reliquaire est commandé à l’orfèvre Armand CAILLAT ; il est conservé dans la chapelle Sainte-Croix de l’église Notre-Dame.

 

Depuis le 22 mars 2013 ce reliquaire, devenu bien public en 1905, est mis en valeur et exposé sous une vitrine de protection.

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      CHAMBEYRON A., 1892, La Sainte Epine à Notre-Dame (Saint-Etienne), et une lettre du roi Saint-Louis, Revue du Lyonnais, XIII, pp.38-57 (textes latins et reproduction du manuscrit)

 

-      Ministère de la culture, base Palissy, Reliquaire de la Sainte Epine de la couronne du Christ, manuscrit de donation par saint Louis à Sens en 1239

 

-      Paroisse Notre-Dame, photographie du reliquaire

 

a.chapel