musée du diocèse de lyon

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mosaïque de l’église saint-irénée

XIIè s.

 

 

 

 

 

Existait autrefois en l’église Saint-Irénée, dite église haute pour la distinguer de la crypte, un pavage comportant une mosaïque datée du XIIème siècle.

 

Cette mosaïque est mentionnée dans un document de 1410 (1411) lors de la fin des querelles au sujet de la possession des reliques des martyrs lyonnais qui opposent depuis 1240 les chapitres de Saint-Just et de Saint-Irénée.

 

En 1562 l’église est saccagée par les troupes du baron des Adrets.

 

En 1573 Paradin décrit les éléments de la mosaïque mise à mal : représentation d’animaux, d’arbres et d’hommes. Il retranscrit l’inscription latine qui y figure et en donne une traduction.

 

En 1584 commence la reconstruction de l’église haute.

En 1675 Spon transcrit le texte de l’inscription.

 

A la fin du XVIIIème siècle Artaud donne un relevé des dessins de la mosaïque et du texte. Il pense que l’évocation des arts et vertus veut rappeler les écoles fondées par LEIDRADE.

 

En 1807 Millin retranscrit le texte avec les lettres encore visibles.

 

En 1824 cette mosaïque est enlevée au cours des travaux de restauration.

 

 

 

D’après le relevé d’Artaud (voir REYNAUD, p.23), confirmé par les textes, la mosaïque comporte :

 

-      les signes du Zodiaque,

-      des personnages,

-      une évocation des arts et des vertus,

-      une inscription latine.

 

 

 

INSCRIPTION

 

 

 

Transcription de Artaud :

 

 

INGREDIENS LOCA TAM SACRA IAM REA PECTORA TUNDE

POSCE GEMENS VENIAM LACHRIMAS HIC CUM PRECE FUNDE

PRESULIS HIC IRENAI TURMA IACET SOCIORUM

QUOS PER MARTYRIUM PERDUXIT AD ALTA POLORUM

ISTORUM NUMERUM SI NOSCE CUPIS TIBI PANDO

MILLIA DENA NOVEMQUE FUERUNT SUB DUCE TANTO

HINC MULIERES ET PUERI SIMUL EXCIPIUNTUR

QUOS TULIT ATRA MANU NUNC CHRISTI LUCE FRUUNTUR

 

 

(REYNAUD et alii, p.23)

 

 

 

Traduction de Paradin mise en français moderne :

 

TOI QUI ENTRES EN CES LIEUX SI SACRES FRAPPE MAINTENANT TA POITRINE COUPABLE

DEMANDANT PARDON EN GEMISSANT ET MELANT DES LARMES AVEC TES PRIERES

EN CE LIEU REPOSE LA TROUPE DES COMPAGNONS DU PRELAT SAINT IRENEE

LESQUELS IL A CONDUIT JUSQUE AU CIEL PAR MARTYRE

ET SI TU EN DESIRES SAVOIR LE NOMBRE JE TE LE MANIFESTERAI

ILS FURENT DIX NEUF MILLE SOUS CE GRAND CONDUCTEUR

SANS LES FEMMES ET LES ENFANTS

LESQUELS LA DAMNABLE COHORTE MIT A MORT

MAINTENANT ILS SONT JOUISSANTS DE LA LUMIERE DE JESUS CHRIST

 

(PARADIN, p.260)

 

 

 

Relevé de Millin avec en gras les lettres encore lisibles à la fin du XVIIIè :

 

 

INGREDIENS LOCA TAM SACRA IAM REA PECTORA TUNDE

POSCE GEMENS VENIAM LACHRYMAS HIC CUM PRECE FUNDE

PRESULIS HIC IROENEI TURMA IACET SOCIORUM

QUOS PER MARTYRIUM PERDUXIT AD ALTA POLORUM

ISTORUM NUMERUM SI NOSCE CUPIS TIBI PANDO

MILLIA DENA NOVEMQUE FUERUNT SUB DUCE TANTO

HINC MULIERES ET PUERI SIMUL EXCIPIUNTUR

QUOS TULIT ATRA MANU NUNC CHRISTI LUCE FRUUNTUR

 

 

(MILLIN, p.480)

 

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      Archives départementales du Rhône, 1410, Chapitre Saint-Irénée (Lyon) 1151-1790, Procès entre le chapitre Saint-Just et le chapitre Saint-Irénée au sujet des reliques de saint Irénée, saint Epipoy et saint Alexandre, 1411-1413

 

-      PARADIN Guillaume, 1573, Mémoires de l'histoire de Lyon, p.259

 

-      SPON Jacob, 1675, Recherches des antiquités et curiosités de la ville de Lyon, p.64

 

-      MILLIN Aubin Louis, 1807, Voyage dans les départements du midi de la France, volume 1

 

-      ARTAUD François, 1835, Histoire abrégée de la peinture en mosaïque, suivie de la Description des mosaïques de Lyon, p.72

 

-      BARRAL I ALTET Xavier, 1985, Un aspect du renouveau de la mosaïque en France au XIXe siècle : la découverte et la restauration des mosaïques médiévales, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 129/4, pp. 780-862

 

-      REYNAUD JF, GUIBERT P, BOUVIER A, LANOS P, DUFRESNE P, 2012, Saint-Irénée (Lyon) : une église funéraire des Ve-VIIe-Xe siècles, Revue archéologique de l'Est, tome 61 (avec relevé de la mosaïque)

 

 

g.decourt