Chapitre
Saint-Paul & Hôpital Sainte-Marie
1193
Jean, par la
grâce de Dieu humble prêtre de l’Eglise primatiale de Lyon, aux chers fils du
chapitre de Saint-Paul et de leurs successeurs,
pour toujours.
Nous voulons
que soient confirmés en totalité les statuts et arrêtés, écrits authentifiés,
de nos prédecesseurs que nous connaissons, et, pour nuire à aucun des chers
fils dans le Seigneur, nous renouvelons fidèlement par notre écrit le privilège
de la disposition établie entre votre église et l’hôpital Sainte-Marie par
monseigneur Hugues, évêque de Grenoble de bonne mémoire, selon la
recommandation de l’archevêque Joceran, en son pieux souvenir, avec le conseil
des maîtres de l’Eglise de Lyon, comme cela est mis dans l’écrit authentique de
notre prédécesseur Guichard d’heureuse mémoire.
Le statut, et
nous l’avons étudié avec soin, est établi en ces termes :
Les clercs,
ceux de l’hospice, ne chercheront pas à appeler à matines ni à ouvrir la porte
tant qu’on aura pas appeler à laudes à Saint-Paul. Si alors, portes fermées et
sans appel, ils veulent chanter matines plus tôt, cela est laissé à leur
jugement.
Ils ne
commenceront pas leur messe tant que la messe du matin ne sera pas finie à
Saint-Paul, qui jamais n’est différée pour quelque occasion que ce soit.
Sur la
paroisse de Saint-Paul ils ne chercheront pas à visiter infirmes, hôtes ou
autres gens, ni n’enterreront les morts, excepté ceux de l’hospice, sinon avec
l’accord de l’église Saint-Paul.
Ils ne
chanteront pas pour les paroissiens de Saint-Paul ou les voyageurs au temps de
l’Avent ou de Carême, aux vigiles de jeûnes, aux dimanches ou fêtes qui sont
solennisées chez nous, mais, les autres jours, s’il leur est demandé de chanter
pour les paroissiens ou les gens de passage qui viennent chez eux, ils
accepteront leurs offrandes.
Ils rejeteront
toujours les gens interdits à la paroisse Saint-Paul ou ceux qui auront fui la
justice de cette église, et ils ne feront aucun office divin pour eux.
Ils ne feront
pas la procession en portant la croix, excepté les processions des Rogations,
où ils marcheront avec ordre et dignité avec les chanoines de Saint-Paul ; et
alors ils ne ramèneront pas leur croix à l’église de l’hospice, mais
l’abandonneront à la garde de l’église Saint-Paul jusqu’au mercredi, où
s’achèvent les processions.
Ils ne feront
pas de l’or ou de l’argent qui leur fut donné, croix, encensoir ou quelque
ornement que ce soit, mais les recueilleront et vendront pour les besoins des
pauvres, si par hasard ils avaient été l’objet d’une vente au profit de
l’hospice. Si donc quelque ornement d’or ou d’argent leur fut donné, qu’ils le
remettent au trésor de leur église.
Ils ne
dirigeront pas d’écoles, ni recevront pour loger en leur maison plus de cinq
clercs.
Ainsi nous
confirmons ce statut ainsi renouvelé par l’autorité dont nous sommes remplis,
et nous l’appuyons de la garantie de notre sceau.
Donné à Lyon
en l’année depuis l’Incarnation du Seigneur 1193.
NOTES
Jean : Jean Bellesmains,
archevêque de Lyon de 1182 à 1193
ecclesia :
peut se traduire église ou communauté ecclésiale, voir IOGNA-PRAT Dominique,
2006, La Maison Dieu. Une histoire
monumentale de l’Eglise au Moyen Age
DOCUMENTS
- Texte
latin :
o
GUIGUE
M.C., 1872, Obituaire
de l’Eglise Saint-Paul de Lyon