musée du diocèse de lyon

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La "Semaine Religieuse"

 

 

 

Au XIXe siècle, les diocèses français attendirent parfois longtemps pour se doter d'une publication officielle ; les premiers furent ceux de Paris, en 1850, et de Toulouse, en 1861. Dans certains cas, l'initiative en vint de laïcs, ce qui ne signifie pas l'étude des origines.

 

Ainsi à Lyon. Dès octobre 1841, un Echo des paroisses, revue religieuse et littéraire du diocèse de Lyon, avait tenté sa chance, mais sans aucune caractéristique d'un bulletin diocésain, et il n'avait duré qu'un an. Vingt ans plus tard, le 18 décembre 1862, parut la première Semaine religieuse de Lyon, et de la Province (titrée, à partir de 1864 : Semaine religieuse de Lyon, d'Autun, de Saint-Claude et de la Province). Des articles de fond, des informations sur l'actualité religieuse et ecclésiastique lui donnaient l'allure d'une publication officielle, qu'elle n'était pas du tout. Son éditeur et rédacteur, un laïc, Adrien Péladan, était en effet un homme étrange, fidèle ardent et fougueux défenseur de l'Eglise et de la légitimité, mais un peu en marge de l'une et de l'autre, emporté, par son exaltation, dans le soutien de thèses et de causes bizarres. C'est sans doute pour contrebattre cette influence peu sûre que Joannès Blanchon lança en 1864, sous le patronage tacite de la Commission de Fourvière, dont il était le secrétaire, L'Echo de Fourvière, qui ne prétendait qu'être un journal d'information, et non l'organe du diocèse.

 

En 1867, Mgr de Bonald jugea sans doute venu le moment de donner au public une information mieux contrôlée et mieux garantie. Le 30 novembre, au début de l'Avent, l'imprimeur catholique Josserand sortit la Semaine catholique de Lyon, munie de « l'approbation de l'autorité ecclésiastique », et que Mgr Ginoulhiac plaça, en 1871, sous l'autorité d'un comité siégeant à l'archevêché : le diocèse avait maintenant son organe officiel. Quant à l'hebdomadaire de Péladan, il avait cessé de paraître à la fin de janvier 1870, laissant le champ parfaitement libre.

 


 

On sait que Mgr Caverot, dès son arrivée, entreprit d'écarter les influences libérales qui lui paraissaient menaçantes, et pour cela de faire place nette. La Semaine catholique retint donc son attention : intronisé le 12 août 1876, il fit, dès le mois d'octobre, supprimer de la page de titre la mention de l'approbation de l'archevêché, en précisant qu'il ne voulait se lier à aucune publication. Dans le même temps il chargea l'abbé Louis Périer de faire paraître, en concurrence, les Annales catholiques, historiques et littéraires. Semaine religieuse, dont le premier numéro sortit le 18 novembre. Sans doute voulait-il tenir deux fers au feu. Quand il fut assuré de bien tenir les choses en main, le cardinal opéra la fusion de la Semaine et des Annales dans une nouvelle Revue hebdomadaire du diocèse de Lyon, publiée, cette fois, « sous le patronage de Mgr l'Archevêque », publication incontestablement officielle. Le premier numéro parut le 26 novembre 1880.

 

La revue avait maintenant atteint une forme, sinon définitive, du moins durable, qui se modifia peu quand, tout de suite après l'arrivée de Mgr Coullié, elle changea de nom pour devenir, le 1er décembre 1893, la Semaine religieuse du diocèse de Lyon ; elle allait garder ce titre jusqu'au 29 décembre 1967. Durant ce temps de grande stabilité, le contenu en resta le même, à quelques variantes près : un billet spirituel, remplacé, quand il y avait lieu par les documents officiels (lettre du pape, mandement de l'archevêque...) ; une « partie officielle » (nominations dans le clergé, décrets et ordonnances de l'archevêque, communiqués, etc.) ; une « chronique diocésaine » (événements touchant la vie des paroisses, des associations, des mouvements ; cérémonies particulières, tournées de confirmation, sessions de formation du clergé, etc.) ; des nouvelles de Rome ; quelques notices nécrologiques ; parfois une notice historique ; une chronique de critique bibliographique. L'ensemble, imprimé en petits caractères sur mauvais papier, contient une masse énorme d'informations et constitue une source essentielle (et même unique, à certaines périodes, quand manquent les archives) pour l'histoire du diocèse.

 

Le 5 janvier 1968 (on abandonnait l'année liturgique pour prendre l'année civile), sortit le premier fascicule d'Eglise à Lyon : changements dans le titre, la présentation matérielle, l'esprit, et même le contenu. (…)

 

 

Henri HOURS

Eglise à Lyon, 2002 n°21