musée du diocèse de lyon

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bulle du Pape Serge III

910

 

 

 

 

 

Serge,

évêque, serviteur des serviteurs de Dieu,

à

Austère

notre très révérend et très saint confrère, archevêque de la sainte Eglise de Lyon,

pour toujours.

 

Toutes les fois où il nous revient d’attribuer et de statuer pour des lieux sacrés sur ce qui convient à la règle et au besoin de l'Eglise, il nous faut accorder toute notre attention et veiller avec empressement à la situation des lieux saints, pour que la vigueur des Eglises de Dieu grandisse, autant que ce développement est nécessaire.

 

Sachant que le souci de toutes les Eglises de Dieu nous a été confié, et voulant que chaque Eglise ait une solidité sans faille, nous établissons et confirmons à l’autorité de la sainte Eglise apostolique de Lyon, avec tout ce qui lui revient, tous les lieux bâtis décrits ci-après, à savoir :

 

le monastère appelé Saviniacum (Savigny), le monastère Athanaseum (Ainay), Nantoado (Nantua), l’abbaye de Sancti Eugendi (Saint-Oyend devenu Saint-Claude) et Sancti Laurentii (Saint-Laurent), et Genoliacum (Genouilleux), Dagniacum (Dagneux), Ansam pour les frères (Anse), Polimarcum ou Pisinacum (Poligny), Digniacum (Digna), Ambriacum (Ambérieux), le monastère de Sancti Regneberti (Saint-Rambert), les deux abbayes d’Ambroniacum (Ambronay), Guigniacum (Gigny), Laigniacum (Lagneu), avec le monastère de Saxia (Seyssieu), Dentasiacum (Demptezieu), le domaine d’Olleonis (Olleon), Montem et sa demeure (Mons), Casetum (Chassieux), Quinsiacum (Quincieux) ; mais aussi tout ce que l’Eglise possède de plein droit depuis des temps anciens en Aquitaine : le domaine d’Aianam (Ainé), Ramsonerias, Montaurum (Mont d’Or), Aulanium, Caliscum, Vicum, Pocetum, Flaviacum, Flonellam, Cociacum pour les frères (Coussac), Caduliacum (Chélieu), Fistiliacum (Fitilieu), Colonicas, Costermacum, Catianis, Lucumacum, Turnonem (Tournon), Luperciacum (Lurcy), Lentem avec bourg et chapelles ; ainsi que tout ce l’on sait avoir été concédé par de très glorieux empereurs ou rois et princes à la juridiction et l’autorité de cette sainte Eglise de Lyon.

 

Nous statuons au nom de la censure apostolique, mais aussi à la faveur du jugement divin et par décision d’anathème, de sorte que personne ne se permette, faisant montre d’un orgueil, petit ou grand, en quelque façon, d’agir contre ce privilège apostolique qui est le nôtre, en cherchant à faire usage de la force ou en portant plainte au sujet de ce qui est dit ci-dessus, de sorte, bien plutôt, que tout ce qu’on a lu précédemment serve à la louange du Dieu Tout-Puissant et à la consolidation de cette sainte Eglise de Lyon et aux besoins de ses pauvres, en affirmant son autorité apostolique à tout jamais.

 

De plus, lorsque le métropolitain sera rappelé à Dieu, qu’il soit permis à l’Eglise de Lyon et à ses suffragants de choisir en son sein et de porter à sa tête celui qu’elle présentera à la clémence divine.

 

Pareillement, lors du décès d’un des suffragants, où qu’il soit, nous établissons que celui qui aura été élu par le métropolitain et l’Eglise au siège vacant sera canoniquement nommé ; nous voulons ainsi que l’autorité canonique soit respectée et la doctrine ecclésiastique honorée.

 

Mais, si quelqu’un, ce que nous n’osons croire, par imprudence osait aller à l’encontre de ce privilège apostolique qui est le nôtre, en tout ou en partie, et ne pas l’observer en tout point, qu’il se sache prisonnier des chaines de l’anathème et, s’il ne se reprenait, écarté du Royaume de Dieu.

 

Ecrit de la main de Jean, archiviste de la sainte Eglise de Rome, à la date du 13 du mois de mai.

 

 

(les dénominations françaises de lieux cités en latin, lorsqu’elles sont connues, sont mises entre parenthèses)

 

 

SOURCE :

 

-      CHEVALIER Cyr Ulysse Joseph, 1867, Bulle (inédite) du Pape Sergius III en faveur de l’Eglise de Lyon (Mai 910), Revue du Lyonnais, t.3, pp.414-418 (texte latin et apparat critique)

 

-      CANAT DE CHIZY Marcel, 1868, Observations sur quelques chartes concernant l'Eglise de Lyon, Revue du Lyonnais, pp.473-485