musée du diocèse de lyon

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Joseph Serre

1860-1937

 

 

 

Joseph SERRE naît en 1860 à Lyon.

 

Riche héritier, il peut se consacrer aux études de son choix.

 

En 1880 il obtient une licence en lettres et une licence en droit.

 

Parlant l’allemand, il se consacre d’abord à la philologie allemande et commence par travailler sur les sources des textes bibliques. A ce titre il s’intéresse aux travaux de Loisy.

 

Il travaille un temps pour le quotidien Le Salut Public, où il fait entrer Pierre JAY.

 

Par ailleurs il publie des poèmes (Idées en fleurs, Sonnets intimes, Les deux Ailes de l’âme…).

 

Mais il est surtout connu pour ses réflexions philosophiques.

 

Il est membre de plusieurs sociétés savantes : Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Société des gens de lettres, Société historique, archéologique et littéraire de Lyon.

 

La revue Demain « organe hebdomadaire de critique et d’action », « politique, social, religieux  édite un de ses textes : La Synthèse religieuse.

 

Il meurt à Lyon en 1937.

 

Une stèle à son effigie est implantée dans le Jardin des Chartreux, sur les pentes La Croix-Rousse (Lyon).

 

 

 

J.SERRE constate le divorce entre les hommes de science et les hommes de foi, entre deux systèmes de pensée.

 

Tout se heurte, tout se contredit, le mot Foi s’oppose au mot Science, au mot Lumière. Il s’opère dans l’opinion publique entre le catholicisme d’une part et l’esprit moderne de l’autre, une scission qui va se creusant de tous les abîmes que la méfiance mutuelle des deux partis en présence ne manque pas d’interjeter comme pour mieux s’affirmei soi-même en s’opposant à l’adversaire.

(…)

Entre le catholicisme envisagé dans son intransigeance la plus fermée, dans son orthodoxie la plus farouche, et la libre-pensée radicale et absolue, que de degrés, que d’intermédiaires ! Que de catégories dans l’ordre intellectuel !

(1903, p.232)

 

Pour lui le vrai ne peut résider dans l’extrême, il est une alliance des contraires : « les choses supérieures ne s’excluent, elles se concilient » (1890, p.292), « le bien est dans la conciliation des contraires, et le mal est une exclusion » (1890, p.275).

 

Et « il en est de Dieu comme de la vérité, qui est dans la conciliation des contraires, des contraires et non des contradictoires ! » (1890, p.272). Il voit dans le Christ cette alliance des contraires. « La figure du Christ est essentiellement harmonieuse. Harmonie faite de deux extrêmes, comme tous les grands accords : l’humanité toute pure et faible, la divinité toute puissante et sublime » (1903, p.138).

 

A la fois il en appelle au « panthéisme supérieur », opposé au « panthéisme vulgaire » où Dieu est en tout et tout en Dieu indifféremment, et il maintient fortement la distinction des contraires, humanité et divinité, au sein de la personne du Christ. « L’unité de ces deux extrêmes, dans la vie de jésus, n’apparaît pas moins que leur distinction. Car il y a une façon divine d’être homme et une manière humaine d’être Dieu. Un des caractères du merveilleux dans l’Evangile c’est d’être aussi humain que divin, et divin, comme on l’a dit, à force d’être humain » (1903, p.140).

 

Le catholicisme est le nom même de cette religion qui embrasse les contraires, religion universelle de « l’esprit large », qui concilie croyance et science et s’oppose à toute forme de sectarisme.

 

Sa pensée est résumée ainsi par J.BUCHE (1937), de l’Académie de Lyon :

 

Tout ce qui est vrai entre sans effort dans la pensée catholique.

L’Eglise a toujours procédé ainsi. Lorsqu’on a objecté Platon au Christianisme, Saint-Augustin est venu et l’a fait entrer sans effort dans l’orthodoxie. Au Moyen-Age, ce fut le rôle de Saint-Thomas de faire entrer Aristote, découvert par les Musulmans, dans la « Somme ».

Donc rien n’est plus légitime que le système de Joseph Serre. Il est tout entier dans son livre « Au Large ».

 

J.SERRE se définit lui-même comme « philosophe pacifiste et conciliateur » (1911, p.4)

 

 

 

OUVRAGES

 

Texte intégral disponible sur gallica.fr

-      1889, A la Découverte du vrai, voie nouvelle

-      1890, Au Large, texte réédité et augmenté en 1926 sous le titre : Au large ! : esquisse d'une méthode de conciliation universelle et d'intellectualité intégrale

-      1903, La religion de l’esprit large, réédité en 1908

-      1911, Les « Sillons » et l’Action Française, essai de conciliation et d’harmonie, dédié à Marc Sangnier et Charles Maurras

 

 

Trente ouvrages disponibles à la Bibliothèque Municipale de Lyon, dont :

-      1888, Fables et vérités

-      1908, L’Eglise et la pensée : esquisse d’une théorie nouvelle

-      1908 L'Église et l'esprit large, essai philosophique sur la mentalité de l'Église

-      1908, Aperçu nouveau sur le catholicisme

-      1909, M. Loisy et la clé de sa méthode

-      1909, La Lumière du cœur

-      1910, Lacuria 1806-1890 : Un penseur lyonnais. Un grand mystique. Un pythagore français

-      1932, Faut-il croire aux Esprits ?

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      BRUGERETTE Joseph, 1935, Le Prêtre Français et la Société Contemporaine. Vers la Séparation de l’Eglise et de l’Etat (1871-1908)

 

-      BUCHE Joseph, 1937, Discours aux funérailles de Joseph Serre, Le Salut Public, 13 août 1337.

 

-      BRUGERETTE Joseph, 1938, Le Prêtre Français et la Société Contemporaine. Sous le régime de la séparation. La reconstitution catholique (1908-1936)

 

-      COMTE Bernard, 1974, Un rassemblement de catholiques libéraux : la naissance à Lyon de la revue « Demain », Les Catholiques libéraux au XIXème siècle, pp.239-280

 

-      WEILL Georges, 1979, Le Catholicisme libéral en France (1828-1908) (texte intégral)

 

-      FOUILLOUX Etienne, 1997, « Intellectuels catholiques » ? Réflexions sur une naissance différée, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 53, pp. 13-24

-   voir la notice sur Demain « organe hebdomadaire de critique et d’action », « politique, social, religieux 

 

g.decourt