Maurice René Simonnet
1919-1988
Maurice René SIMONNET naît en 1919 à
Lyon.
Il étudie à l'Institution
des Chartreux, puis au lycée du Parc, où enseigne Georges Bidault.
Il est secrétaire
fédéral du Rhône de la Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC), puis président en
1940.
Il cherche alors à protéger son
mouvement de la propagande du gouvernement de Vichy et obtient une certaine
indépendance des mouvements de jeunesse catholique regroupés au sein de
l’Action Catholique de la Jeunesse Française (ACJF). Il pense que c’est par un
retour aux valeurs chrétiennes que la France se régénérera.
En 1941, il fonde
avec Gilbert DRU, Albert Gortais et André Mandouze, les Cahiers
de notre Jeunesse, dont la publication est suspendue en avril 1943 puis
interdite en juin pour s’être opposée au Service du Travail Obligatoire (STO).
En 1942 il est élu
secrétaire général de l’ACJF.
Opposé
à la « révolution nationale » de Vichy et à la collaboration où se
côtoient le drapeau français et la svatiska nazi, il
espère un pays « où ne flottera plus
qu’un seul drapeau, celui de la France, où ne règnera plus qu’une seule croix,
la vraie, celle du Christ ».
Il cherche aussi à
protéger les jeunes adhérents de la JEC en refusant l’engagement du mouvement
dans la Résistance : c’est à chacun de prendre ses responsabilités et pour
cela, avec Gilbert Dru, il fonde en novembre 1943 les Jeunes Chrétiens Combattants (JCC), mouvement qui représente la
jeunesse catholique au sein du Forces
Unies de la Jeunesse Patriote (FUJP). Alors que Gilbert DRU souhaite un
mouvement républicain, lui penche pour un mouvement confessionnel.
En 1944, il rédige
avec André Colin le manifeste pour le Mouvement
Républicain de Libération (MRL), qui deviendra Mouvement Républicain Populaire (MRP), avec 7 lignes
d’action : rétablissement du régime républicain, politique familiale
conforme aux idéaux catholiques, rupture avec le système capitaliste,
établissement d’un plan économique, nationalisation des entreprises concourant
à l’intérêt général, socialisation du crédit, établissement d’un système
coopératif en agriculture.
En 1946 il est élu
député dans le département de la Drôme, d’où sa famille est originaire, sur la
liste MRP, et sera réélu jusqu’en 1962. En 1957-1958 il est Secrétaire d'Etat à
la marine marchande.
En 1947, il publie Sept
ans d'histoire, au service de la jeunesse et de la France, 1939-1946. Sept ans
d'A.C.J.F.
En 1969 il devient
docteur puis agrégé en Agrégé de droit public et de science politique ; il enseigne
à l’Université de Lyon. En 1973 il obtient de Joseph Fontanet,
ministre de l’Education, ancien secrétaire de la JEC, membre de la Résistance
et du MRP, la création de l’Université Lyon 3. En 1974 aux élections de
président de cette nouvelle université il n’obtient que 12 voix.
En 1984 il est
nommé membre du Conseil constitutionnel.
Il décède le 21
août 1988 à Donzère.
DOCUMENTS
- Assemblée
nationale, biographie
- DUQUESNE Jacques,
1966, Les
Catholiques français sous l’Occupation
- MICHEL Alain René,
1988, La JEC. Jeunesse
étudiante chrétienne 1938-1944 face
au nazisme et à Vichy
- BEAUNEZ Roger,
1989, Les
Jocistes dans la tourmente
- COMTE Bernard, 1998, Gilbert
Dru. Un résistant chrétien
-
ROUSSO
Henry, 2004, Commission sur le
racisme et le négationnisme à l’université Jean-Moulin Lyon III
g.decourt