musée du diocèse de lyon

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société charitable de Saint-François-Régis

1837

 

 

 

 

 

En 1836 la Congrégation des Messieurs décide de mettre en place une section « Mariages » avec l’aide de la Congrégation des ouvriers dite Petite Congrégation. Les membres de cette dernière rendent visite aux familles ouvrières, organisent des réunions où les Messieurs donnent l’instruction religieuse avant le mariage et, avec le concours de la Congrégation des Dames, accompagnent ensuite les couples mariés.

 

De là naissent en 1837 l’ « Œuvre des Pères de famille » dédiée à l’instruction religieuse et la « Société charitable de Saint-François-Régis pour le mariage des pauvres ».

 

L’archevêque, Mgr De BONALD, appuie cette initiative et autorise les curés à délivrer des dispenses lorsqu’il est difficile de réunir rapidement les papiers administratifs.

 

En effet, avec la législation sur les registres, il est parfois difficile de retrouver les documents nécessaires (actes de naissance, baptême, etc.) et des couples peuvent reculer devant la tâche et son coût. Par la suite « le caprice, la passion, l’intérêt » ont souvent justifié des « unions déplorables » que les membres de la société cherchent à régulariser (VACHET).

 

Les statuts de la société sont calqués sur ceux de la société parisienne fondée en 1826.

 

Son but est de « prévenir et faire cesser les unions illégitimes, en procurant gratuitement aux indigents les pièces nécessaires à leur mariage » et d’intégrer ces couples dans l’Eglise.

 

Les démarches de la société ne se bornent pas à faciliter aux parties la réhabilitation de leur mariage… elle s’applique à leur faire comprendre l’importance de leur position nouvelle, leurs devoirs de chrétiens, d’époux et de chefs de famille, les engageant à se mettre en rapport avec leurs pasteurs.

(notice de l’œuvre, cité par ANGLERAUD)

 

La société est administrée et financée par des membres de la bourgeoisie catholique lyonnaise, toutes tendances confondues : intransigeants et libéraux s’y côtoient. Les prêtres en sont membres honoraires.

 

Jusqu’en 1871 la société reçoit des aides du Conseil général du Rhône et de la Municipalité lyonnaise.

 

La Semaine religieuse du diocèse cite régulièrement ses rapports d’activité. En 1900 VACHET estime à 40 000 le nombre de mariages contractés et 12 000 celui d’enfants « naturels » légitimés depuis la création en 1837 de cette œuvre.

 

L'œuvre de Saint-François-Régis est une des plus importantes à notre époque de corruption et de relâchement de tous les liens de la société. Elle doit être encouragée, soutenue par tous les amis de la Religion et de l'ordre social. C'est un devoir impérieux, une obligation rigoureuse imposée par les malheureuses doctrines auxquelles la France a été livrée, et par les funestes exemples qui ont été donnés. La perversité est descendue des hautes classes dans le peuple, le peuple maintenant a droit d'attendre sa régénération religieuse et sociale des hautes classes. C'est une réparation de justice imposée par la conscience, par la charité, par la Religion.

(BEZ, pp.216-217)

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      BEZ Nicolas, 1840, La ville des aumônes, tableau des œuvres de charité de la ville de Lyon

 

-      Bibliothèque numérique de Lyon, 1852, Rapport annuel de la société Saint-François-Régis, dont la fonction est d'aider au mariage des pauvres et à la légitimation des unions illicites

 

-      VACHET Adolphe, 1900, Lyon et ses Œuvres, Œuvre de St-François-Régis

 

-      FOURNIER Alexandre, 2000, Les réseaux conservateurs à Lyon, à la fin du XIXe siècle (1880-1900), Institut d’Etudes Politiques de Lyon

 

-      MAS Gabriel, 2007, Le cardinal de Bonald et la question du travail (1840-1870), thèse d’histoire, Université Lyon 2

 

-      ANGLERAUD Bernadette, 2011, Lyon et ses pauvres. Des œuvres  de charité aux assurances sociales 1800-1939

 

 

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