sociétés de prêtres
Saint-Just-en-Chevalet
A la
fin du Moyen-Age trois types de clergé se côtoient à
Saint-Just-en-Chevalet : régulier au Prieuré, séculier à la paroisse,
sociétaire.
On
sait qu’en 1404 un curé fonde une rente au profit de « curés et prêtres desserviteurs
de Saint-Just », qu’un acte daté du 20 avril 1472 entérine
l’acceptation par les prêtres d’une fondation pour l’anniversaire de la mort de
l’un d’entre eux.
Devant
l’afflux de demandes des messes (« fondations
pieuses »), le groupe de prêtres doit s’organiser et édicte quelques
règles pour devenir « sociétaires »
:
- être natifs de la
paroisse et avoir célébré sa première messe à la paroisse,
- puis ne seront
acceptées que deux candidatures par an avec l’acquittement d’un droit d’entrée,
- en 1680 il est
requis d’avoir été auparavant vicaire de paroisse pendant une année.
Une
fondation s’effectue par versement d’une somme correspondant aux honoraires
d’un certain nombre de messes à célébrer, ou d’un capital, en nature ou
espèces, dont les intérêts servent à payer des honoraires de messes. On parle
d’une fondation à 360 messes (une messe par jour pendant un an), à 12 messes
(une par mois), etc.
Les
revenus des fondations sont partagés à part égale, le curé en recevant deux.
En
1563 le nombre de sociétaires atteint 26 prêtres ; puis, avec les guerres
et les épidémies de peste, les revenus diminuant, le nombre de sociétaires se
restreint : 16 en 1585, 15 en 1599, 19 en 1605, 9 en 1657 ; en 1680
il est édicté d’en limiter désormais le nombre à 8.
Ces
prêtres vivent soit isolément soit dans leur famille.
C’est
le Curé de la paroisse qui les dirige avec titre de Recteur, assisté de :
- un Luminier ou Assesseur pour l’intendance quotidienne,
- un Procureur qui répartit les revenus des
fondations
- un Syndic ou Receveur qui répartit les honoraires et le casuel (dons pour les
sacrements),
- deux Choristes chargés en alternance des
chœurs.
Au
cours des siècles statuts et règlements se précisent qui concernent messes des
trépassés, messes de dévotion, vêpres, matines, lectures de la Passion,
processions, tenues liturgiques, fonctions de diacre et sous-diacre, ordre de
préséance, casuel, prières au cimetière, quarantaines, etc.
La
formation de ces prêtres s’effectue sur place avec un prêtre de la paroisse.
Après le Concile de Trente les prêtres sont formés soit au Collège des jésuites
de Roanne soit au Collège des « sacramentaires » de Thiers, avant
d’aller au Grand Séminaire Saint-Irénée de Lyon.
Les
archives disponibles étant importantes, J.CANARD dans la deuxième partie de son
ouvrage publie les listes des prieurs de 1400 à 1789, des curés de 1289 à 1954,
des vicaires de 1434 à 1957 et des prêtres originaires de la paroisse du XIVème
au XXème siècles.
DOCUMENTS
- CANARD Jean Canard,
1958, La Société de prêtres et les
prêtres de Saint-Just-en-Chevalet
- EL HAJJE-KERVEVAN
Nicole, 1985, Sociologie
du clergé forézien (XVIIè-XVIIIe
siècles), Histoire, économie, société, 4/4
- HOFFMAN Philip T.,
1979, Le Rôle
social des cures de l’ancien diocese de Lyon (XVIè-XVIIIè siècles)
g.decourt