prieuré
de Saint-Sauveur-en-Rue
1061-1793
En
1061 Artaud, de la famille d’Argental, donne à l’abbaye
de la Chaise-Dieu l'église de Saint-Sauveur, proche d’Argental,
avec plusieurs revenus fonciers, pour y construire un prieuré. Avec celui-ci
seront construits une nouvelle église et bientôt un hospice près du prieuré.
Les revenus doivent permettre aux moines de subvenir à tous ces frais et à
l’aide traditionnelle aux malades et aux pauvres. Des avantages sont accordés
aux personnes qui viennent s’installer autour du prieuré formant le village
(voir charte
de fondation).
Vers
1100 l’église est consacrée par l’archevêque de Vienne, qui accorde des revenus
d’églises, et Artaud fait encore d’autres donations. Après sa mort Fia, sa
veuve, continue son aide.
Ensuite,
le prieuré devenant de plus en plus riche grâce à diverses donations de terres,
maisons ou droits, et à des acquisitions faites par les prieurs, plusieurs
conflits opposent la famille d’Argental ou d’autres
propriétaires aux différents prieurs.
Le Cartulaire de Saint-Sauveur dresse une
liste de 318 actes concernant ces nombreuses donations et ventes, mais aussi
les transactions, accords ou sentences arbitrales, qui ont scandé pendant cinq
siècles les relations entre le prieuré et son environnement.
Ainsi,
par exemple, les donations passées doivent-elles être confirmées par la famille
d’Argental en 1174 avec l’octroi de libertés pour les
moines et les habitants du village (voir charte des libertés), ou
en 1190 avec de nouvelles donations (voir charte de confirmation).
Le pape Clément VII en 1267 accorde le privilège de sa protection (voir bulle pontificale).
Au
XIIIème siècle est attestée l’existence d’un hospice au col de Tracol, dédié à saint Maxime : il accueille les
commerçants qui empruntent la route permettant de rejoindre le port d’Andance sur le Rhône appartenant à l’abbaye de la
Chaise-Dieu, la « route du sel »,
et les pèlerins de Compostelle qui empruntent la route qui va de Genève au Puy
par La-Côte-Saint-André et Bourg-Argental, la Via Gebennensis.
En
1607 le Pape Paul V accorde aux Jésuites les revenus du prieuré pour financer
le collège de Tournon qu’a fondé et leur a confié le cardinal François de
TOURNON. En contrepartie ceux-ci doivent subvenir aux besoins de trois ou
quatre moines pour dire l’office, du curé (appelé vicaire perpétuel) pour s’occuper de la paroisse, et de deux
maîtres pour l’enseignement de la langue et de la religion aux enfants (voir bulle pontificale).
En
1672, à la suite du décret du roi Louis XIV confiant à l’Ordre de Saint-Lazare
la charge des hospices, il semble que l’Ordre veuille supprimer l’hospice du
prieuré, qui, à la demande des gens du lieu, serait alors confié aux Sœurs de
Saint-Joseph envoyées par l’archevêque de Vienne.
En
1677, les moines sont remplacés par des prêtres séculiers qui bientôt se
constituent en « société de prêtres », donc tous natifs de la
paroisse.
L’école
subsiste jusqu’à la Révolution, confiée aux Oratoriens après l’expulsion des
Jésuites. Les bâtiments du prieuré sont restaurés au XIVème et XVIème
siècles et subsistent encore aujourd’hui, comme l’église du XIème.
DOCUMENTS
- CHARPIN-FEUGEROLLES,
GUIGUE M.C., 1881, Cartulaire de
Saint-Sauveur-en-Rue
comprenant des chartes de 1061
à 1281, des documents extraits de la
Copie des liasses du Chartier de Saint-Sauveur de 1258 à 1607, une notice
historique et la vie de saint Robert
- INSTITUT des Frères
Maristes, 1885, ANNALES
de la Province de l’Hermitage
- BREGHOT
DU LUT F., 14886, Les
Pagani et les Pagan
-
BRECHON Franck, 2000, Réseau
routier et organisation de l'espace en Vivarais et sur ses marges (1250-1450),
thèse de l’Université Lyon 2
-
DUFOUR J.E., 1946, Dictionnaire
topographique du département de la Loire
- Réseau européen des
sites casadéens, sites casadéens de la Loire
- Entre
Pilat et Velay autour de Tracol, forez-info
-
voir
notices sur le cardinal
François de Tournon, les
voies jacquaires
a.chapel