musée du diocèse de lyon

entrée

libertés du prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue

1174

 

 

 

 

 

Au nom du Seigneur.

 

 

En l’année 1274 après l’Incarnation du Seigneur, le roi Louis régnant en France, Frédéric étant empereur,

moi Aymon Pagan et dame d’Argental mon épouse,

considérant qu’avec beaucoup de dévotion et une pieuse volonté le seigneur Artaud d’Argental a fondé le monastère de Saint-Sauveur et attribué beaucoup de ses biens à ce monastère, au titre de donation, librement et sans retard,

sachant aussi que tant et tant de maux et de gênes nous avons infligés au monastère et lui ont été infligés par d’autres à cause de nous,

craignant aussi que nous soyons par notre comportement à l’origine de mauvais exemple pour nos héritiers et descendants et qu’ils prennent prétexte de nous pour malfaire,

par le conseil de monseigneur Robert, archevêque de Vienne et légat du Siège apostolique, et entre ses mains et celles d’Arbert, prieur de ce lieu,

nous libérons ce monastère de Saint-Sauveur et le village de toute levée d’impôt et coutume malsaine.

 

Nous décidons fermement d’interdire, sous peine de malédiction, à notre fils Guy, ou qui que ce soit de nos héritiers ou descendants, de faire quelque mal ou quelque violence au monastère et au village, aux hommes et aux femmes qui y demeurent, et à leurs biens.

 

Nous décidons pareillement que le monastère, le village, ses limites, et tous les hommes et les femmes, avec tous leurs biens, n’auront rien à craindre de notre fils, de nos héritiers et descendants, et de tous les hommes, et que désormais nos héritiers seront leurs fidèles défenseurs contre tout le monde.

 

De plus ce que le seigneur Artaud d’Argental a donné par donation à ce monastère, ainsi que tous nos prédécesseurs, comme il est contenu dans les écrits du monastère, à savoir églises, terres, forêts, eaux, prairies, hommes, femmes, et tous biens, nous les concédons en totalité et les confirmons à la propriété de ce monastère et des moines de la Chaise-Dieu actuels et futurs.

 

Nous voulons aussi que notre fils Guy promette qu’il respectera à perpétuité ces décisions qui sont nôtres.

 

Moi Guy Pagan promets fermement entre les mains de monseigneur Robert, archevêque et légat du Siège apostolique, et d’Arbert, prieur, que tout cela, comme en ont décidé mes parents en suivant le contenu de cette charte, je le garderai et l’observerai de manière inviolable.

 

Pour qu’aussi cela soit affirmé, moi Aymon Pagan, moi dame d’Argental, moi Guy Pagan leur fils, nous prescrivons que cette charte soit consolidée du sceau de monseigneur l’archevêque de Vienne et nous demandons qu’elle soit confirmée par lui, et moi dame d’Argental je lui appose mon sceau.

 

 

 

TEXTE LATIN

 

-       CHARPIN-FEUGEROLLES, GUIGUE M.C., 1881, Cartulaire de Saint-Sauveur-en-Rue

comprenant des chartes de 1061 à 1281, des documents extraits de la Copie des liasses du Chartier de Saint-Sauveur de 1258 à 1607, une notice historique et la vie de saint Robert

 

 

DOCUMENTS

 

-      BREGHOT DU LUT F., 1886, Les Pagani et les Pagan