Encyclique
Vehementer Nos
1906
Lettre de l’Archevêque
La parole que les catholiques
désiraient avec ardeur s'est fait entendre. Dans une lettre solennelle qui va
prendre place dans l'Histoire de l'Eglise, le Pape porte un jugement suprême
sur la Loi de séparation dont la promulgation a jeté un si grand trouble dans
les esprits, en produisant dans les âmes fidèles la douleur la plus profonde.
A l'heure qu'il a choisie, Pie X
élève la voix en vertu de l'autorité du Magistère qu'il a reçu de Jésus-Christ
; avec une sérénité que rien ne peut altérer, il affirme la vérité et la fait
briller avec tout son éclat aux yeux qui ne se ferment pas à la lumière ; il
proclame les droits de la Justice ; il dissipe les nuages amoncelés par le
mensonge, et, grâce à ses enseignements, les consciences sont rassurées, les
esprits se calment, les volontés fortifiées se préparent à tous les sacrifices.
La voix du Chef a groupé tous les soldats de la milice catholique. L'union est
faite. Dieu soit remercié !
Vous écouterez avec respect cette
parole de notre Père bien-aimé, et vos cœurs seront émus en entendant les
termes touchants dont le Pape se sert pour exprimer et son amour pour la France
et son désir de la voir, docile à ses avis, reprendre les traditions de Foi qui
ont été l'honneur de son histoire.
Mais surtout vos volontés
s'inclineront avec les délicatesses de la piété filiale, pour accepter les
décisions qui doivent compléter ces enseignements et déterminer notre conduite.
Respect, obéissance, union. La
pratique de ces trois mots bien compris répondra aux desseins de Dieu et
attirera sur notre chère France les grâces du pardon et de la miséricorde.
Suit le texte de l’encyclique : celle-ci est datée du 11 février
1906, adressée « A NOS BIEN-AIMES
FILS », et sont alors cités les quatre cardinaux français archevêques
de Paris, Bordeaux, Lyon et Rennes, « ET
A TOUS NOS AUTRES VENERABLES FRERES, LES ARCHEVEQUES ET EVEQUES, ET A TOUT LE
CLERGE ET LE PEUPLE FRANÇAIS ».
- texte sur le site
du Vatican
- texte dans la Semaine
religieuse du 23 février 1906, pp.337-338