vidimus sur la primatie de Lyon
1409
Au
nom du Seigneur, amen.
A
tous ceux qui examineront et entendront la série de pièces du présent document
officiel.
Nous,
Matthieu de Marcilly, licencié en décrets, doyen de Montbrison, official de
Lyon,
nous
rendons public par le contenu de ce texte que nous avons vu, tenu, touché et
examiné avec application les sept lettres patentes apostoliques des seigneurs
souverains pontifes, leurs noms y sont cités, jadis adressées aux seigneurs
archevêques de Lyon d’autrefois, leurs noms sont cités dans ces mêmes lettres,
et à leurs successeurs à jamais, au sujet et à propos du primat et de la
primatie des Gaules, comme on peut le lire.
Elles
sont munies des authentiques bulles de plomb de leurs seigneurs souverains
pontifes, suspendues par des fils de soie de diverses couleurs, comme d’ordinaire
pour les bulles de la Curie romaine ; elles sont sans altération ni
rature, mais en bon état, en entier et exemptes de tout défaut et doute, comme
il nous est apparu à première vue lorsqu’elles nous furent présentées, montrées
et exposées à nous siégeant en notre Curie lyonnaise, dans la grande salle du
tribunal où l’on entend les causes et rend la justice, en l’année et au jour
écrits ci-dessous, devant les notaires officiels et les témoins, par seigneur
Guerrerii, homme discret, clerc, notaire de la Curie lyonnaise, procureur
général et par procuration du révérend en Christ, Père et Seigneur, notre
Seigneur Philippe de Thurey, par la bonté divine aujourd’hui archevêque, comte
de Lyon et primat des Gaules.
Saisis
d’une requête de la part et pour le compte de ce seigneur, notre archevêque,
par l’intermédiaire de son procureur, qui nous demandait avec insistance que
l’on parvienne aux écrits ci-dessous à partir de ces lettres apostoliques que
notre seigneur archevêque aura, comme il est rapporté, à utiliser dans le futur
pour les nécessités de sa tâche et celles de son Siège, pour que le crédit de
ces lettres ne périsse pas, et parce qu’il ne peut pas ou qu’il lui est
difficile de toujours avoir les originaux dans ses affaires (un accident de
manipulation ou tout autre accident fortuit peut faire que ces lettres et
bulles soient brisées, et risquent d’être détruites tant à cause des périls des
routes que d’autres), selon la forme juridique, en notre audience plénière, nul
ne s’étant opposé après un temps de silence, comme il est d’usage, nous avons
déclaré dans une notification officielle, que nous avons fait lire en partie,
que nous reconnaissons comme juste ce type de requête :
Nous
avons demandé aux notaires officiels cités ci-dessous de rédiger une copie de
référence, transcrite ci-dessous dans cette forme officielle pour perpétuer la
mémoire de cet exploit auprès de l’autorité ordinaire ; étant favorables à
ce que l’on fasse une ou plusieurs copies de ces lettres, en décidant que ce
type de copie mise dans cette forme officielle soit rédigée comme référence par
ces notaires, dans le recueil autorisé ci-dessous, nous avons garanti par
jugement que :
-
référence
et copies avaient et auraient force perpétuelle et intégrale,
-
référence
et copies l’ont et l’auront comme si on montrait les lettres originales et
auraient même valeur dans un procès et en-dehors,
-
une
foi totale est accordée à cette copie, à laquelle nous avons accordé foi, comme
elle est accordée à toutes les lettres originales, et que cette foi demeure
n’importe où en affaires.
Les
contenus de ces lettres avec les sceaux et les figures qu’elles renferment,
dans la mesure où elles ont été copiées au mieux pour servir de référence, se
suivent ici dans l’ordre. Les voici.
Et
d’abord suit le contenu de la première lettre de seigneur pape Urbain II,
d’heureux souvenir, en ses mots (voir suite de la lettre)
Puis suit le
contenu de la deuxième lettre du seigneur pape Urbain II (voir suite de la
lettre)
Puis suit le
contenu de la troisième lettre de seigneur pape Pascal II, d’heureux souvenir
(voir suite de la lettre)
Puis suit le
contenu de la quatrième lettre de seigneur pape Calixte, d’heureux souvenir
(voir suite de la lettre)
Puis suit le
contenu de la cinquième lettre de seigneur pape Adrien, d’heureux souvenir
(voir suite de la lettre)
Puis suit le
contenu de la sixième lettre de seigneur Célestin, d’heureux souvenir (voir
suite de la lettre)
Puis suit le
contenu de la septième lettre de seigneur pape Alexandre, d’heureux souvenir
(voir suite de la lettre)
Et ce que Nous,
official, ce que nous avons vu est un acte fait par nous et devant nous, au
jour et à la date mentionnés ci-dessous :
Attestant par la
publication des dites lettres apostoliques ci-dessus recopiées, et par ce type
de copie faite en règle et en entier comme référence, les formalités
coutumières obligatoires appliquées, aucune contingence n’étant à négliger,
nous engageons notre autorité juridique par décret, et pour certifier
l’exactitude de tout ce qui précède nous faisons suspendre à ce type de copie
de ces lettres et document officiel le sceau de notre curie lyonnaise, le
recueil des lettres apostoliques originales ci-dessus recopiées ayant été fait
avec soin,.
Acté et daté en vue
de ce type de publication dans notre curie, en présence de :
maître Jean Moulin,
homme discret, licencié en lois, chanoine de Saint-Paul de Lyon,
Hugues de
Berquario, Laurent Hatodi, Pierre Broylleti, Guillaume de Saint-Omer, clercs,
notaires officiels,
et de plusieurs
autres cités au jugement devant nous,
le dix-huit du mois
d’avril de l’année du Seigneur mille quatre cent neuf.
Moi, Jean Béraud,
clerc, notaire officiel par l’autorité impériale et assermenté auprès de l’officialité
de Lyon, et copiste, ensemble avec les témoins ci-dessus nommés et les notaires
officiels qui suivent, j’ai été présent à la présentation, l’exposition,
l’examen, la vue, la lecture, la publication, et à l’engagement de l’autorité
juridique par décret et à chacun de tous les autres actes tels que ci-dessus
ils ont été faits et conduits par le seigneur official ; cela je l’ai vu
et entendu se faire ainsi. Pour cela j’ai publié cette présente copie écrite
par un autre que moi qui étais occupé à d’autres affaires, le recueil ayant été
fait auparavant avec soin des lettres originales qui y figurent. Et puis, j’ai
apposé ici, en l’écrivant moi-même ci-dessous, mon sceau ordinaire en
attestation de ce qui précède, sur demande et requête.
Moi, Raymond
Pererii, clerc de Lyon, notaire officiel par l’autorité apostolique et
impériale, et notaire de la Curie de Lyon, qui fus présent à ce qui précède,
ensemble avec les notaires et témoins ci-dessous nommés, je l’ai vu tel que
cela a été fait par le seigneur official et conduit par lui, et j’ai tenu, j’ai
lu, ensemble avec les notaires, les lettres originales munies de leurs bulles,
intactes et entières, ici recopiées avec exactitude et ainsi leur copie faite
en règle et en entier peut devenir une référence pour rédiger un autre écrit,
l’un et l’autre texte s’accordant, le recueil ayant été fait avec soin, moi en
écrivant ci-dessous de ma propre main, j’ai apprêté et j’ai signé sous mon
sceau ordinaire en foi et attestation, sur demande et requête.
Moi, Jean
Chevrolet, notaire officiel par l’autorité impériale, et assermenté auprès de
l’officialité de Lyon, je fus présent, ensemble avec les notaires nommés
ci-dessus et le notaire nommé ci-dessous et les témoins, à chacun de tous les
actes qui précèdent tels que ci-dessus ils ont été faits, conduits et accomplis
devant le seigneur official de Lyon et par lui, et je les ai vus ainsi, et j’ai
lu de ma propre voix, j’ai tenu et vu ces lettres originales ici recopiées avec
exactitude jusqu’à ce que leur recueil donne la présente copie. Voilà pourquoi
cette présente copie officielle écrite d’une autre main, le recueil de ces
lettres originales ayant été fait avec soin par moi, avec ces notaires j'ai
signé de ma signature personnelle ordinaire, et de ma propre main j’ai écrit
ci-dessous. En foi et attestation de ce qui précède, sur demande et requête.
Moi, Léonard
Lathomi, notaire officiel par l’autorité royale, et assermenté auprès de la
Curie du seigneur official de Lyon, avec ces notaires et témoins j’ai été
présent à chacun de tous les actes qui précèdent (……) et devant lui tels que
ci-dessus ils ont été faits et conduits, et je les ai vus ainsi, et (…….) ces
lettres originales comme leur recueil en est fait ci-dessus avec exactitude,
(……) j’ai lu cette copie de ma voix
propre, je l’ai vue et tenue, et pour cela cette copie officielle écrite d’une
autre main, le recueil de ces lettres originales de ce type ayant été fait avec
soin par moi, ensemble avec ces notaires, (……..) j’ai signé de ma signature
ordinaire et de ma propre main j’ai écrit ci-dessous en foi, confirmation et
attestation de ce qui précède, sur demande et requête.
NOTES
à tous ceux qui examineront et entendront : il y a le
lecteur public du document et les auditeurs de cette lecture
tenor : traduit ici contenu (voir CNTRL : ce qui est contenu
exactement dans un texte, dans des propos, dans un ensemble d'éléments combinés
et transmis à des fins d'information. La teneur d'une loi)
nous avons vu : traduction de vidimus, terme qui donne son nom au
document (voir CNTRL :
transcription d'un acte antérieur certifié conforme à
l'original)
bulla : traduit
ici bulle, petite boule de plomb à l’endroit de laquelle est inscrit le
nom de son propriétaire et à l’avers une figurine
vir discretus : titre honorifique traduit ici « homme discret » (voir GRELOIS)
procurator : traduit ici
procureur, personne mandatée par quelqu’un,
ici l’archevêque, pour tout acte relevant de sa compétence, prédécesseur du
vicaire général chargé des questions spirituelles et temporelles, tandis que
l’official est chargé des questions contentieuses, de rendre la justice (voir
FOURNIER)
in agendis : dans ce qui est à faire, traduit ici dans ses affaires
transsumptum : transcrit, traduit ici copie
transsumptum exemplatum : transcrit exemplaire, traduit ici copie de référence
collatio : collation, traduit ici recueil
sur demande et requête : traduction
de requisitus et rogatus, suivi
chaque fois de la signature et du sceau du notaire officiel
(….) :
texte manquant dans le parchemin du Vidimus
de 1409 ici publié en 1699 (voir note p.11 du Recueil)
TEXTE LATIN
1699,
Recueil.
Copie collationnée. Vidimus
ce
document, publié avec d’autres en 1699 lors du procès de 1698-2002, s’intitule
ainsi :
Recueil
de
quelques-uns
des
principaux titres
produits
dans l’instance.
-----------------
Titres
produits
par
M. l’Archevêque de Lyon.
-----------------
Copie
collationnée
ou
Vidimus figuré, fait le 18 d’Avril
1409, en l’Audience de l’Officialité
de
Lyon, de deux Bulles d’Urbain II, de celles de Pascal II, de Ca-
lixte
II, de Célestin II, d’Adrien IV, et d’Alexandre III.
DOCUMENTS
-
1644, Conciliorum. Ab anno MLXXIII ad annum MLXXIII,
tome 26
-
1701,
Recueil
de quelques-unes des principales pièces produites au procès
-
1734, Bullarum, privilegiorum ac diplomatum Romanorum
Pontificum amplissima, tome 2
- 1806, Recueil
des historiens des Gaules et de la France, tome 14
- MONTFALCON Jean
Baptiste, 1855, Lugdunensis historiae monumenta
- FOURNIER Edouard, 1922, Les origines du vicaire général
- FOURNIER Edouard, 1940, Les
origines du vicaire général et
des autres membres de la curie diocésaine
- GRELOIS Emmanuel, 2010, Du vir honestissimus au discretus
vir : critères et dynamiques de la différenciation sociale à Clermont
et en basse-Auvergne du XI° au XIV° siècle, in JEAN-MARIE Laurence, MANEUVRIER
Christophe (dir.), 2010, Distinction
et supériorité sociale (Moyen Age et époque moderne) , pp.205-220
- voir notice sur le procès de
1698-2002 au sujet de la primatie : l’authenticité des bulles
pontificales recueillies dans ce Vidimus
y a été contestée