musée du diocèse de lyon

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Confréries de Villefranche-sur-Saône

XVIè s.

 

 

 

 

 

Villefranche-sur-Saône trouve son origine dans un péage sur le Morgon, appartenant aux sires de Beaujeu. Au XIème siècle Humbert II fortifie le bourg et accorde des franchises aux habitants. Au XVème siècle est construite l’église Notre-Dame-des-Marais qui devient en 1681 Collégiale avec son propre chapitre. Au XVIIème siècle des ordres religieux s’y implantent : Capucins (1615), Ursulines (1621), Dames de la Visitation (1632), etc.

 

Comme en d’autres villes de multiples associations se constituent qui ont entre autres fonction celle d’exercer une certaine solidarité entre leurs membres ou avec certaines catégories de la population. A Villefranche-sur-Saône, elles participent à la vie municipale.

 

Avant le XVIIème siècle on peut identifier :

 

-      La Confrérie Saint-Sébastien, qui regroupe des merciers ou des tireurs à l’arc, les documents restant imprécis,

-      La Confrérie du Saint-Esprit,

-      La Confrérie Saint-Nicolas.

Ces deux dernières viennent en aide aux pauvres et malades des hôpitaux et disparaissent ruinées lors de la Guerre de Cent Ans.

 

A partir du règlement de 1696 concernant l’organisation du travail, et donc de certaines confréries, on identifie plusieurs confréries professionnelles :

 

-      La Confrérie Saint-Eloi, qui regroupe des maréchaux et selliers,

-      La Confrérie Sainte-Anne, qui regroupe des marchands et ouvriers de la toile,

-      La Confrérie Saint-Crépin, qui regroupe des tanneurs,

-      La Confrérie Saint-Jacques,

-      La Confrérie Saint-Joseph,

-      La Confrérie Saint-Simon.

 

Parmi les confréries de dévotion fondées au XVIIème siècle on peut identifier :

 

Les Confréries gérées par la paroisse Notre-Dame-des-Marais :

 

-      La Confrérie du Rosaire, constituée en 1617 par les Capucins en l’honneur de la Vierge Marie,

-      La Confrérie du Scapulaire, en l’honneur de la Vierge Marie, qui semble plus tardive,

-      La Confrérie du Saint-Sacrement, qui semble plus tardive elle aussi,

-      La Confrérie des Trépassés, fondée en 1671 par le Curé de Notre-Dame-des-Marais pour le soulagement des âmes du Purgatoire.

 

La Confrérie du Saint-Enfant Jésus, fondée par le Curé de Notre-Dame-des-Marais, siège à l’Hôtel-Dieu.

 

Les Confrérie de Pénitents :

 

-      La Confrérie des Pénitents blancs, constituée en 1621 par les Capucins, avec leur chapelle près du Couvent des Cordeliers,

-      La Confrérie des Pénitents noirs, constituée en même temps que l’autre et sans doute en concurrence, avec leur chapelle rue des Prêtres, à côté de l’église Notre-Dame-des-Marais.

 

Chaque confrérie a ses statuts, son organisation, son lieu de réunion, sa chapelle, ses revenus, ses générosités…

 

Pour la Fête-Dieu toutes ces confréries escortent le Saint-Sacrement dont le dais (poêle) est porté par les Echevins lors de la procession.

 

 

 

Vers 1880, ces diverses associations étaient toutes constituées, et, jusqu'à la Révolution, il ne s'en forma plus d'autres. Malgré certains traits communs, comme la possession d'une chapelle, où leurs membres se réunissaient pour prier et même pour tenir leurs assemblées, elles se distinguaient nettement, sous plusieurs rapports, les unes des autres. Ce n'est pas seulement qu'elles n'avaient point la même origine et qu'elles répondaient à des besoins très différents. Elles reflétaient aussi, pour ainsi dire, les divisions sociales. Les unes avaient un caractère franchement démocratique : telles étaient les confréries professionnelles, bien qu'elles ne fussent composées, en général, que de maîtres tenant boutique. Leur composition bigarrée, puisqu'elles comprenaient, répartis en huit groupes seulement, tous les genres de commerce et tous les métiers exercés dans la capitale beaujolaise, leur donnait une physionomie assez originale ; elles ne se confondaient pas avec les associations similaires des grandes villes. Par contre, les Pénitents se recrutaient plutôt dans la bourgeoisie proprement dite. Les gros marchands, s'isolant de la foule des gens de métiers, étaient flattés d'y coudoyer des gens de robe. Parmi ces associations, toutefois, il s'en trouvait de moins exclusives, qui admettaient dans leur sein des personnes de toutes conditions. Celle de Sainte-Anne, par exemple, la seule des confréries corporatives qui fût homogène, parce qu'elle représentait la principale industrie de la ville et de la province : elle rassemblait tous ceux qui vivaient du travail de la toile, depuis le modeste ouvrier tisserand jusqu'au riche négociant. De même les confréries paroissiales qui, bien que dirigées et administrées par des bourgeois, étaient ouvertes à tous indistinctement. Leurs ressources étant, en grande partie, assurées par des dons et des quêtes, ainsi que par certains revenus de la fabrique, elles pouvaient ne demander à leurs membres que de faibles cotisations, ce qui permettait aux plus humbles des fidèles de participer à leurs pieux exercices.

 

La vitalité de ces associations est un fait non moins frappant. Plusieurs d'entre elles survécurent à des épreuves assez rudes, qui n'étaient que le contre-coup des crises générales affectant le pays tout entier. Toutes réussirent à se maintenir jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. A ce moment, du reste, leur situation était plutôt prospère, et rien ne faisait prévoir leur prochaine et brusque disparition. Celle-ci devait résulter de causes purement extérieures en quelque sorte, de réformes profondes imposées par le pouvoir central souverain, d'abord par le roi, puis par l'assemblée issue de la nation. Cette vitalité, la persistance du sentiment religieux et des mêmes habitudes sociales ne suffirait pas à l'expliquer. Il faut également tenir compte des fortes attaches qui unissaient ces confréries à la ville elle-même. On a vu la part directe qu'un certain nombre d'entre elles, les confréries de métiers, prenaient aux affaires municipales. Les autres, quoique adonnées simplement à la dévotion, ne se désintéressaient pas de ces affaires. Les notables bourgeois, qui avaient de tout temps tenu, dans les assemblées et le corps de ville, la première place et joué un rôle prépondérant, trouvaient, dans les deux confréries de Pénitents, un appui non négligeable. Quant aux confréries paroissiales, elles étaient, par certains côtés, des institutions municipales, puisque leurs budgets passaient sous le contrôle des échevins. Toutes ces associations peuvent donc être considérées comme des organes nécessaires de la vie caladoise : aussi leur histoire est-elle inséparable de celle de Villefranche.

(POUGET, pp.445-446)

 

 

 

DOCUMENTS

 

-      POUZET Philippe, 1903, Les anciennes confréries de Villefranche-sur-Saône, Revue d’histoire de Lyon, t.2, pp.194-205

-      POUZET Philippe, 1904, Les anciennes confréries de Villefranche-sur-Saône, Revue d’histoire de Lyon, t.3, pp.208-227

-      POUZET Philippe, 1904, Les anciennes confréries de Villefranche-sur-Saône, Revue d’histoire de Lyon, t.3, pp.427-446