ORIENTATIONS PASTORALES
POUR LA CÉLEBRATION DU SACREMENT
DE LA PÉNITENCE ET DE LA RÉCONCILIATION
1986
L'Exhortation Apostolique postsynodale sur la Réconciliation et la
Pénitence dans la Mission de l'Église est un document dont l'autorité, pour les
fidèles de l'Église Catholique, est considérable. Dès sa parution, j'en ai
précisé le sens et la portée (Église à
Lyon, 18 janvier 1985). Quelques semaines plus tard, après avoir consulté
le conseil épiscopal et le conseil d'archidiaconé de Lyon j'ai esquissé
quelques modalités d'application pour le Carême 1985 (Église à Lyon, 15 février 1985) dans l'attente de décisions
éventuelles de l'Assemblée Plénière de l'épiscopat d'octobre. L'Assemblée ayant
estimé que la diversité de situation des diocèses en France ne permettait pas
de fixer actuellement pour tout le territoire des directives communes, je ne
crois pas devoir tarder davantage à rendre publics les résultats de nos
réflexions.
Avec le conseil épiscopal, j'avais chargé le Service Diocésain de
Pastorale Sacramentelle et le Père Sébastien DEYR1EUX, de lancer et d'organiser
une réflexion dans l'ensemble des secteurs du diocèse. Depuis un an un travail
considérable a été fourni. Les orientations proposées ci-dessous en sont le
fruit. J'invite tes diocésains à les prendre très au sérieux.
J'insiste particulièrement sur trois points :
1-
que ces orientations nous aident à lire
attentivement dans sa totalité l'Exhortation Apostolique ;
2- que
pour la détermination des cas exceptionnels dans lesquels l'absolution peut
être donnée sous la troisième forme collective on continue de poser chaque fois
la question à l’Ordinaire, seul habilité à décider en la matière ;
3-
que de toutes manières prévale l'esprit
d'obéissance apostolique sans lequel les meilleurs efforts risquent d'être
vains.
+ Cardinal A. DECOURTRAY
Dieu seul peut pardonner
les péchés (Luc 5, 21). L'Église a pour mission de « susciter dans le cœur de
l'homme la conversion et la pénitence et de lui offrir (ce) don. » (Exhortation apostolique sur la
réconciliation et la pénitence, § 23). Elle « proclame le message de
réconciliation, montre à l'homme des chemins et lui offre les moyens pour
atteindre » cette réconciliation avec Dieu, avec lui-même, avec ses frères,
avec la création.
Il convient donc que, dans
le respect du don de Dieu et dans la communion avec l'Église universelle, des
orientations pastorales les mieux adaptées aux besoins et à la situation
actuelle de l'Église locale soient mises en œuvre. Ainsi tout catholique pourra
progresser dans la découverte et l'amour de Dieu, dans la prise de conscience
de son propre péché et dans l'engagement courageux pour le combat spirituel.
C'est dans cet esprit qu'il
faut, d'une part, accueillir l'Exhortation apostolique ainsi que les normes du
code de droit canonique relatifs à la réconciliation, et, d'autre part,
travailler à leur mise en application en adaptant la pratique de la
réconciliation à la situation présente dans notre diocèse.
I.- UNE PÉDAGOGIE DE LA RÉCONCILIATION
A. - UNE SITUATION DE FAIT
Comment les catholiques du
diocèse vivent-ils actuellement l'accueil du pardon de Dieu ? L'enquête
réalisée en avril 1985 et qui faisait suite à celles de 1974 et 1980 montre
que, de fait, les différentes formes de célébrations proposées par le rituel ne
sont pas également pratiquées.
Depuis plus de 20 ans la
pratique de la confession individuelle a considérablement diminué. De nombreux
catholiques, à cause du contexte culturel actuel, de leur histoire personnelle,
de leur âge, du point où ils en sont de leur développement humain et spirituel,
des mauvaises conditions dans lesquelles ils ont vécu la confession
individuelle ne sont pas en mesure de pouvoir aborder cette forme de
célébration avec confiance et d'en percevoir les dimensions ecclésiales et
liturgiques. C'est en particulier le cas de ceux dont l'appartenance ecclésiale
encore fragile doit retenir la vigilante attention pastorale des ministres du
sacrement.
La célébration
communautaire avec aveu et absolution individuels, qui trop souvent ne présente
pas les conditions favorables à un dialogue approfondi entre pénitent et
ministre, ne semble pas jouer le rôle pédagogique et dynamique qu'on pouvait en
attendre.
De fait, pour de nombreux
catholiques d'aujourd'hui, ces deux formes de célébrations ne sont ni vécues ni
perçues comme offrant les meilleures conditions pour accueillir le don de Dieu
dans la foi et en vérité, et pour vivre la démarche de conversion qui en
résulte.
A la suite du grand élan
donné par la Constitution sur la Liturgie (1962) et la publication du rituel
(1973), les célébrations communautaires, même sous la troisième forme, se sont
développées et ont connu un réel « succès ». Elles sont actuellement pour
de nombreux chrétiens le lieu effectif où ils vivent cette dimension
essentielle à notre foi qu'est l'accueil du pardon de Dieu, et elles produisent
un véritable fruit pastoral et spirituel. En effet leur caractère communautaire
a permis un assainissement et un approfondissement du sens du péché : on a
mieux perçu que seule l'écoute de la Parole de Dieu commit à se reconnaître
pécheur et permet progressivement d'aller jusqu'à nommer son péché, on confond
moins le péché avec les complications psychologiques de la culpabilité. La
célébration, grave mais festive, de la réconciliation a contribué à faire
davantage comprendre et vivre le dynamisme libérateur de l'amour et du pardon
de Dieu. Le rassemblement fraternel a rendu plus sensible la dimension
ecclésiale du péché comme du pardon. Ainsi la réconciliation avec Dieu et
réconciliation avec ses frères est-il mieux perçu.
B. - UN CHEMIN A POURSUIVRE
Notre Église diocésaine est
encore loin d'avoir terminé le chemin de ses retrouvailles avec le sacrement de
la réconciliation ! Cependant il importe de prendre acte des progrès que, dans la
situation actuelle, les célébrations communautaires ont largement aidé à faire.
Il faut permettre à ce progrès de se poursuivre et de s'approfondir « en
corrigeant éventuellement la trajectoire » lorsqu'elle risquerait de priver des
chrétiens de l'une ou l'autre dimension de la réconciliation.
En tout état de cause, une
pastorale du sacrement de la pénitence et de la réconciliation doit prendre en
considération la nécessité d'une pédagogie pastorale à la fois exigeante et
respectueuse des cheminements. Cela ne peut se faire que dans une démarche
pédagogique et spirituelle d'ensemble qui déborde le seul cadre des
célébrations et qui conduise à reconnaître et à vivre la complémentarité des
formes de réconciliation : sacramentelles ou non, personnelles ou communautaires.
Il convient donc de rappeler l'existence de ces différentes formes, de faire
apparaître la spécificité de chacune, de veiller à ce qu'elles se vivent dans
les meilleures conditions possibles et à ne pas priver les chrétiens d'une
telle diversité.
II. - LES MOYENS OFFERTS
A. - LES CÉLÉBRATIONS SACRAMENTELLES DE LA RÉCONCILIATION
« Fidèle aux indications du
Concile Vatican II, l'Ordo Paenitentiae a prévu trois rites qui, les éléments
essentiels étant saufs, permettent d'adapter la célébration du sacrement de
Pénitence à des circonstances déterminées. » (Exhortation apostolique, n°32.)
1. La réconciliation individuelle
Le rituel souligne la
richesse de cette forme du sacrement : « La réconciliation individuelle permet,
de manière irremplaçable, de manifester que le pardon rejoint chacun en ce
qu'il a de plus personnel. » C'est aussi l'expérience d'un certain nombre de
catholiques. De par son caractère personnel, en effet, et grâce au dialogue
qu'elle instaure, la réconciliation individuelle favorise la prise de
conscience de l'amour de Dieu qui fait découvrir le péché. L'aveu, dont la
signification a varié au cours de l'histoire, permet à chacun, dans une
situation unique de dialogue avec Dieu, d'exprimer et de retrouver ainsi son identité.
Or la confession
individuelle, telle que l'ont pratiquée de nombreuses générations, apparaît à
beaucoup de nos contemporains comme une contrainte difficile à supporter, comme
une ingérence indiscrète des ministres dans la conscience des fidèles. D'autre
part, beaucoup d'adolescents et de jeunes adultes ne connaissent pas - ou
connaissent mal - la pratique de la confession individuelle. Certes, il y a
dans nos communautés des catholiques qui pratiquent de façon excellente la
confession individuelle. Mais l'expérience des confesseurs souligne aussi le
caractère formel et stéréotypé de nombreuses confessions. Dans les paroisses,
aumôneries et mouvements on poursuivra donc - ou on entreprendra - l'effort
d'information et de proposition qui fera découvrir la confession individuelle
telle que l'Église, dans sa mission de réconciliation, doit la célébrer.
On sera attentif à un
certain nombre de conditions essentielles à une célébration liturgique et
ecclésiale selon le Rituel. A savoir :
a) un lieu de rencontre, facilement accessible,
où le dialogue soit possible et la Parole de Dieu méditée et partagée: un coin
d'église (en dehors du confessionnal), une sacristie, une salle ou un bureau
accueillant ;
b) des horaires de permanence adaptés aux
possibilités des gens et à une disponibilité suffisante des prêtres. Que ces
derniers ne soient pas pressés pour écouter et célébrer. Recommandation sera
faite - vu l'importance de la démarche - de ne pas attendre les veilles des
fêtes ;
c) une information large et bien présentée sur
les lieux et les temps de la rencontre, et l'indication du nom du prêtre qui
accueille ;
d) un appel à célébrer le sacrement aux étapes
importantes d'une vie, aux périodes de l'année où prêtres et fidèles disposent
plus facilement du temps nécessaire, et aussi pendant les vacances, temps où
l'on jouit d'une plus grande disponibilité ;
e) une invitation à pratiquer cette forme du
sacrement en complémentarité avec la forme communautaire afin de ne pas oublier
la dimension communautaire du péché et de la réconciliation.
Le droit canon rappelle que
« la confession individuelle et intégrale
avec absolution constitue l'unique mode ordinaire par lequel un fidèle
conscient de péché grave est réconcilié avec Dieu et avec l’Église; seule une
impossibilité physique ou morale excuse de cette confession, auquel cas la
réconciliation peut être obtenue aussi selon d'autres modes. » (Canon 960.)
C'est alors le sacrement du « retour » après une rupture. Certes,
plus la conscience s'affine au fur et à mesure de la découverte de l'amour de
Dieu, plus la gravité du péché apparaît. Cependant ni le rituel ni le droit
canon n'élucident clairement cette notion de « péché grave ».
L'Exhortation apostolique (2° partie, chapitre 1) donne des éléments pour une
recherche qui doit rester ouverte et éveiller à une éducation des consciences.
Il y a là un travail urgent à entreprendre pour que notre Église puisse donner
à ses membres des points de repère leur permettant de discerner aujourd'hui le
péché grave : tout ce qui, personnellement et collectivement, s'oppose de façon
radicale aux exigences de l'Évangile et entraîne la rupture de la communion
ecclésiale. Mais il ne saurait être question d'établir de nouvelles listes de
péchés.
2. Les célébrations communautaires
La richesse propre aux
célébrations communautaires réside en ce que cette forme favorise :
- une écoute développée de la Parole qui peut
éclairer les chrétiens sur des formes de péchés auxquelles spontanément ils
sont moins sensibles ;
- une prise de conscience de la solidarité qui
unit tous les hommes tant dans leur péché que dans l'accueil du pardon de Dieu
;
- l'accueil de la réconciliation dans une
véritable célébration liturgique.
Les textes du Magistère
prévoient deux formes de célébrations communautaires :
a)
La célébration communautaire avec confession et
absolution individuelles.
Cette forme de célébration tente d'allier la
dimension personnelle de la rencontre avec le Dieu qui pardonne et les richesses
d'une célébration communautaire. Fort pratiquée après le Concile, elle s'est
vite avérée difficile à mettre en œuvre. Pourtant, quand les conditions d'un
vrai dialogue entre le fidèle et le prêtre sont réalisées, elle permet de
découvrir et de vivre la dimension personnelle et communautaire du péché, de la
réconciliation et de l'action de grâce.
Cette forme est à recommander pour un groupe
homogène, pas trop nombreux, et dans le cadre d'une journée de récollection,
par exemple, donnant tout le temps d'une véritable rencontre, d'un vrai
dialogue entre ministre et pénitent
b)
La célébration communautaire avec confession et
absolution collectives.
Cette 3° façon de célébrer la réconciliation
sacramentelle peut faire vivre d'une manière vraie le caractère liturgique,
communautaire et ecclésial de la réconciliation. Elle peut cependant risquer de
laisser dans l'ombre la dimension plus personnelle du péché. C'est ainsi que
les textes du Magistère invitent à y recourir de façon exceptionnelle, en raison
de « grave nécessité », tout en laissant à l'évêque diocésain le soin de
préciser quel usage peut être fait de cette forme de célébration.
Étant donné la situation de notre diocèse les «
cas d'exception » appelés par la « grave nécessité » existent déjà et
augmenteront sans doute dans les années qui viennent. La diminution du nombre
des prêtres, mais aussi leur âge et, pour certains, leur santé déficiente, ne
rendent souvent plus possibles les permanences nécessaires « pour entendre comme il faut la confession de chacun dans les limites de temps convenables.
» (Rituel ; Canon 961, § 1, 2.)
Certains demandent aussi s’il n’y aurait pas
« une grave nécessité » pastorale à ce que beaucoup de gens qui
aujourd’hui ne sont pas en mesure de pouvoir aborder la confession individuelle
avec confiance et liberté, ne soient pas privés de la rencontre qu'ils peuvent
faire, à leur mesure, avec Dieu qui pardonne et libère l'homme pécheur.
De telles célébrations pourraient être
particulièrement significatives et bénéfiques dans les grands Temps liturgiques
de l'Avent et du Carême où le peuple chrétien qui se reconnaît pécheur est
appelé à cheminer en se mettant à l'écoute de la Parole de Dieu.
Pour cette forme de célébration on sera très
attentif aux prescriptions du Rituel et aux recommandations suivantes qui en
découlent :
• veiller à une qualité sans cesse renouvelée.
On soignera tout particulièrement le cheminement de la célébration jusqu'à
l'action de grâce en y ménageant les temps de silence nécessaires. Une célébration,
pour être vraie, ne doit pas être conduite avec précipitation ;
• donner la première place à la Parole de Dieu
qui est révélatrice du chemin de conversion, permettant à chacun de se
reconnaître pécheur là où il en est ;
• trouver des gestes simples, significatifs,
personnels manifestant la volonté de chacun à se convertir. L'absolution donnée
à une communauté de personnes n'a de valeur que pour les personnes qui
correspondent par leur attitude profonde à la grâce du sacrement ;
• préparer une telle célébration ensemble :
prêtres et laïcs, en cherchant comment les exigences évangéliques s'inscrivent
ou non - aujourd'hui - dans la vie concrète des personnes, dans leur intimité
comme dans toute leur incarnation sociale. En s'inspirant d'un texte de la
Bible ou de l'esprit du temps liturgique, on peut mettre en contact le message
du Christ et les événements de l'histoire individuelle et collective ;
• rappeler la nécessité de la confession
individuelle en cas de péché grave, et son importance et son bienfait en dehors
même de ce cas ;
• ne pas célébrer l'absolution collective au
cours des assemblées eucharistiques dominicales qui précèdent les grandes
fêtes. Ce n'est ni le lieu ni le moment. Quand les fidèles sortent de chez eux
pour venir à une célébration pénitentielle, leur motivation est plus claire,
leur démarche plus libre.
B. - DES MOYENS NON SACRAMENTELS POUR VIVRE LA RÉCONCILIATION
La découverte progressive
de la réconciliation largement offerte par Dieu déborde le seul cadre des
célébrations sacramentelles.
1. Il est des « lieux » où peut se vivre une
démarche personnelle de vérité, où l'on apprend à faire la lumière sur sa vie
en présence de Dieu, en s'exerçant à discerner ce qui est en harmonie ou non avec
l'amour de Dieu, courageusement et avec l'aide du dialogue fraternel. C'est le
cas, par exemple, des rencontres de partage approfondi, entre chrétiens, dans
des équipes ou des groupes divers. Ces « lieux » sont essentiels pour que
s'opèrent progressivement un approfondissement du sens de Dieu et un affinement
de la conscience personnelle. Ainsi sont mieux perçus, d'une part, la gravité
du péché en tant qu'il atteint Dieu et brise la communion, et, d'autre part,
l'appel à la conversion que Dieu adresse à chacun. Là se prépare une réception
fructueuse du sacrement de réconciliation au cours d'une célébration
individuelle ou communautaire. Il appartient à l'Église locale de reconnaître
et de développer ces possibilités pour que de plus en plus de chrétiens bénéficient
de la richesse qu'elles représentent.
2. Il convient de mentionner tout
particulièrement ici l'accompagnement spirituel. Un prêtre, un ou une laïque
formés à cette tâche y ont pour rôle d'aider, grâce à un dialogue personnel
suivi, un homme ou une femme à reconnaître le chemin par lequel Dieu le
conduit. Cette démarche est différente de la célébration du sacrement de
réconciliation, même si, dans la pratique, accompagnement et sacrement du
pardon sont souvent liés.
Le dialogue avec un accompagnateur ou une
accompagnatrice spirituel(le) permet, en tout cas, de mieux prendre conscience
des appels de Dieu, de ses propres refus, et met dans de bonnes conditions pour
célébrer dans la foi et en vérité le pardon de Dieu. Lorsque le dialogue a lieu
en vérité avec un ou une laïque qui a reçu ce ministère (accompagnement durant
des retraites, dans des aumôneries scolaires ou d'hôpitaux, etc.) la
célébration sacramentelle de la réconciliation pourra se faire tout
naturellement dans une célébration communautaire sous sa deuxième forme.
3. Enfin l'Église a
toujours proposé des gestes et célébrations non sacramentels (par exemple les
sacramentaux), qui peuvent être chemins de conversion, chemin vers le pardon :
a) le chemin de la croix, la célébration des cendres,
la démarche pénitentielle au début de l'eucharistie, les invocations
pénitentielles nombreuses qui jalonnent les prières liturgiques, la bénédiction
de l'assemblée avec la croix. etc.
b) les formes de pénitence traditionnellement
vécues dans l'Église et qui, comme le jeûne, l'aumône, la prière et le pardon
mutuel nous font vivre la conversion à travers des actes et des altitudes ;
c) les célébrations pénitentielles non
sacramentelles au début d'un temps liturgique. Il y a là un authentique moyen
d'inviter les participants à entreprendre une démarche de conversion ;
d) d'autres gestes ou symboles à inventer.
Si on leur accorde l'importance qu'ils méritent
ces divers gestes sont de réels moyens pour vivre la dimension de conversion
inhérente à. la foi sans la réserver à la seule rencontre sacramentelle. Ces
gestes donnent à chacun d'expérimenter une pédagogie qui progressivement initie
aux sacrements.
C. - LES « MINISTRES » DE LA RÉCONCILIATION
Tant pour la célébration
sacramentelle de la réconciliation que pour toute forme d'accompagnement
spirituel, nous avons besoin de « ministres » (au sens large) aptes à remplir
au mieux ces tâches difficiles.
Nous avons besoin
d'accompagnateurs et accompagnatrices capables d'accueillir leurs frères et
sœurs, de les aider à discerner la lumière de Dieu sur leur existence et à
reconnaître comment cette lumière fait apparaître leur péché et suscite en eux
le désir de célébrer le Pardon, de les conduire à l'action de grâce. Les
confesseurs seront particulièrement attentifs aux qualités humaines et
spirituelles que requiert de leur part un tel ministère. Ils veilleront à se
faire aider poux le remplir au mieux. En effet, de la qualité de leur accueil
et de leur parole, il dépend bien souvent que le pénitent prend conscience, en
même temps, de la gravité de son péché et de l'intarissable amour de Dieu.
Église
à Lyon, 7 février 1986